Publié le 20-10-2014 à 16h09
INFO OBS. Cette réforme
a été présentée aux patrons étrangers par François Hollande : selon nos
informations, la peine de prison pourrait être remplacée par des pénalités
financières graduelles.
François Rebsamen en rêvait, François Hollande
l'a confirmé : lors du deuxième "conseil stratégique de
l'attractivité" qui se tenait dimanche 19 octobre à l'Elysée, le chef de
l'Etat a annoncé la suppression de la peine de prison en cas de délit
d'entrave, c’est-à-dire de manquement aux obligations d’information des
représentants des salariés. Cette peine figure dans le Code du travail.
Les grands patrons étrangers ont régulièrement dit leur
inquiétude face à ce risque pénal, même si dans les faits, cette peine de
prison n’est que très exceptionnellement prononcée. Les avocats agitaient
souvent ce chiffon rouge auprès de leurs clients, leur conseillant la plus
grande prudence et les mettant même en garde contre "la tentative de délit
d’entrave". Des recommandations qui ont pu dissuader certains de
s’installer en France.
Ils pourront désormais s'y implanter sans craindre de se retrouver
à Fleury-Mérogis ! "Les peines pénales associées au délit d'entrave,
qui parfois même pouvaient être des peines de prisons qui n'étaient bien sûr
jamais prononcées mais qui néanmoins pouvaient inquiéter, seront remplacées par
des sanctions financières, et c'est mieux qu'il en soit ainsi", a déclaré
le président de la République.
Les amendes au coeur du
dispositif
François
Rebsamen rêvait de redorer le blason de la France aux yeux des grands
patrons étrangers, il a de quoi être satisfait. Avec la dépénalisation du
délit d'entrave, le ministre qui "feuillette le code du travail avant de
(s') endormir" a trouvé une réforme qui marquera les esprits.
Il est plutôt rare que les juges prononcent une peine de prison
pour délit d’entrave. En mai 2010 pourtant, deux dirigeants de l'usine Molex,
qui appartenait à un groupe américain, avaient été condamnés à six mois de
prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Toulouse pour ne pas avoir
informé les représentants du personnel avant d'annoncer la fermeture de
l'usine.
En contrepartie de la suppression de cette peine, le ministre du
Travail veut que soit instaurée une vraie hiérarchie des contraventions, allant
au-delà des 3.750 euros actuels, qui ne sont guère dissuasifs. Les amendes
pourraient augmenter dans les cas de récidive.
Sophie Fay et Louis Morice - Le Nouvel Observateur
on dit merci qui ?
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