AFP le 20/1/2014
l’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant a été entendu
lundi à Paris dans l’enquête sur la nomination controversée en 2009 de François
Pérol, un proche de Nicolas Sarkozy, à la tête du groupe Banque
populaire-Caisse d’Epargne (BPCE), a appris l’AFP de source proche du dossier.
Contacté par l’AFP, l’ancien ministre de l’Intérieur a confirmé
cette audition comme témoin par le juge Roger Le Loire au pôle financier du
Tribunal de grande instance (TGI) de Paris. M. Guéant s’est refusé à tout autre
commentaire.
Lancée en 2010, l’enquête porte sur les conditions dans
lesquelles François Pérol avait été nommé à la tête de BPCE en février 2009,
après avoir passé deux années à l’Elysée comme secrétaire général adjoint,
chargé des dossiers économiques. Claude Guéant était alors secrétaire général
de la présidence de la République.
La nomination de M. Pérol avait été la cible de vives critiques,
de la gauche et de syndicats de la banque, qui dénonçaient un conflit
d’intérêts, car il avait pris part à l’Elysée aux négociations sur la fusion
entre la Caisse d’Epargne et la Banque populaire.
La loi interdit à tout fonctionnaire de travailler pour une
entreprise qu’il a surveillée, avec laquelle il a conclu un contrat ou qu’il a
conseillé sur ses opérations dans les trois ans précédant son passage du public
au privé.
Une deuxième polémique était née car la Commission de
déontologie de la fonction publique n’avait pas été saisie, contrairement à ce
qu’avait affirmé le président de l’époque Nicolas Sarkozy. Son président,
Olivier Fouquet, avait donné un avis favorable à l’Elysée mais il s’agissait
d’une « opinion personnelle », avait-il précisé.
François Pérol s’était défendu en affirmant qu’il n’avait eu
qu’un rôle de conseil auprès de Nicolas Sarkozy, qui n’entrait pas dans le
champ des interdictions prévues par la loi. En novembre 2012, il a été
reconduit à la tête de BPCE jusqu’en 2016 par le conseil de surveillance du
groupe.
L’association anti-corruption Anticor avait déposé une première
plainte en mars 2009, suivie par les syndicats CGT et Sud des Caisses
d’Epargne. Après avoir entendu M. Pérol, le parquet de Paris avait classé une
première enquête sans suite, puis il s’était opposé à l’ouverture d’une
information judiciaire, finalement ordonnée par la Cour de cassation en juin
2012, soit trois ans après les premières plaintes.
Ancien bras droit de Nicolas Sarkozy, M. Guéant est cité dans
plusieurs affaires intéressant la justice.
source
news-banques.com
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