10 janvier 2014

Managers, vous en reconnaissez ?

Chronique de Francis Boyer
Consultant/formateur en innovation managériale, Innovation managériale
29/12/13 13:20
Selon un sondage IPSOS-Endered, le taux de démotivation des cadres a augmenté de 22% (de 33% à 40%) et celui des cadres supérieurs a doublé (de 19% à 37%) entre 2007 et 2012. Fait nouveau, le taux d'absentéisme de l'encadrement a grimpé de 60% sur l'année 2012 selon une enquête du cabinet Alma CG. Qui s'en soucie ?
La démotivation des cadres s'accroît année après année et depuis 2012, leur taux d'absentéisme s'est envolé. Par ailleurs, 30% des salariés qualifient leur responsable hiérarchique de "mauvais". Mais quand on leur demande s'ils se sentent capables d'exercer les responsabilités de leurs patrons, 51% répondent par la négative. Encore plus intéressant, ils sont 67% à ne pas vouloir exercer les responsabilités de leur supérieur hiérarchique (Enquête BVA-Axys consultants d'octobre 2012). La fonction de manager serait-elle ingrate ? 
Coincés entre une gouvernance qui exige des résultats et des collaborateurs qui revendiquent leur bien-être immédiat, les managers doivent, plus que jamais, repenser leur rôle et redéfinir leurs responsabilités pour parvenir à concilier ces deux attentes, en apparence antagonistes (mais le sont-elles vraiment ?). 
Si les écrits évoquant les insuffisances des managers ne manquent pas (pas assez à l'écoute, absence de reconnaissance, tendance à la rétention d'informations…), plus rares sont ceux qui présentent les difficultés que rencontrent nos managers au quotidien.

Quand salariés et managers ne sont pas sur la même longueur d'ondes

Alors que les managers pensent que leurs principales responsabilités consistent à "développer les compétences de leurs collaborateurs" (37%) et "donner du sens aux objectifs" (35%), les salariés, quand à eux, estiment que leurs managers doivent avant tout "valoriser leur travail" (35%) et "les motiver" (32%).
Si collaborateurs et managers ne partagent pas la même perception du rôle d'un encadrant, il n'y a rien d'étonnant à ce que cela génère au mieux des incompréhensions, au pire des conflits.
Alors que les dirigeants attendent de leurs managers qu'ils mobilisent leurs équipes autour d'une stratégie qu'ils ont définie, les collaborateurs attendent des managers qu'ils prennent en compte leurs besoins individuels. Mais qui prend en considération les attentes des managers ?

Des managers débordés par le quotidien

D'une manière générale, un manager à 4 finalités. Il doit à la fois :
1 - Produire (traiter et superviser des dossiers techniques, propres à son métier),
2 - Gérer (prescrire, formaliser et contrôler le travail de son équipe),
3 - Innover (améliorer, optimiser et inventer de nouveaux processus),
4 - Animer (motiver, former, récompenser ou recadrer).
Quand on demande aux managers français de répartir le temps qu'ils consacrent à chacune de ces finalités, on obtient très régulièrement le résultat suivant :
-        production (40%)
-        gestion (30%)
-        animation (20%)
-        innovation (10%).
Rien d'étonnant à ce que des managers qui passent la plupart de leur temps à traiter des dossiers techniques (production) et compléter des tableaux de bord (gestion) au lieu de soutenir et valoriser leurs collaborateurs soient qualifiés de "mauvais" par ces derniers.
A qui la faute ? Aux managers qui peinent à déléguer ? Aux modes d'organisation bureaucratiques et chronophages ? A certains dirigeants qui exhortent leurs managers à être à l'écoute de leurs collaborateurs alors qu'ils les jugent essentiellement sur leur productivité et leur capacité à faire respecter les règles ?

à suivre..... 

Les 4 syndromes dont sont victimes les managers français

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