27 octobre 2014

infos CFTC BPCE Sa : en savoir plus sur la tuberculose.


Suite à la survenance du cas de tuberculose à BPCE Sa, voici pour vous informer, les éléments en ligne à la direction générale de la santé.

Epidémiologie : la tuberculose en France et dans le monde

Chaque année, 8,8 millions de personnes sont atteintes d’une tuberculose. L’OMS estime qu’un tiers de la population mondiale est infectée par le bacille de la tuberculose, la plupart des cas sont en Afrique sub-saharienne et en Asie.
On distingue les pays à forte incidence (nombre de nouveaux cas dans une période et pour une population donnée) de ceux à faible incidence. Les zones géographiques à forte incidence de tuberculose sont, selon les estimations de l’OMS :
  • Le continent africain dans son ensemble
  • Le continent asiatique dans son ensemble, y compris les pays du Proche et Moyen-Orient
  • Les pays d’Amérique centrale et du sud
  • Les pays d’Europe Centrale et de l’Est y compris les pays de l’ex URSS
  • Dans l’Union européenne : Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, Roumanie.
Les zones géographiques à faible incidence sont essentiellement l’Europe de l’ouest et l’Amérique du nord. Dans les pays où l’incidence est faible (dont la France), on constate une diminution progressive des cas de tuberculose malgré une incidence élevée dans certains groupes de population et dans certaines zones géographiques (notamment dans les grandes villes). Les personnes sans domicile fixe, en situation de précarité, les personnes originaires de pays de forte incidence et les personnes détenues en milieu pénitentiaire sont parmi les plus atteintes du fait de leurs conditions de vie (habitat précaire ou surpeuplé) de même que les sujets âgés (infectés à une époque où l’incidence de la tuberculose était élevée en France).
En France l’incidence globale de la tuberculose était de 8,2/100 000 en 2009 (d’après les données de déclaration Invs publiées en mars 2011). Ces données montrent une baisse du nombre de cas de tuberculose avec 5 276 cas déclarés en 2009 contre 5 758 cas en 2008.
Comme les années précédentes, le taux de déclaration est plus élevé en Île-de-France (15,8 cas pour 100 000 habitants) et en Guyane (23,9/100 000). En Île-de-France, les taux de déclaration les plus élevés en 2009 sont observés en Seine-Saint-Denis (30,3/100 000) et à Paris (23,4/100 000). Ils restent cependant les plus bas jamais observés dans ces départements.
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la France reste un pays à faible incidence de tuberculose. L’OMS, estime que 9,4 millions de nouveaux cas de tuberculose sont survenus en 2009

Transmission du bacille de la tuberculose

Seules les formes respiratoires (pulmonaire, bronchique, laryngé) sont contagieuses : le bacille de Koch se transmet par voie aérienne, par l’intermédiaire des sécrétions émises par une personne atteinte de tuberculose contagieuse (cf. & 1.3), notamment en toussant, crachant ou en éternuant. Les formes extra-respiratoires ne sont pas contagieuses.
La tuberculose est moins contagieuse que des maladies comme la grippe : la transmission nécessite habituellement des contacts prolongés en milieu confiné, par exemple vivre dans le même logement que la personne contagieuse, et dépend du degré de contagiosité ainsi que de la durée de contact avec celle-ci.
Ces conditions expliquent que toutes les personnes en contact avec un cas de tuberculose ne sont pas systématiquement infectées : environ 30% des personnes très exposées à un cas de tuberculose contagieuse sont infectées. De plus toutes ne développeront pas une tuberculose maladie (cf. & 1.3).

La maladie et l’infection tuberculeuse latente (ITL)

Une fois dans l’organisme, dans 90 % des cas, le bacille tuberculeux reste à l’état quiescent et ne provoque pas de maladie, c’est l’infection tuberculeuse latente (ITL).
La tuberculose maladie ne se développe que dans 10% des cas environ.
L’infection tuberculeuse latente (ITL)
Dans 90% des cas, la tuberculose maladie ne se développera pas : L’infection tuberculeuse latente est le résultat d’un équilibre entre le système immunitaire de la personne infectée et les bactéries. La personne infectée, n’est pas malade, ne présente aucun symptôme et n’est pas contagieuse.
La tuberculose maladie
Environ 10% des personnes infectées développeront une tuberculose maladie durant leur vie. Ce risque diminue avec le temps : il est le plus important pendant les 2 années qui suivent l’infection. (5% des personnes infectées développent une tuberculose maladie au cours des 2 années qui suivent l’infection, les 5 autres % la développeront au-delà de 2 ans après). Ce risque est plus important notamment chez les enfants et les personnes dont l’immunité est affaiblie.
Survenant plusieurs mois et jusqu’à plusieurs années (dans plus de la moitié des cas dans les 2 ans) après la contamination, la tuberculose maladie atteint le plus souvent les poumons (forme pulmonaire) mais elle peut aussi, plus rarement, atteindre d’autres organes par dissémination des bacilles : on parle alors de tuberculose extra pulmonaire (ganglionnaire, osseuse/articulaire ou méningée par exemple).
Seules les tuberculoses pulmonaires sont contagieuses.
Les symptômes généraux de la tuberculose ne sont pas spécifiques : ce peut être une fièvre, un amaigrissement, des sueurs nocturnes. Les symptômes de la tuberculose pulmonaire comprennent classiquement une toux, une douleur thoracique, de temps en temps des crachats de sang. Les symptômes des autres localisations de tuberculose dépendent des organes atteints.
Non traitée, la tuberculose maladie évolue, pouvant entraîner le décès. Elle guérit lorsqu’un traitement efficace est correctement suivi jusqu’à son terme. Les traitements non ou mal suivis induisent l’apparition de résistances aux médicaments antituberculeux.
La tuberculose maladie dans tous les cas et l’infection tuberculeuse latente chez un enfant de moins de 15 ans font partie des maladies à déclaration obligatoire en France).

Dépistage et diagnostic de la tuberculose

Intradermoréaction à la tuberculine (IDR)
L’IDR est avant tout à la base du diagnostic d’infection tuberculeuse latente.
L’intradermoréaction est un test qui consiste à injecter une goutte de liquide contenant l’antigène mycobactérien (tuberculine) dans le derme (face antérieure de l’avant-bras). La réaction inflammatoire obtenue (lue 72 heures après) détermine si le sujet a été antérieurement en contact avec le bacille ou le vaccin, selon le diamètre d’induration observé ; cependant elle n’est pas toujours le témoin d’une protection efficace vis-à-vis du bacille tuberculeux.
L’ IDR doit être réalisée :
  • pour vérifier l’absence de tuberculose-infection ou de tuberculose-maladie avant la primo vaccination. Toutefois les nouveau-nés sont vaccinés sans test préalable. Il faut rappeler qu’en cas de test positif, la vaccination n’a pas lieu d’être effectuée.
  • lors de l’enquête autour d’un cas de tuberculose. Dans ce cadre, l’IDR est un élément parmi d’autres (radiographie thoracique, examen clinique, suivi du patient…) pour déterminer si une contamination a eu lieu. Il faut rappeler qu’une enquête est toujours nécessaire, que le cas index soit ou non bacillifère et qu’il s’agisse d’un adulte ou d’un enfant.
  • comme aide ponctuelle au diagnostic de la tuberculose, par exemple dans les tuberculoses extra pulmonaires, ou chaque fois qu’elle peut être un élément d’orientation diagnostique nécessaire au médecin.
  • comme test de référence dans le cadre de la surveillance des membres des professions à caractère sanitaire ou social exposés à la tuberculose (professions énumérées aux articles R 3112-1 et R 3112-2 du code de la santé publique). Il faut rappeler que dans le cas des professionnels exposés, la suppression de la revaccination rend d’autant plus intéressante cette IDR à l’embauche, qui a pour but de donner une valeur de référence pour la surveillance ultérieure.
Radio pulmonaire
La radiographie pulmonaire permet de diagnostiquer les formes pulmonaires (et donc contagieuses) de la maladie.
La radio pulmonaire est à la base du diagnostic de la tuberculose maladie et permet un diagnostic précoce lors du dépistage de la tuberculose.
Examens bactériologiques
Les prélèvements bactériologiques permettent le diagnostic de certitude car ils mettent en évidence le bacille de la tuberculose. Les analyses respiratoires sont réalisées sur des crachats ou des prélèvements tels que les tubages gastriques ou lors de fibroscopie bronchique.
Autres prélèvements
D’autres prélèvements sont possibles en fonction de la localisation de la tuberculose maladie (ponction lombaire, prélèvements osseux…)

Traitement

Le traitement repose sur l’association de plusieurs antibiotiques spécifiques (antituberculeux) pendant plusieurs mois (au moins six mois). La contagiosité diminue rapidement au début du traitement, néanmoins des mesures d’isolement respiratoires peuvent être indispensables dans certains cas (hospitalisation en chambre seule, port de masque, …).
Le traitement, pour être efficace, doit être pris régulièrement tous les jours pendant toute la durée de la prescription ; un traitement arrêté trop précocement ou pris de façon irrégulière expose aux risques de rechutes ou d’apparition de résistance du bacille aux antituberculeux (ou de multirésistance).
La maladie est prise en charge à 100% par l’assurance maladie dans le cadre des affections longues durée (ALD).

Source
Direction générale de la santé
Bureau Risques infectieux et politique vaccinale – RI1
14, avenue Duquesne
75350 Paris 07
Mise en ligne : janvier 2004
Actualisation : mars 2011

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