Recourir à des contrats précaires pour remplacer des salariés grévistes expose l'entreprise et l'employeur, personne physique, à une sanction pénale.
- Le code du travail exclut le recrutement de CDD ou d'intérimaires pour remplacer des salariés en grève (C. trav., art. L. 1251-10 et L.1242-6). Il s'agit d'empêcher l'employeur de contourner le droit de grève et priver ainsi l'action collective de tout effet. L'entreprise qui brave cet interdit s'expose, tout comme le responsable qui a pris la décision de recruter, à une sanction pénale. C'est que vient de rappeler la chambre criminelle de la Cour de cassation.
- Si l'existence d'une grève des transports n'est pas contestée, la cour d'appel de Versailles n'en condamne pas moins La Poste, récidiviste, à 18 750 euros d'amende et le directeur d'établissement, auteur physique de l'infraction, à 3 000 euros d'amende. Trois éléments sont retenus pour établir l'atteinte au droit de grève :
- La décision de recourir à l'intérim a été prise à la réception du préavis de grève des organisations syndicales. La date d'embauche au 20 novembre des contrats précaires correspond à la date du début de la grève interne à La Poste ;
- le nombre d'intérimaires embauchés correspond au nombre de salariés grévistes ;
- le directeur reconnaît, "afin d'assurer la continuité du service public", avoir affecté partiellement les intérimaires recrutés aux tâches des facteurs grévistes.
- La Poste a fait appel à des travailleurs temporaires dans le but de remplacer des salariés grévistes et de priver leur action d'efficacité.
- Les amendes pénales sont définitivement confirmées.
Cass. crim., 1er mars 2016, n°14-86.601
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