La direction de la banque propose une prime de 400 euros. L’intersyndicale a quitté la séance de négociations. L’inflation quasi-nulle et les résultats en demi-teinte des réseaux ne jouent pas en faveur d’augmentations pérennes.
Ambiance tendue mardi chez BNP Paribas entre la direction et les représentants du personnel, à l’issue de la deuxième séance de négociations annuelles obligatoires (NAO) pour 2016. Fait rare, ces derniers se sont organisés en intersyndicale (CFDT, CGT, FO, SNB), face aux propositions de la banque jugées nettement insuffisantes.
De sources syndicales, la direction a proposé mardi le versement d’une prime de 400 euros (contre 300 euros proposés lors de la première séance de NAO) et opposé une fin de non recevoir à la demande syndicale d’une mesure d’augmentation générale des salaires. La banque a en outre maintenu le montant de l'enveloppe dédiée aux augmentations salariales individuelles à 1,5 % de la masse salariale, alors que celle-ci s’élevait à 1,8 % l’an dernier -soit « une baisse des montants alloués d’environ 17 % », soulignent les organisations syndicales.
Augmentation générale de 0,5 % en 2015
Ne « souhaitant plus négocier sur ces bases », l’intersyndicale a quitté la séance de négociation, appelant la direction a revenir lors de la prochaine rencontre, fixée le 20 octobre, avec des propositions sensiblement améliorées. « La masse salariale de BNP Paribas SA à fin 2014 est inférieure à celle de fin 2011, indique Joël Debeausse, délégué national adjoint SNB-CFE-CGC. Nous risquons de voir la confiance s’estomper entre le personnel, soumis à des conditions de travail plus difficiles en raison de la baisse régulière des effectifs ces dernières années, et la direction de l’entreprise ».
L’an dernier, après s’être vu infliger une amende de 9 milliards de dollars par les autorités américaines, BNP Paribas avait accordé une augmentation générale de 0,5 % (au 1er avril 2015). Cette année, la banque devrait réaliser un bénéfice historique. Mais pour expliquer son refus de consentir en 2016 à une mesure générale, la direction met en avant la stabilité de l’indice des prix à la consommation et la baisse des revenus du réseau de banque de détail en France. Au deuxième trimestre, le résultat avant impôt du réseau France de BNP Paribas a de fait reculé de 5,2 %.
Les organisations syndicales peu optimistes
Dans les autres grandes banques françaises, les négociations débuteront dans les prochaines semaines -début 2016 pour les caisses régionales de Crédit Agricole. Les organisations syndicales sont peu optimistes. « En général, BNP Paribas donne le « la » », indique-t-on chez LCL, où la première séance de NAO est programmée le 2 novembre.
A la Société Générale, les premières réunions débuteront fin octobre. « Frédéric Oudéa est très clair sur le sujet, il n’y aura plus d’augmentations collectives», rapporte un responsable syndical du groupe. En dépit des appels à la grève, les salariés de la banque n’avaient pas obtenu d’augmentation collective en 2015 et ils s’étaient contentés d’une prime comprise entre 200 et 400 euros.
A quand une augmentation collective pour BPCE SA ? La dernière date de 2008 (à la CNCE) si mes souvenirs sont bons
RépondreSupprimerles Nao auront lieu bientôt !
RépondreSupprimerespérons que la Direction, cette fois à l'instar des autres banques, décide de revaloriser les salaires fixes et qu'elle ne va pas encore tout miser sur la précarité ( parts variables, intéressement, primes, bonus...), avec l'assentiment de certains