Daniel Rosenweg | Publié le 16.10.2014, 16h08
Fronde. S'appuyant sur une décision européenne, des travailleurs indépendants quittent le régime de la Sécurité sociale. Cette démarche menace l'équilibre du système.
Nouvelle association, lobbying,
recours à un cabinet d'avocats renommé... Les « anti-Sécu » reprennent
le combat, plus déterminés que jamais à briser le monopole de la
Sécurité sociale. Très organisé, conseillé cette fois par un
professionnel de la communication, ce mouvement est essentiellement
constitué de travailleurs indépendants (médecins, avocats, commerçants,
artisans, chefs d'entreprise, architectes.
Après moult tentatives, ils reviennent donc, armés cette fois d'une décision européenne rendue en 2013 qui, selon eux, autoriserait dorénavant tout Français à choisir un autre assureur que la Sécurité sociale pour couvrir son risque maladie et vieillesse... Risque que des assureurs étrangers proposent de garantir à bien moindre coût . Ils seraient, disent-ils, des dizaines de milliers à avoir déjà quitté leur régime obligatoire. L'ampleur serait en réalité bien différente : au 30 septembre, le RSI a recensé « 472 personnes ayant indiqué vouloir quitter le régime, 472 sur 2,8 millions d'adhérents ». Mais le phénomène est difficilement quantifiable : certains déserteurs ne se manifestent pas et cessent simplement de cotiser, comme s'ils avaient interrompu leur activité.
Ce qui est certain, c'est que, cette fois-ci, ce mouvement à forte connotation libérale, alimenté par une crise qui s'installe, s'est durci et bien préparé. Le 24 mai dernier, une nouvelle association a été créée -- Liberté sociale -- pour porter le fer en justice. Parallèlement, les mécontents ont très activement investi les réseaux sociaux où ils propagent leurs thèses. Ne manque plus que la déclaration de guerre ; elle est prévue pour le 22 octobre prochain avec une « grande conférence de presse », pas encore officialisée. Objectif : convaincre l'opinion publique du bien-fondé de leur combat et briser au plus vite le monopole de la Sécurité sociale.
Ce mouvement né en 1991 est animé notamment par le libéral-conservateur Claude Reichman et son association, le Mouvement pour la liberté de la protection sociale. Il assure que le traité de Maastricht sur la libre circulation des biens et services a mis fin au monopole de la Sécurité sociale. Mais, pour l'heure, le droit lui donne tort . Cependant, il illustre une nouvelle fracture sociale, entre salariés et indépendants cette fois.
Une fracture et un combat qui menacent l'équilibre même de notre système de protection sociale dont le credo résume la philosophie : « Chacun reçoit en fonction de ses besoins et paie en fonction de ses moyens. » Un principe généreux né de l'après-guerre, mis à mal par la dette abyssale du système et une frange libérale de la population, mais qui permet pourtant encore à des millions de Français d'être soignés à moindre coût.
Le Parisien
Je refuse de payer non pas par pour faire des économies ou que je suis "libéral".
RépondreSupprimerJe refuse de payer car le RSI, l'URSSAF sont des sociétés privés. Il n'y a jamais eu d'appels d'offres de l'état et pourtant elles sont obligatoires. Ceci est digne de l'ère soviétique.
De plus, j'ai subit une opération chirurgicale il y a 1 an et le RSI ma remboursé que 200 € sur 1500 € se renvoyant la balle avec la complémentaire.
Aussi, pourquoi les députés, sénateurs et agriculteurs ont le droit a la retraite par capitalisation et pas les indépendants ?
Où est la liberté dans notre pays ?
Pourquoi les députés et sénateurs encore, cotisent 0,5% de leur rémunération pour l'assurance santé alors que moi le rsi m'en prends 55% retraite comprise ?
Lorsque je suis malade, j'ai 30 jours de carence, un salarié du privé 4 jours et un fonctionnaire 0 jours. Pourtant je cotise autant voir plus.
Où est l'égalité dans notre pays ?
A trop traire une vache, on finit par se prendre un coup de sabot. Leur combat est une nécessité, les soins gratuits ou "à moindre coût" n'existent pas. C'est forcément avec l'argent des autres. La solidarité consiste à leur prendre leur argent, mais si on va trop loin, c'est de l'abus de biens sociaux, tout simplement.
RépondreSupprimerparceque notre système est en équilibre ? rappelez moi le déficit de la secu ?
RépondreSupprimer"Cependant, il illustre une nouvelle fracture sociale, entre salariés et indépendants cette fois."
RépondreSupprimerEt bien non justement, seuls ceux qui n'ont pas étudié nos lois concernant l'achèvement du marché européen par les transpositions de 3 ièmes directives assurances peuvent dire cela!
Il n'y a pas de fracture bien au contraire, car c'est bien aussi pour le pouvoir d'achat des salariés que la liberté sociale peut acter!
Un salarié qui a aujourd'hui 2000€ net, s'il choisissait de percevoir son salaire complet et de s'assurer lui-même pour maladie, maternité, hospitalisation, retraite, IJ, disposerait d'un salaire total d'environ 3800€ et il suffit de savoir compter pour se rendre compte qu'une fois toutes ses assurances choisie et payées par lui-même, il lui resterait environ 2700€ à la louche!!! Pouvoir d'achat annuel augmenté de suite de 8400€!
Où donc voyez-vous une fracture? Encore du négationnisme d'évolution? Le changement c'est maintenant et pour tous, avec la liberté sociale!