Une étude inédite du ministère du Travail indique que seuls 30% des établissements sont liés à des mouvements d'employeurs. Et
que 73% des patrons les jugent non représentatifs.
par Manuel Jardinaud 24/09/2015 Liaisons Sociales Magazine
© Fotolia.com
Publiée mardi 22 septembre, l'étude de la Dares est
passée un peu inaperçue. Et pourtant, son sujet
devrait intéresser vivement les partenaires sociaux
et le législateur. Son titre ? « L’affiliation des
entreprises aux organisations patronales en
France ». Le document tombe à point nommé, les organisations patronales ayant jusqu’au 15
novembre pour discuter de leur représentativité. En jeu, la définition de règles pour mesurer le
poids de chacune puis répartir mandats et financements.
Si la photographie que propose le ministère du Travail repose sur des données de 2011, elle n’en
est pas moins instructive. Un tiers des établissements appartient ainsi à une entreprise qui adhère, directement ou indirectement, à l’une des quatre organisations représentatives au niveau national interprofessionnel (CGPME, UPA, Medef) ou multiprofessionnel (UNAPL). En comparaison, le
taux de syndicalisation des salariés français est de 7,7%, selon l’OCDE.
Le Medef, mouvement de grandes entreprises
La note dessine même une image précise de chaque mouvement d’employeurs. Ainsi, 25,8%
des établissements – qui emploient 40,2% des salariés – adhèrent au Medef, contre 16,6% à la
CGPME (25,9 % des salariés). L'UPA et l'UNAPL arrivent loin derrière, avec respectivement 5,3%
et 1%. En outre, un établissement sur sept appartient à une entreprise qui adhèrent à deux
organisations patronales, principalement le Medef et la CGPME.
Autre information de taille, le Medef est bien d'abord une organisation de grandes entreprises,
selon la Dares. Dans celles de moindre taille, l’avenue de Bosquet doit partager son influence, en
général avec la CGPME. C'est significatif dans le bâtiment, où 76% des établissements font partie d’entreprises de moins de 50 salariés. Dans ce secteur, un tiers signalent des affiliations à la fois
au Medef et à la CGPME, via notamment la Fédération française du bâtiment (FFB). Et seuls 7%
n'adhérent qu'au Medef.
Opinion
Plus globalement, 20 % des entreprises adhérentes indirectes du Medef emploient plus de 500
salariés, contre 10% pour la CGPME. Les PME de moins de 50 salariés, elles, représentent 50%
des affiliés au Medef contre 62 % pour la CGPME. Bien sûr, c’est l’UPA qui compte le plus de
petites entreprises (69%).
Au-delà de ces données, le sentiment des représentants des directions à l'égard des
organisations patronales s'avère instructif. Leur verdict est sans appel : 73% d’entre eux
considèrent la représentativité de celles-ci comme « faible ou très faible ».
« La distance sociale entre les élites patronales des grandes fédérations et les chefs d’entreprises qu’ils ont vocation à représenter peut contribuer à expliquer une telle défaillance », en conclut la Dares.
Notre avis:
Des représentants des syndicats considérés comme non-représentatifs des salariés,
des représentants patronaux considérés comme non-représentatifs des
entreprises , des Politiques élus avec une minorité d'électeurs, un droit du travail
considéré par certains comme trop contraignant !!!
On fait comment ?
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