Les syndicats de la banque d'investissement NATIXIS (KN-4,02 €0,95 %) ont appelé vendredi leur direction à faire preuve de "patriotisme économique" en essayant de trouver en France une alternative à un plan de délocalisation au Portugal d'activités informatiques représentant 600 emplois.
"Alors que le pays est tous les jours durement touché par les suppressions d’emplois, il semble invraisemblable que Natixis, sauvée de la faillite par l'Etat et donc par les contribuables français, ne daigne pas considérer son propre pays dans sa politique d’optimisation des coûts", ont dénoncé dans un communiqué cinq syndicats du groupe et son Comité central d'entreprise (CCE).
Pour ces derniers, un regroupement des activités en province permettrait de dégager des économies substantielles, tout en limitant les risques opérationnels liés à un changement de pays.
"Les données à disposition montrent une économie de 27 millions d'euros en externalisant les emplois à Porto…l'économie serait de 15 millions d’euros en implantant l'activité en province", peut-on lire dans le communiqué signé par la CFDT, la CFTC, la CGT, le SNB et l'Unsa.
Contacté par Reuters, le secrétaire du CCE Nicolas Getti a indiqué que les organisations syndicales n'envisageaient pas pour l'heure un appel à la grève ou à manifester mais souhaitaient plutôt aboutir à "un vrai dialogue avec la direction" pour réorienter le projet "Atlas" vers une alternative française.
De son côté, Natixis assure avoir étudié une option française mais a ajouté que cette dernière ne s'est pas révélée satisfaisante.
"L’option d’une localisation en France a été écartée sur la base de critères économiques et de bassin d’emploi et de tension sur les métiers de l'informatique", a réagi la banque d'investissement du groupe mutualiste BPCE.
"Natixis s’est engagée à créer en France, au sein de sa direction des systèmes d’information, 150 postes à horizon 2019", a aussi ajouté la banque.
Le choix de délocaliser des activités au Portugal a déjà été fait par BNP Paribas, qui a commencé fin 2015 à recruter pour un nouveau centre européen d'opérations financières basé à Lisbonne.
(Johanna Decorse et Julien Ponthus, édité par Jean-Michel Bélot)