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28 octobre 2016
CFTC BPCE Sa: Climat : le Crédit agricole et la Société générale ne financeront pas de nouvelles centrales à charbon
Un an après la COP21, les banques françaises s’engagent aussi à financer des énergies renouvelables. Les ONG dénoncent, elles, un « double jeu ».
LE MONDE
|
28.10.2016 à 06h41
• Mis à jour le
28.10.2016 à 15h00
|
Par
Rémi Barroux
Un an quasiment après la conférence sur le
climat
de
Paris, la
COP21, et à deux semaines de l’ouverture de la COP22 à Marrakech (Maroc), le Crédit agricole s’est engagé, mercredi 26 octobre, à
« ne plus
financer
de nouvelles centrales ou extension de centrales électriques au charbon ».
Le lendemain, la Société générale lui a emboîté le pas, promettant
« l’arrêt de l’ensemble de nouveaux financements de projets de centrales thermiques au charbon ou des infrastructures associées, partout dans
le monde »
à
partir
de janvier 2017.
Ces deux annonces n’ont pas convaincu les ONG, notamment les Amis de la Terre, qui demandent un engagement plus important du secteur bancaire dans la lutte contre le réchauffement climatique et l’exploitation des énergies fossiles les plus polluantes.
« Dix milliards d’euros d’ici à 2020 »
Les promesses du Crédit agricole et de la Société générale interviennent aussi à une semaine du « Climate Finance Day », une initiative du secteur financier qui se tiendra le 4 novembre à Casablanca, et qui vise à
« orienter les flux financiers sur des trajectoires bas carbone »
.
Pour Stanislas Pottier, le directeur du
développement durable
de Crédit agricole SA, il s’agit d’intensifier l’effort amorcé par la banque en 2015 : l’annonce d’abord d’un engagement
« à ne plus financer les mines de charbon et les
entreprises
qui y sont majoritairement investies »,
puis le désengagement des centrales à charbon dans les pays à haut revenu, ce qui excluait en particulier la
Chine
et l’Inde, principaux consommateurs de cette énergie fossile.
« Aujourd’hui, que ce soit pour une nouvelle centrale, une extension ou une rénovation, dans le
monde
entier, il n’y aura plus une seule ligne de financement accordée, au-delà des engagements déjà pris »,
assure Stanislas Pottier.
La Société générale suit la même voie :
« Dans la foulée de l’accord de Paris, et dans le cadre du scénario d’un maintien du réchauffement climatique en dessous de 2 °C développé par l’Agence internationale de l’énergie, la Société générale s’est engagée à
ramener
la part du charbon dans la production d’électricité, son mix énergétique, à 19 % à fin 2020 »,
explique Jean-Michel Mépuis, le directeur du
développement
durable. Pour
atteindre
ce but, il ne s’agit pas tant de
réduire
la part du charbon que de
développer
l’investissement dans les énergies renouvelables, en doublant le financement des projets dans ce secteur. La Société générale promet
« une enveloppe de 10 milliards d’euros d’ici à 2020 »
.
« Les banques vont toujours au charbon »
Mais ces ambitions vertes ne concernent que les futurs projets. Et les Amis de la Terre, s’ils saluent la mesure annoncée par les deux banques
,
rejoignant l’engagement déjà pris par Natixis,
dénoncent aussi « un double jeu ».
« Ces deux banques n’entendent pas se
retirer
des projets de centrales à charbon en Indonésie
[un pour la Société générale et deux pour le Crédit agricole],
elles vont
continuer
à financer des entreprises qui, elles, investiront dans le charbon. La Société générale finance un
projet
polluant en République dominicaine »,
dénonce Lucie Pinson, chargée de campagne aux Amis de la Terre.
« De deux choses l’une : soit le charbon est nocif, et il faut se
désengager
le plus vite possible, soit il ne l’est pas, alors pourquoi
annoncer
ce désengagement progressif ? »,
s’interroge-t-elle.
Dans un rapport qui devrait
être
publié la veille du Climate Finance Day, plusieurs ONG (Amis de la Terre, Fair Finance
France, BankTrack) dénoncent
« des banques qui vont toujours au charbon, malgré leurs promesses »
. Elles ciblent en particulier la BNP Paribas,
« qui autorise toujours le financement direct de centrales à charbon »
et
« n’a toujours pas exclu certains de ses clients qui développent massivement de nouveaux projets charbon ».
Les banques, elles, préfèrent
souligner
leurs avancées, faisant du secteur bancaire français le premier au monde à
exclure
tout financement direct du secteur énergétique le plus polluant.
« C’est un renoncement important, notamment dans les pays en développement : on refuse des clients, des projets. C’est un choix fort pour
accompagner
la transition énergétique »,
affirme Stanislas Pottier.
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