Les Echos
Ca n’aura pas traîné. L’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de François Pérol est à peine sortie, que les dates du procès sont choisies.
- Il aura lieu les 22, 23 et 24 juin prochain à Paris. Les juges devront examiner le cas de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, et actuel président du directoire de BPCE, poursuivi pour prise illégale d’intérêts.
- Une vitesse inhabituelle devant un tribunal largement encombré.
- Mais le parquet national financier en charge de ces nouvelles affaires tient à montrer qu’il fonctionne vite.
- Et que la toute nouvelle 32ème chambre au tribunal correctionnel de Paris, créée spécialement pour ce type de dossier, sait audiencer « dans un délai raisonnable »
Le tribunal devra donc
se déterminer sur la question essentielle :
- François Pérol s’est-il borné à s’informer et informer le Président de la République ou a-t-il été plus loin et donné son avis sur le mariage entre Banque Populaire et Caisse d’Epargne ?
- En effet quelques mois après son départ de l’Elysée de son poste de secrétaire général adjoint en charge de l’économie, François Pérol a pris la tête du nouveau groupe bancaire BPCE, issu du rapprochement des deux réseaux.
- Or François Pérol a suivi le dossier à l’Elysée.
- Quel a été le rôle du conseiller ?
- A-t-il participé activement à la prise de décision ?
Courriers électroniques
C’est ce que pensent le
parquet et le juge d’instruction Roger Le Loire au pôle financier à Paris.
- Dans son ordonnance, le juge s’attache à le démontrer au travers des différentes notes et courriers électroniques échangés entre François Pérol et les protagonistes de ce dossier.
- Ainsi, il cherche à déterminer si, parallèlement aux autorités de contrôle des banques, telles que la Banque de France, le secrétaire général adjoint aurait eu une influence déterminante dans le rapprochement des deux entités.
- Certains courriels suggèrent ainsi, selon le juge, que « loin d’être un réceptacle des « informations verbales des dirigeants » et de suivre le dossier « de loin », François Pérol était associé de manière étroite aux négociations menées en étant destinataire de documents confidentiels ».
La défense devra donc
s’attacher à démontrer, document par document, que les informations
communiquées par le conseiller à Nicolas Sarkozy n’étaient pas des prises de
position.
François Pérol risque
jusqu’à deux ans de prison et 30.000 euros d’amende.
Valérie de Senneville
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