29 août 2019

Les modalités d’application du volet épargne salariale de la loi Pacte sont fixées


Un décret du 20 août 2019, pris en application de la loi Pacte, précise les modalités de versement des abondements unilatéraux de l’employeur en matière d’actionnariat salarié.
26/08/2019  Liaisons Sociales Quotidien, 26/08/2019

Les modalités d’application du volet épargne salariale de la loi Pacte sont fixées
©
  • Abonnez-vous à Liaisons sociales quotidien
  • Accéder au sommaire de la revue
Il fixe également les mentions devant figurer au sein du relevé annuel de situation de compte adressé aux salariés bénéficiant d’un plan d’épargne salariale, ainsi que le montant du plafonnement des frais de tenue de compte des Perco pour les anciens salariés.

Si la plupart des mesures relatives à l’épargne salariale et à l’actionnariat salarié de la loi Pacte s’appliquent depuis le 24 mai 2019, le lendemain de la publication de la loi, certaines attendaient un décret d’application (v. le dossier juridique -Rému., épargne- nº 130/2019 du 17 juillet 2019). Celui-ci est enfin paru au Journal officiel, le 22 août. Ce texte entre donc en vigueur le 23 août, à l’exception des dispositions relatives au relevé annuel de situation de compte d’épargne salariale, le 1er janvier 2020.
Abondements unilatéraux de l’employeur sur un PEE
L’article 162 de la loi Pacte a prévu deux cas d’abondement unilatéral de l’employeur vers un plan d’épargne d’entreprise (PEE) : en matière d’actionnariat salarié, d’une part ; et de partage des plus-values de cession de titres avec les salariés, d’autre part.
Aux termes du décret du 20 août 2019, le versement unilatéral de l’employeur pour l’acquisition d’actions ou de certificats d’investissement émis par l’entreprise doit bénéficier à l’ensemble des adhérents qui satisfont aux conditions d’ancienneté éventuellement prévues par le règlement du plan. Le montant annuel total de ce versement ne peut excéder 2 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (Pass), soit 810,48 €. Il est également précisé que ce montant est pris en compte pour apprécier le plafond d’abondement total des versements de l’employeur sur un PEE, fixé à 8 % du Pass, soit 3 241,92 €.
En matière de partage des plus-values de cession de titres avec les salariés, le décret indique que le contrat de partage peut « retenir conjointement » les différentes modalités de répartition de l’abondement unilatéral (uniforme ; proportionnelle aux salaires ; proportionnelle à la durée de présence dans l’entreprise au cours de la période écoulée entre la signature du contrat et la cession des titres) dans le respect du plafond spécifique aux plus-values de cession de titres avec les salariés de société de 30 % du Pass, soit 12 157,20 €.
Composition du relevé annuel de situation d’épargne salariale
Aux termes de l’article 161 de la loi Pacte, la personne chargée de la tenue de registre des comptes administratifs est désormais obligée de fournir à tout bénéficiaire d’un plan d’épargne salariale un relevé annuel de situation comportant le choix d’affectation de son épargne, ainsi que le montant de ses valeurs mobilières estimé au 31 décembre de l’année précédente. Le décret du 20 août 2019 en détaille le contenu. Celui-ci devra ainsi comporter les mentions suivantes :
– l’identification de l’entreprise et du bénéficiaire ;
– le montant global des droits et avoirs inscrits au compte du bénéficiaire, estimé au 31 décembre de l’année précédente ;
– le montant de ses droits et avoirs par support de gestion, avec les dates de disponibilité, ainsi que les modalités de gestion, prévues par défaut dans le règlement du plan ou choisies par le bénéficiaire ;
– un récapitulatif des sommes investies lors de l’année écoulée dans le plan, présentées par type de versement, ainsi que des sommes désinvesties du plan sur la même période, en distinguant celles résultant d’un cas de déblocage anticipé ;
– un récapitulatif des frais à la charge du salarié lors de l’année écoulée, conformément aux dispositions du plan. En outre, le relevé de situation de compte peut également comporter la mention des frais de tenue de compte-conservation pris en charge par l’entreprise. Cette mention devient obligatoire lorsque cette prise en charge cesse en cas de départ de l’entreprise.
Enfin, le décret précise que le relevé annuel de situation de compte doit être fourni dans un délai de trois mois suivant le 31 décembre de l’année précédente. La remise du relevé est effectuée par défaut par voie électronique, dans des conditions de nature à garantir l’intégrité des données, sauf si le bénéficiaire manifeste son opposition. Ces dispositions entreront en vigueur au 1er janvier 2020.
Plafonnement des frais de tenue de compte pour les Perco
L’article 155 de la loi Pacte a mis en place un dispositif de plafonnement des frais de tenue de compte des Perco pour les anciens salariés. L’objectif poursuivi vise à encourager les anciens salariés d’une entreprise à poursuivre leurs versements sur leur Perco.
Le décret du 20 août 2019 détermine le niveau de ce plafonnement. Ainsi, les frais afférents à la gestion des sommes investies sur le Perco, après le départ de l’entreprise d’un bénéficiaire, ne peuvent excéder un montant annuel de 20 €. Si les sommes et valeurs inscrites aux comptes de l’ancien salarié représentent un montant inférieur à 400 €, les frais ne peuvent excéder 5 % du total de ces sommes et valeurs.
Critère de performance relevant de la RSE en matière d’intéressement
Dans le cadre de l’obligation de négociation dans les branches professionnelles sur les thèmes de l’intéressement, de la participation et des plans d’épargne salariale jusqu’au 31 décembre 2020, des critères de performance relevant de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) peuvent être intégrés à la négociation. Pour l’application de cette nouvelle possibilité, le décret indique que les critères de performance relevant de la RSE peuvent porter sur les thématiques mentionnées au II de l’article R. 225-105 du Code de commerce, qui fixe une liste des informations que contient la déclaration de performance extra-financière, lorsqu’elles sont pertinentes au regard des principaux risques identifiés ou des politiques mises en œuvre.

Décret nº 2019-862 du 20 août 2019 portant application des dispositions de la loi nº 2019-486 du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises en matière d'épargne salariale et d'actionnariat salarié

27 août 2019

Greta part à New York sur Malizia 2




Si vous êtes sages, vous pourrez aller sur mon bateau !

 ( philippe malizia, Président du syndicat national CFTC BPCE Sa )

23 août 2019

BNP Paribas va supprimer 500 postes en France dans sa filiale de conservation de titres

BP2S va perdre 20 % de ses effectifs dans l’Hexagone d’ici à 2021. Le groupe accélère les transferts de postes vers des pays à moindres coûts salariaux, en particulier le Portugal.

Par Véronique Chocron Publié hier à 09h03, mis à jour hier à 09h20
Le Monde

Notre avis:
  • Et "opal" ça va donner quoi ?
  • RDV à la rentrée !

22 août 2019

La Banque Postale, Crédit Agricole… Quelle banque a les clients les plus rentables ?


  • Par
  • cBanque
  • image: https://www.cbanque.com/i/media/05i/005257ib76.jpg
cochon, tirelire
© cfotostock - stock.adobe.com

Chaque année, les groupes bancaires réalisent des milliards d’euros de bénéfices ! Mais, savez-vous combien vous, en tant que clients de banques de détail, rapportez à La Banque Postale, au Crédit Mutuel et autres BNP Paribas ? Réponse : entre 30 et 130 euros par semestre, selon les établissements.

Frais bancaires, commissions sur les produits d’épargne ou encore intérêts payés sur les crédits… Vous versez chaque mois à votre banque de quelques euros, si vous y détenez uniquement un compte de dépôt, à plusieurs centaines d’euros, si vous avez aussi contracté un prêt. Ces frais servent à couvrir les salaires du personnel, les dépenses informatiques ou encore le coût des réseaux d’agences. Mais évidemment, activité à but lucratif oblige, les banques dégagent aussi une plus-value sur ce qu’elles prélèvent sur votre compte.
Pour mesurer cette manne financière, les analystes s’appuient notamment sur le produit net bancaire (PNB) – l’équivalent peu ou prou du chiffre d’affaires pour les banques - et les bénéfices réalisés, appelés résultat en comptabilité. Selon les enseignes et leur rayonnement (puissance et développement du réseau, diversité du catalogue, capacité à faire payer des prix plus ou moins élevés à leurs clients…), ces données varient grandement d’une banque à une autre.

La banque de détail, le credo des établissements mutualistes

Ainsi, sur le segment banque de détail – c’est-à-dire les services bancaires du quotidien, le financement et les produits d’épargne à destination des particuliers, des professionnels et des entreprises de petite ou moyenne taille – le PNB des caisses régionales du Crédit Agricole atteint 6,77 milliards d’euros au premier semestre 2019, contre 1,55 milliard pour les caisses du Crédit Mutuel. Les 39 banques régionales du Crédit Agricole génèrent également, en cumulé, plus de revenus que le pôle banque de détail des établissements nationaux, comme Société Générale (3,91 milliards de PNB semestriel) et BNP Paribas (3,07 milliards d’euros).
Logiquement, cette hiérarchie se retrouve aussi au niveau du résultat financier des banques, qui se calcule en soustrayant du PNB les frais généraux (charges de personnel, entretien des agences et des distributeurs, dépenses informatiques…). Sur les 6 premiers mois de l’année, le bénéfice avant impôt des établissements mutualistes dépasse, dans la plupart des enseignes, celui des banques de détail nationales. Il atteint ainsi près de 2 milliards d’euros dans les banques locales du Crédit Agricole, 1 milliard dans le réseau Caisse d’Epargne et plus de 900 millions d’euros dans les Banques Populaires. A l’inverse, La Banque Postale n’est, en comparaison, profitable qu’à hauteur de 312 millions d’euros le semestre dernier, soit, donc, quelque 3 fois moins que les deux réseaux du groupe BPCE.
Au niveau des établissements non structurés en pôles régionaux, la banque de proximité en France reste tout de même une source de profit élevée. Elle permet ainsi à la Société Générale d’engranger 859 millions de résultat avant impôt au premier semestre 2019, soit près d’un tiers des bénéfices avant impôt générés à l’échelle du groupe sur la période.
Si la banque de détail est relativement plus importante pour les mutualistes, cela vient de leur modèle d’affaires et de leur implantation locale, plus propices à ce segment d’activités bancaires… La banque de proximité tirant ses gains des commissions et des intérêts payés aux clients, plus ces derniers sont nombreux, plus les revenus augmentent. Ainsi, avec 24 millions de clients (particuliers et professionnels) dans les caisses régionales du Crédit Agricole, 19,2 millions dans les Caisses d’Epargne ou encore 9,3 millions pour le réseau des Banques Populaires, il paraît logique que le PNB comme le profit de la banque au quotidien y soient supérieurs aux performances réalisées par BNP Paribas (7,3 millions de clients), CIC (5,2 millions) ou encore LCL (6,6 millions).
Le gain par client des banques de détail en France au 1er semestre 2019
Produit net bancaireRésultat avant impôtNombre de clientsProfit par client
CIC1 860 M€673 M€5,2 M130 €
Société Générale3 910 M€859 M€8 M108 €
Banque Populaire3 244 M€947 M€9,3 M102 €
BNP Paribas3 071 M€709 M€7,3 M97 €
Caisses régionales du Crédit Agricole6 766 M€1 972 M€24 M82 €
LCL1 758 M€467 M€6,6 M71 €
Caisses de Crédit Mutuel1 549 M€391 M€7,1 M55 €
Caisse d'Epargne3 518 M€1 042 M€19,2 M54 €
La Banque Postale2 596 M€312 M€10,6 M29 €
Données extraites du document d'enregistrement universel et éléments financiers au 30 juin 2019 des banques

Profit par client : un rapport de 1 à 4 entre le CIC et La Banque Postale

En revanche, qui dit clientèle développée dit aussi souvent, en contrepartie, charges accrues de personnels, d’agences, voire d'informatique pour assurer la robustesse et la capacité à monter en charge des systèmes d’information. C’est ce qui explique notamment que lorsqu’il est rapporté au nombre de clients, le résultat avant impôt du réseau des Crédits Agricoles est plutôt faible. Le bénéfice par client y atteint 82 euros au premier semestre 2019, contre 97 euros à la BNP et 108 euros à la Société Générale. Mais ce ne sont ni les clients de la banque rouge et noire, ni ceux de celle d’un monde qui change qui sont les plus rentables individuellement. Il s’agit des personnes poussant la porte des agences du CIC. Et la différence est notable. Durant les 6 premiers mois de l’année, l’enseigne a en effet gagné 130 euros par client. C’est presque deux fois plus que pour les caisses de Crédit Mutuel (71 euros de profit par personne), membres comme le CIC du groupe Crédit Mutuel Alliance fédérale.
Outre les frais de fonctionnement maîtrisés - 1,13 milliard d’euros au premier semestre pour 1 900 agences en France, contre, par exemple, 4,41 milliards d’euros pour les caisses du Crédit Agricole et leurs 7 000 points de vente dans l’Hexagone – cette rentabilité élevée par utilisateur s’explique aussi vraisemblablement par la diversité de l’offre du CIC. En plus des services financiers traditionnels, ce réseau de banque de détail propose des produits annexes comme de la téléphonie et de la télésurveillance. Et ces services prennent de l’ampleur à en croire les dernières performances financières communiquées par l’enseigne. En un an, le nombre de contrats de téléphonie vendu a bondi de 4%, à près de 520 000 forfaits commercialisés au 30 juin 2019. De même, les clients ayant souscrit au service vol et protection du CIC (alarme et télésurveillance de son domicile) connaissent une nette progression. Par rapport à fin juin 2018, leur nombre a augmenté de 4,5% au premier semestre 2019, à plus de 105 000 contrats.
Par ailleurs, le CIC dispose d'un nombre de clients professionnels et entreprises important au regard de sa taille : actuellement 840 000 sur les quelques 5 millions de clients de l'enseigne. A titre de comparaison, la banque de détail de BNP Paribas en revendique 585 000 en France. Or, les frais appliqués aux pros étant plus élevés que pour les particuliers, cette clientèle s'avère plus lucrative.
De l’autre côté de l’échiquier se trouve La Banque Postale. Bon dernier de ce classement, l’établissement ne réalise que 29 euros de marge par client le semestre passé. Un résultat sans surprise au regard de la mission de service public qui incombe à La Banque Postale. A ce titre, elle se doit notamment d’accueillir les personnes en situation d’exclusion bancaire et de leur délivrer gratuitement un Livret A relié à une carte de retrait. Un cas de figure qui s'applique à 1,5 de ses 10,6 millions de clients. En outre, La Banque Postale accueille près de la moitié des clients fragiles recensés dans le cadre de l’Observatoire de l’inclusion bancaire, des clients qui bénéficient d’un plafonnement des frais d’incident de paiement. Concrètement, sur les 3,4 millions de personnes concernées, 1,6 million sont à La Banque Postale.

En savoir plus sur https://www.cbanque.com/banque/actualites/75409/la-banque-postale-credit-agricole-quelle-banque-a-les-clients-les-plus-rentables#RDlyJXCtV7cFUBfx.99

La deuxième mort du Crédit foncier


L’expertise du spécialiste des prêts d’accession sociale devait être transférée à sa maison mère, BPCE, après sa fermeture. Mais 70 % des salariés ont pris le plan de départ.

Par Véronique Chocron Publié le 16 août 2019 à 10h30
Le Monde

21 août 2019

Réforme des retraites: Buzyn veut recueillir l'avis des Français



Par Challenges.fr le 21.08.2019 à 11h18

Le gouvernement va organiser une "concertation citoyenne" afin de recueillir l'avis des Français sur la réforme des retraites. Ses modalités restent à définir.
Mercredi, sur BFMTV et RMC, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a annoncé l'organisation d'une "concertation citoyenne" afin de recueillir l'avis des Français sur la réforme des retraites.

Le gouvernement va organiser une "concertation citoyenne" sur la réforme des retraites pour recueillir l'avis des Français sur les pistes avancées par le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, a annoncé mercredi la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn.
Modalités à préciser
"Il y aura une concertation citoyenne" pour recueillir "le retour de nos concitoyens sur les propositions qui ont été faites", a déclaré la ministre sur BFMTV et RMC. Les modalités de cette opération ne sont pas encore définitivement fixées mais elles devraient être précisées "probablement dans une semaine", a ajouté Agnès Buzyn.
Cela pourrait par exemple se faire sur internet, dans des mairies, via des associations ou les syndicats, a-t-elle détaillé en précisant que cette consultation n'aurait cependant pas l'ampleur du "grand débat national" organisé en réponse à la crise des "Gilets jaunes".
Négociations épineuses
Le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a remis fin juillet ses préconisations au gouvernement pour mettre en place un régime universel par points souhaité par Emmanuel Macron en 2025. Le Premier ministre, Edouard Philippe, recevra les partenaires sociaux les 5 et 6 septembre prochains pour discuter de ce sujet épineux, en présence d'Agnès Buzyn et de Jean-Paul Delevoye.
Au-delà des partenaires sociaux et des citoyens, le gouvernement compte également sonder les grands élus, a précisé Agnès Buzyn, sachant que l'ensemble des discussions se fera "sur la base des propositions qui ont été faites par le haut-commissaire". Le projet de loi de la réforme devrait être présenté à la fin de l'année au plus tard pour un vote en 2020.
(Avec Reuters)

19 août 2019

Electricité : la révolution du stockage est en marche



Le stockage de l'électricité est le corollaire indispensable à l'essor des énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire, par nature intermittents.

Par Vincent Collen : Les echos .fr
Publié à 15h00
Mis à jour à 15h48
Stocker l'électricité pour compenser l'intermittence de la production des  éoliennes et des  panneaux photovoltaïques  est l'un des grands défis à relever pour réussir la transition énergétique. Ce marché du stockage est encore balbutiant mais devrait progresser de 16 % par an en moyenne pour atteindre 27 milliards de dollars en 2030, estime Bank of America Merrill Lynch, qui vient de publier une étude sur ce sujet. Il atteindrait 58 milliards en 2040.
A cet horizon, pas moins de 6 % de la production électrique mondiale pourrait être stockée dans des batteries, prévoient les experts de la banque américaine. Pour BloombergNEF, on passerait des capacités très modestes installées aujourd'hui sur la planète (moins de dix gigawatts, l'équivalent de dix réacteurs nucléaires) à plus de 1.000 gigawatts en 2040.
Lisser pics et creux
Les moteurs de cette expansion sont puissants et ils s'alimentent les uns les autres. Le premier, c'est l'essor des énergies renouvelables, indispensable pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Or les éoliennes ne produisent pas d'électricité quand le vent ne souffle pas. Idem pour les panneaux photovoltaïques lorsqu'il n'y a pas de lumière. Bref, les renouvelables produisent parfois trop lorsque la demande est faible, et pas assez lorsqu'elle est forte.
Le stockage de l'électricité permet de lisser ces pics et ces creux. Avec une capacité de stockage de quatre heures, une ferme solaire générant de l'électricité pendant huit heures verrait ainsi sa production effective portée à 12 heures, soit un gain de 50 %.
Part des renouvelables
Le marché est appelé à se développer parce que l'écart de prix entre les périodes de pic de la demande et celles où les capacités sont excédentaires ne cesse d'augmenter. Les acteurs du stockage peuvent donc saisir un créneau qui devient rentable. Dans l'idéal, il faudrait réussir à stocker l'énergie pendant quatre à six heures, explique l'étude de Bank of America. Mais même en la conservant deux à trois heures seulement dans des batteries, on pourrait augmenter la part des renouvelables dans la production d'électricité de 10 % à 15 %, ce qui la porterait de 10 % aujourd'hui au-delà de 60 % au milieu du siècle, estime la banque.

La voiture, nouveau producteur d'électricité
Le stockage prendra plusieurs formes. L'essentiel sera réalisé par les compagnies d'électricité, grâce à des batteries disposées à proximité d'un champ d'éoliennes ou d'une ferme solaire par exemple. En complément, les foyers participeront eux aussi au mouvement, en installant une batterie dans leur cave ou en déchargeant l'énergie stockée dans leur véhicule électrique lorsque ce dernier n'est pas utilisé.
Prix des batteries
Autre atout indispensable pour le stockage des énergies vertes, la baisse indispensable du prix des batteries. Entre 2010 et 2018, le coût d'une batterie lithium-ion a déjà décliné de 85 %, selon BloombergNEF. Il devrait encore baisser de moitié d'ici à 2025, notamment grâce aux économies d'échelle réalisées avec l'essor du parc de véhicules électriques. « Le prix des grosses batteries pour les compagnies d'électricité va passer de 360 dollars par kilowattheure aujourd'hui à 170 dollars en 2030 », calcule Yayoi Sekine, analyste chez BloombergNEF.
Malgré cette chute, le développement du stockage nécessitera des investissements massifs : 662 milliards de dollars au cours des vingt prochaines années, toujours selon BloombergNEF. Certaines régions sont en avance, à commencer par quelques Etats américains dont les politiques énergétiques mettent l'accent sur le stockage, poursuit Bank of America. La Californie vise ainsi 1,8 gigawatt de capacités installées dès 2020, New York 3 gigawatts en 2030.
De très gros projets
Des compagnies d'électricité comme XCel en Floride ont déjà proposé de remplacer des centrales à gaz ou au charbon par des batteries géantes associées à des capacités de production solaire ou éolienne. L'Europe et l'Asie sont moins avancées mais le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Australie, la Corée et la Chine développent aussi des projets ambitieux. En somme, tous les pays où la place des renouvelables est déjà importante.
« Des projets à 100 mégawatts permettant de stocker l'électricité pendant quatre heures se multiplient, confirme Yayoi Sekine. D'ici à deux ans, nous verrons émerger de très gros projets de stockage qui atteindront jusqu'au gigawatt [1.000 mégawatts, NDLR]. » Alors les équilibres de la planète énergie pourront être bouleversés, souligne Bank of America. Grâce au stockage, certains Etats américains ou pays européens pourraient voir la part du renouvelable dans leur production d'électricité dépasser 80 % dès 2030.
Vincent Collen


16 août 2019

Le projet d’IPO de WeWork alimente le scepticisme



Par Antoine Landrot le 16/08/2019 L'AGEFI Quotidien / Edition de 7H
Les éléments dévoilés dans le prospectus laissent songeur quant au business model de la start-up.

Après avoir soumis confidentiellement fin avril un projet d’enregistrement pour une introduction en Bourse (IPO) à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme américain de la Bourse, The We Company en a dévoilé davantage en déposant sa déclaration d’enregistrement mercredi. Les détails fournis par le propriétaire de WeWork ne sont pas près de vaincre les réticences des investisseurs quant aux IPO des «licornes», ces start-up technologiques non cotées valorisées plus d’un milliard de dollars.
Alors qu’il se prépare à une première cotation en septembre, le spécialiste des espaces de travail partagés (coworking) indique en effet avoir creusé son déficit au premier semestre 2019, malgré le doublement de ses revenus. Il affiche ainsi une perte nette de 905 millions de dollars, soit 180 millions de plus qu’à la même période l’année précédente. De cette somme, 690 millions sont attribuables au seul WeWork. L’entreprise a cumulé 2,9 milliards de dollars de pertes entre 2016 et 2018.
Dans le même temps, le chiffre d’affaires de The We Company a connu une croissance exponentielle. Il plus que doublé au premier semestre 2019, atteignant 1,54 milliard de dollars. Il a ainsi presque égalé le montant réalisé pour l’ensemble de l’exercice 2018 (qui était de 1,8 milliard), qui était déjà deux fois supérieur à celui de 2017.
Cette performance s’est faite au prix d’investissements colossaux. Au premier semestre 2019, ils ont atteint 2,36 milliards de dollars, plus du double de la période correspondante l’année précédente. Depuis sa création en 2010, The We Company a levé plus de 12 milliards de dollars sans jamais retourner un cent à ses actionnaires (dont le japonais SoftBank). Et la société n’a pas donné l’horizon auquel elle comptait atteindre l’équilibre, étant donné qu’elle veut poursuivre son développement, en particulier à l’étranger.
Ce développement n’est d’ailleurs pas pour rassurer les investisseurs boursiers. «Le revenu par membre de WeWork a reculé et nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive, étant donné que nous nous développons à l’étranger sur des marchés à plus faibles prix», reconnaît The We Company dans son prospectus.
La stratégie de WeWork alimente le scepticisme des investisseurs: elle repose sur des accords à court terme avec les locataires d’espaces et un passif constitué d’emprunts à long terme liés aux actifs immobiliers administrés par WeWork. Logiquement, sa dette s’est accrue considérablement et certains médias lui prêtent l’intention de lever 6 milliards de dollars de dette supplémentaire. L’agence de notation Fitch Ratings n’a d’ailleurs pas tardé à réagir : le jour même, elle a dégradé d’un cran la note à long terme de The We Company, à «B». L’agence estime que la stratégie d’expansion plus agressive et l’augmentation des dépenses a réduit «la marge de sécurité de l’entreprise».
Au terme de l’IPO, son fondateur et directeur général Adam Neumann conservera plus de la moitié du capital de The We Company ; il aura donc les mains libres. En outre, la structure actionnariale, composée d’une cascade de sociétés et de holdings, ne participe pas à la transparence de la gestion de la start-up. Pour ne rien arranger, le prospectus n’indique pas le montant précis que celle-ci entend lever : il cite un montant indicatif et révisable de 1 milliard de dollars ; plusieurs sources ont indiqué à Bloomberg un montant de 3,5 milliards. Même absence d’indication quant à la valorisation totale attendue. SoftBank l’a estimée à 47 milliards de dollars lors de son dernier apport en capitaux.
JPMorgan et Goldman Sachs seront les principaux coordinateurs de l’IPO.

Notre avis:
  • Une pensée à nos collègues de BPCE Sa travaillant dans les locaux WeWork !


15 août 2019

Décision Triathlon: plus con t'es mort !


Triathlon: elles remportent le test event de Tokyo ensemble puis sont disqualifiéesen Australie, le 5 avril 2018
DENNIS
Publié à 13h16
Mis à jour à 13h20
Les echos.fr

Drôle de mésaventure pour Jessica Learmonth et Georgia Taylor-Brown: en franchissant ensemble et en tête la ligne d'arrivée du test event des JO-2020 à Tokyo, les deux triathlètes britanniques pensaient avoir course gagnée jeudi, mais ont été disqualifiées par la Fédération internationale.
Après les 1.500 mètres de natation et 40 kilomètres de vélo, Learmonth et Taylor-Brown ont pris le large dès le début de la course à pieds, réduite de 10 à 5 kilomètres en raison dans des conditions météorologiques extrêmes dans la capitale japonaise -plus de 31°C et 71% d'humidité avant 9h du matin.
Même la triathlète des Bermudes, Flora Duffy, lauréate de la Coupe du monde de triathlon sur distance olympique (WTS) en 2016 et 2017, est obligée de laisser filer les deux Britanniques qui franchissent en tête et main dans la main la ligne d'arrivée.
La Fédération internationale (ITU) a toutefois décidé d'appliquer à la lettre le paragraphe 2.11.f de son règlement qui dit que: "des athlètes qui finissent la course à égalité de façon intentionnelle en ne faisant aucun effort pour séparer leur temps d'arrivée seront disqualifiés".
Pour l'ITU, c'est donc la Bermudienne Duffy qui a remporté cette course, qui permet aux organisateurs des JO-2020 de tester les infrastructures et aux athlètes de disputer la course dans des conditions proches de celles qui les attendent l'été prochain. Elle aura donc également permis de réviser le règlement de l'ITU.
Cette issue est loin d'être anecdotique, puisque la Fédération britannique avait fait de cette course un critère de sélection pour Tokyo-2020.
Avec la disqualification de Learmonth et Taylor-Brown, leur compatriote Vicky Holland, médaillée de bronze à Rio-2016, monte sur le podium du test event, remplissant les deux critères fixés par la Fédération britannique pour assurer sa place aux JO-2020.
"Je ne sais pas comment la fédération va désormais procéder, je ne voudrais pas être un sélectionneur!" a commenté Holland sur le site de l'ITU après la course.


13 août 2019

Vacances : attention, « L'arnaque à l'Irlandaise » est de retour sur les aires d'autoroute


BOURSORAMA AVEC NEWSGENE13/08/2019 à 12:36

Vacances : attention, « L'arnaque à l'Irlandaise » est de retour sur les aires d'autoroute
Vacances : attention, « L'arnaque à l'Irlandaise » est de retour sur les aires d'autoroute
Les gendarmes alertent les vacanciers contre "l'arnaque à l'Irlandaise", un stratagème bien ficelé qui semble revenir en force sur les aires d'autoroute de l'Hexagone. Voici ce qu'il faut savoir pour ne pas vous laisser piéger sur la route des vacances.
L'escroquerie dite « à l'irlandaise » est de plus en plus répandue sur les aires d'autoroutes. Dans la région de Toulouse (Haute-Garonne), plusieurs vacanciers se seraient déjà fait piéger, rapporte ce samedi 10 août le site Actu.fr. En pleine période estivale, la gendarmerie de Haute-Garonne multiplie les messages de prévention pour mettre en garde les voyageurs de passage dans la région.

Une famille qui joue la comédie

Dans un post publié sur les réseaux sociaux, les militaires détaillent le principe de cette arnaque qui consiste à jouer sur l'empathie des victimes pour leur soutirer une forte somme d'argent.
« Une fois arrivé avec femme et enfants sur une aire d'autoroute, un homme, ou une femme, vient vous accoster dans un anglais impeccable, l'air hagard, manifestement sous le choc. La fausse victime vous explique alors que sa famille et elle viennent d'être entièrement dépouillées par quelques voleurs sans scrupule », indiquent les gendarmes.
Dans la foulée, le chef de famille demande à sa cible de lui prêter une certaine somme d'argent, afin de lui permettre de rentrer dans son pays avec femme et enfants. Bien entendu, la victime ne récupère jamais son argent.

Une escroquerie parfaitement ficelée

Pour amadouer leurs victimes, les escrocs ont pensé aux moindres détails : des photos du prétendu vol, la plaque d'immatriculation britannique, le volant situé à droite du véhicule, l'allure insoupçonnable de la petite famille.
Si vous vous retrouvez dans une telle situation, le meilleur réflexe est de contacter immédiatement la police ou la gendarmerie. Si les victimes disent vrai, les forces de l'ordre pourront les aider à regagner leur pays. Dans le cas contraire, elles pourront les interpeller.

12 août 2019

Danemark : une banque prête à "payer" ses clients pour qu'ils empruntent


BOURSORAMA AVEC AFP SERVICES12/08/2019 à 12:34

La troisième banque du pays propose à ses clients un taux d'intérêt à -0,5% pour un emprunt de dix ans. Une conséquence de la politique monétaire de la Banque centrale européenne.

Une carte de crédit et un billet de dix euros photographiés à Lille en 2014 (Photo d'illustration) ( AFP / DENIS CHARLET )
Une carte de crédit et un billet de dix euros photographiés à Lille en 2014 (Photo d'illustration) ( AFP / DENIS CHARLET )
Un taux d'intérêt inférieur à zéro. C'est ce que propose à ses clients la Jyske Bank, troisième établissement bancaire du Danemark. 
C'est une conséquence directe de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui continue de tirer les crédits immobiliers à la baisse, comme le relate le quotidien économique, Les Échos . 
Les clients empruntant sur dix ans bénéficient d'un taux d'intérêt de -0,5%. En France, s'ils n'ont pas encore franchi le zéro pourcent symbolique, ces taux sont également à un niveau historiquement bas, atteignant 1,20% en juillet. Du jamais vu depuis 70 ans. 

Frais additionnels

Cependant, si les clients de la banque danoise "gagnent" virtuellement 5.000 euros sur un emprunt d'un million, la banque danoise précise qu'une série de frais additionnels viendront rééquilibrer, en sa faveur, l'emprunt. 
Ce passage sous le zéro n'est pas uniquement symbolique puisque d'autres établissements danois, tels que Nordea Bank, sont également à des niveaux historiquement bas, certains proposant des crédits à 0%. 
Dans des propos confiés à Bloomberg et repris par les Échos , Lise Nytoft Bergmann, analyste chez Nordea, estime qu'emprunter "n'a jamais été aussi bon marché, même s'il est "inquiétant de constater que certains investisseurs sont prêts à prêter de l'argent sur 30 ans et n'obtenir que 0,5 % en retour".

9 août 2019

BPCE injecte 150 millions d'euros dans Banque Palatine




La filiale de BPCE a bénéficié d'un apport en capital de 150 millions d'euros de sa maison-mère. Elle affiche un recul de son résultat net au premier semestre de plus de 30 %, à 11,5 millions d'euros.

Publié le 08/08 à 18h48
Les Echos . fr 

Banque Palatine se prépare à repartir à l'offensive. Jeudi, la filiale du  groupe BPCE  spécialisée dans le financement des entreprises de taille intermédiaire (ETI) a annoncé bénéficier d'une augmentation de capital de 150 millions d'euros de sa maison-mère. Cet argent frais était nécessaire à la fois « pour accompagner son développement commercial » et pour la mettre en conformité « avec les exigences réglementaires », précise un communiqué. « Avec cette augmentation de capital, on se met en ordre de marche pour être au-delà des seuils réglementaires de fonds propres au moins jusqu'en 2022 », détaille une source proche de la banque.
Migration informatique coûteuse
A fin 2018, le ratio de fonds propres (core tier one) de Banque Palatine se limitait à 7,99 %. Or ces derniers mois, la Banque Palatine a mené de coûteux investissements. Sa migration vers la plateforme informatique des Banques Populaires a notamment mobilisé 20 millions d'euros au premier semestre. Capitale pour la Banque Palatine, cette migration doit accélérer sa mue numérique et l'ancrer dans le groupe BPCE.
Rachetée par les Caisses d'Epargne en 2003, la Banque Palatine (connue alors comme la Banque Sanpaolo) a dû batailler ces dernières années pour trouver son positionnement dans  le groupe mutualiste qui rassemble les réseaux des Caisses d'Epargne, celui des Banques Populaires et Natixis. Un contexte qui a nourri les rumeurs de cession de cette banque spécialiste des ETI. « Le débat est aujourd'hui clos, c'est pourquoi ces investissements importants ont été réalisés », indique un connaisseur.
Ces nouveaux fonds propres devraient donner les moyens à la Banque Palatine de muscler son offensive commerciale. Au premier semestre, elle revendique notamment une hausse de la production de crédits aux entreprises de 12,6 %. Au global, son produit net bancaire progresse de 0,5 %, à 162,6 millions d'euros. La hausse de son coût du risque au cours du semestre (+50 %) à 24 millions d'euros pèse toutefois sur son résultat net qui recule de plus de 30 %, à 11,5 millions d'euros.
Sharon Wajsbrot

7 août 2019

Les cinq dangers qui planent sur les banques européennes



L'année 2019 s'annonce plus compliquée que prévu pour les banques européennes. Outre l'accentuation de la politique de taux négatifs de la BCE qui s'annonce, la conjoncture économique risque de leur être moins favorable
La a ouvert la porte à une nouvelle baisse du taux de dépôts négatif imputé aux réserves excédentaires que les banques placent à ses guichets chaque jour.
les Echos.fr
Publié à 19h03
Mis à jour à 19h27

2019 pourrait être une année  plus compliquée que prévu pour les banques européennes. Outre la baisse des taux d'intérêt annoncée par la Réserve fédérale américaine et celle qui se profile en Europe, les établissements voient l'environnement économique s'assombrir et la concurrence se muscler. Revue des multiples défis à relever.
 1 Les taux négatifs rognent les marges
Le premier défi des banques consiste à continuer d'engranger des bénéfices dans un monde où, sous l'influence de la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE), l'argent est devenu quasiment gratuit. De fait, sous l'influence du « QE » (pour « quantitative easing »), les banques qui transforment de la ressource à court terme en crédit à long terme ont vu leurs marges de crédit s'aplatir. Ce n'est pas nouveau mais, dans l'esprit des banquiers, cette période « anormale » était sur le point de se refermer. Or, ces derniers mois, sur fond de dégradation des perspectives économiques, leur espoir de voir les taux remonter s'est envolé. Pire, pour les banquiers, la BCE a ouvert la porte à une nouvelle baisse du taux de dépôts négatif imputé aux réserves excédentaires que les banques placent auprès d'elle chaque jour. Jusqu'à présent, les établissements n'ont répercuté ces taux négatifs qu'aux dépôts de leurs clients entreprises. En Suisse et désormais en France, certaines banques privées comme UBS ou Lombard Odier changent toutefois de braquet, en facturant les dépôts trop abondants de leurs clients particuliers. Ce n'est sans doute qu'un début.
2 Les nuages conjoncturels
Depuis quelques années, les banques européennes ont bénéficié d'un phénomène extraordinaire : le coût du risque reste collé à un plancher extrêmement bas. Autrement dit, les faillites sont rares, les clients restent solvables, le risque de prêter de l'argent est quasiment nul. Un scénario à vrai dire anormal, qui doit beaucoup à la politique monétaire de la BCE. Compte tenu des incertitudes conjoncturelles - illustrées mercredi par la baisse de 1,5 % de la production industrielle allemande en juin - ceci pourrait changer. Mercredi,  Commerzbank a fait état d'un doublement du coût du risque en hausse au deuxième trimestre, évoquant des « cas individuels ». En France, les banques ont vécu le même sort,  Crédit Agricole observant par exemple une hausse de 60 % de son coût du risque. Là aussi, on évoque poliment des « dossiers de place » sans les nommer, mais la procédure de sauvegarde du groupe de distribution Rallye ou le redressement judiciaire de l'équipementier pétrolier Bourbon devraient logiquement en faire partie. Alors que les tensions commerciales et géopolitiques s'accentuent, ce genre de cas individuels menacent de se généraliser. Pour l'instant, pas de signe de ralentissement en vue : dans les banques la machine à crédit tourne toujours à plein régime. Au premier semestre, UniCredit a toutefois déploré une chute brutale de sa production de crédits de 14 %.
 3 Le nouveau paradigme bancaire
Avant la crise, l'industrie bancaire affichait une croissance de 5 à 6 % par an. Depuis cinq ans, elle se limite à 2 % à l'échelle mondiale, selon un rapport de McKinsey. Or, sur fond de révolution technologique, les banques voient leur statut d'intermédiaire financier de plus en plus menacé. « Les forces duales de l'innovation technologique (et des données) et les changements dans l'environnement réglementaire et plus largement sociopolitique ouvrent des pans de ce système d'intermédiation financière à des nouveaux entrants », constate le cabinet. Dans les paiements, des géants comme PayPal, Stripe ou AliPay se sont ainsi imposés en quelques années. Et Facebook, avec son portefeuille Calibra, menace. Dans la banque de détail, des néobanques (N26 ou Revolut) drainent aussi une clientèle croissante. Selon une estimation d'ATKearney, d'ici à 2023, de 50 à 85 millions d'Européens seront clients de ces néobanques, soit environ 20 % de la population de plus de 14 ans. « Les banques traditionnelles seront sous pression pour trouver des partenaires ou se réinventer », juge le cabinet de conseil. D'autant plus que cette concurrence concerne aussi de plus en plus la banque d'entreprise.
4 La contrainte réglementaire
Depuis la crise, les autorités n'ont cessé de renforcer l'arsenal réglementaire pour discipliner une industrie exposée à des dérives. Les banques françaises, pour ne citer qu'elles, ont plus que doublé leurs fonds propres entre la crise financière et 2016, à 296 milliards d'euros, selon la Banque de France. Or, ce mouvement n'est pas terminé. Outre des évolutions comptables exigeantes en capitaux (IFRS 16), les banques européennes sont confrontées à la transposition des  règles prudentielles de Bâle III, qui viendrait augmenter en moyenne de 24 % leurs exigences en capital, soit 135 milliards d'euros, selon les estimations de l'Autorité bancaire européenne. « Cet accord se traduirait par une rupture d'égalité des conditions de concurrence et de rentabilité avec les banques américaines, qui verront leurs exigences de capital augmenter de 1,5 % seulement », ont critiqué en juillet les présidents des fédérations bancaires française (FBF) et allemande (BDB) dans « Les Echos ». Mais d'autres évolutions réglementaires pèsent aussi sur le modèle économique des banques : DSP2 (paiements), MiFID II (marchés financiers), RGPD (protection des données), etc.
5 Le risque de blanchiment
En Europe, la vague de litiges hérités de la crise financière semble enfin toucher à sa fin. Mais les amendes liées à la crise des subprimes et aux manipulations des indices Libor et Euribor laissent la place à d'autres affaires qui pourraient se révéler tout aussi coûteuses pour les banques. Visées par les Etats européens qui bataillent contre la fraude fiscale, UBS et HSBC se retrouvent par exemple plombées par de lourdes amendes. Mardi, la banque britannique a ainsi accepté de verser près de 300 millions d'euros pour clore une enquête pénale pour « blanchiment » et « fraude fiscale » en Belgique. Les banques nordiques, au premier du rang desquelles figure  Danske Bank, sont aussi dans le viseur des autorités américaines et européennes pour avoir fait transiter des sommes gigantesques d'origine suspecte. Les scandales de blanchiment pourraient aussi éclabousser les banques néerlandaises : mercredi, ABN Amro a passé une provision de 114 millions d'euros pour faire face à une analyse de 5 millions de comptes dans sa banque de détail dans le cadre d'investigations liées à des soupçons de blanchiment d'argent.
Thibaut Madelin et Sharon Wajsbrot
Notre avis:
  • Et pendant ce temps à BPCE Sa, on attend " OPAL" en Septembre !!!