8 OCTOBRE 2016 | PAR FANNY PIGEAUD
La Bicec, qui se présente comme le premier réseau
bancaire du pays, est au centre d’une affaire de malversations qui a conduit
plusieurs de ses hauts responsables en prison. Dans le pays, beaucoup se
demandent comment les détournements ont pu durer plusieurs années sans être
détectés, dans cette filiale du Groupe Banque Populaire-Caisse d’Épargne.
ouala, capitale économique du Cameroun, on ne
peut pas manquer le siège de la Banque internationale du Cameroun pour
l’épargne et le crédit (Bicec), installé dans le quartier administratif de
Bonanjo : l’immeuble qui l’abrite prend de la place, en surface comme en
hauteur. Normal, la Bicec, filiale du groupe français Banque Populaire-Caisse
d’Épargne (BPCE), est le premier réseau bancaire du Cameroun, selon son site
internet. Ce dernier ne précise pas, cependant, que la Bicec est aussi au
centre d’une vaste affaire de détournements : plusieurs de ses hauts
responsables ont volé, durant plus de dix ans, des dizaines de millions
d’euros. On parle d’au moins 75 millions d’euros ainsi disparus.
La Bicec et le Groupe BPCE sont très peu diserts sur ce
sujet qui a commencé à faire les gros titres des médias camerounais début mars
2016, quelques mois seulement après l’arrivée d’un nouveau directeur général à
la tête de la Bicec. C’est le quotidienCameroon Tribune, propriété de
l’État du Cameroun, qui a le premier levé le lièvre : il a annoncé que le
« directeur de la comptabilité et de la trésorerie de la Bicec »,
Samuel Ngando Mbongue, était suspecté d’avoir détourné trois milliards de
francs CFA (4,7 millions d’euros). Une « enquête
interne est en cours », a dû avouer dans un communiqué la direction de
la Bicec, affirmant qu’elle prendrait « les
mesures nécessaires », mais sans donner plus de détails.
Quelques semaines plus tard, l’histoire s’est un peu
précisée lorsque ont été annoncés la démission du directeur adjoint de la
banque, Innocent Ondoa Nkou, 68 ans, à ce poste depuis 1997, et le limogeage de
cinq de ses collègues. Mieux encore : en juin, la Bicec a déposé une plainte
contre X à Douala. Au même moment, ses actionnaires ont été informés que le
bénéfice de 2015 avait baissé de 63 % par rapport à celui de l’année
précédente, à cause de la fraude dont avait été victime la banque, soit
seulement 6,9 millions d’euros de bénéfices. Deux mois plus tard, le 9
août, nouveau rebondissement : Innocent Ondoa Nkou et Samuel Ngando
Mbongue ont été arrêtés, ainsi que deux patrons d’entreprises qui ont longtemps
travaillé comme sous-traitantes pour la Bicec. Tous quatre ont été placés en
détention à New Bell, la prison centrale de Douala. Ils y sont toujours,
accusés de faux, complicité de faux en écriture privée, abus de confiance et
escroquerie aggravée.
Depuis, la direction de la Bicec refuse toujours d’en
dire plus sur la nature et l’ampleur des fraudes. À Mediapart, elle a
expliqué : « Nous
vous remercions de votre intérêt concernant les malversations dont a été
victime la Bicec. Comme vous le savez déjà, une plainte a effectivement été
déposée au tribunal de grande instance de Douala. Une instruction judiciaire
est en cours et la Bicec ne souhaite pas faire des commentaires y
afférents. » Le Groupe
BPCE, dont le siège est à Paris, ne veut pas non plus communiquer : « Ce dossier concerne la
Bicec. Comme vous le savez, une instruction judiciaire est actuellement en
cours par la justice camerounaise. Pour ces raisons, nous ne ferons donc aucun
commentaire », a répondu son service de communication...................................
Malgré le silence des principaux
concernés, des médias camerounais ont réussi à obtenir quelques détails
supplémentaires sur ce scandale. Ainsi, on sait que le système de fraudes a
fonctionné de manière très classique, par le biais de surfacturations et de
dépenses fictives. Selon le quotidien Mutations, la
Bicec, qui compte 39 agences dans le pays, aurait par exemple acheté 450 véhicules et 1 000
coffres-forts imaginaires................................................;
La principale question que beaucoup
d’observateurs camerounais se posent aujourd’hui est celle de savoir si
l’enquête en cours s’intéresse aux cadres français de la Bicec. Plusieurs
médias s’interrogent sur le fait que les personnes arrêtées jusqu’ici sont
exclusivement camerounaises et soulignent que des responsables français de la
Bicec ont quitté le pays au cours de ces dernières semaines : sont-ils
partis pour échapper à la justice camerounaise ? se demandent certains. « Il est
difficile de croire que de telles sommes aient pu être détournées durant
plusieurs années sans que les différents patrons de la banque soient au
courant », a pour sa part déclaré un expert du ministère camerounais des finances
cité par l’Agence France-Presse.
Notre avis:
Cet extrait de l'article de médiapart ( la totalité de l'article est sur mediapart.fr en abonnement), nous rappelle les nombreuses attaques que nous avions subies par la Direction, suite à nos articles sur la BICEC.
Pourquoi à l'époque la Direction transmettait des informations totalement différentes de ce que l'on pouvait trouver sur le net ?
En 2015, François Pérol subissait il déjà les manipulations de la Bicec ?
Pourquoi les contrôles n'ont ils pas été effectués suite à nos articles ?
Choix délibérés, mauvaises organisations, aveuglement dû à de l'anti-syndicalisme ?
En tout cas, nous déjà à l'époque, nous nous interrogions sur la troublante et incohérente communication émanant de la BICEC !!
Articles que vous pouvez retrouver dans ce blog.
12 janvier 2015
CFTC BPCE Sa: VŒUX 2015, BICEC, BOKO-HARAM: Pourquoi, F Pérol, aurait réécrit l'histoire ?
Suite de l'article Voeux BPCE Sa 2015.
19 janvier 2015
CFTC BPCE SA : Intervention de la DRH, sur notre article concernant l'assassinat de deux salariés de la BICEC par Boko Haram
Suite à la publication de notre article, sur la troublante affaire de l'assassinat de salariés de la BICEC, nous avons reçu un appel de la DRH de BPCE Sa.
Voici notre réponse:
"Vous me signalez ce matin que l’information mise en ligne sur mon blog (article du 12/1), concernant l’assassinat de salariés de la BICEC par Boko Haram est fausse.
Voici notre réponse:
"Vous me signalez ce matin que l’information mise en ligne sur mon blog (article du 12/1), concernant l’assassinat de salariés de la BICEC par Boko Haram est fausse.
Comme je vous l’ai indiqué cette information est reprise par un très grand nombre de médias sur le net en tapant sur google : BICEC , boko haram.
vous pourrez le constater sur le document joint !
Il existe aussi un communiqué:
Cameroun : deux employés d'une banque commerciale et un soldat tués par Boko Haram
YAOUNDE, 20 décembre (Xinhua) -- Des membres présumés de la secte islamiste nigériane Boko Haram ont mené une attaque vendredi dans le nord du Cameroun, tuant deux employés
d'une agence de la Banque internationale du Cameroun pour l'épargne et le crédit ( BICEC), filiale du groupe Banque populaire de France, et un soldat camerounais, a appris Xinhua samedi
matin de sources sécuritaires.
"Les agents de la BICEC ont été froidement tués avec un élément du BIR (Bataillon d'intervention rapide, unité d'élite de l'armée camerounaise, NDLR)", a rapporté une de ces sources jointes
par Xinhua, tandis qu'une autre précisait que les victimes ont été " égorgées", méthode de massacre généralement utilisée par Boko Haram.
En poste à Kousseri, ville frontalière de la capitale tchadienne N'Djamena, ces travailleurs de la BICEC se rendaient à Maroua, principale ville
de la région de l'Extrême-Nord, en compagnie d'une escorte constituée de soldats du BIR, en vue d'un versement d'argent en compagnie d'un
autre employé de la banque, qui a quant à lui échappé à la mort mais a été blessé, précise-t- on.
A part le véhicule pick-up à bord duquel ils se trouvaient et qui a été emporté, rien ne filtre au sujet du montant des fonds convoyés et dont se sont emparés
les combattants présumés de la secte islamiste nigériane. Aucune précision n'est non plus donnée concernant le nombre de soldats mis à disposition pour l'escorte.
Ce drame illustre le degré d'insécurité que connaît la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, notamment à cause des attaques récurrentes de Boko Haram, déjà
à l'origine il y a quelques mois de l'assassinat d'un chef d'agence d'Express Union, établissement de transfert d'argent, à Fotokol, à la frontière avec le Nigeria. Fin
© 2014 Xinhua - Agence de presse. Tous droits réservés.
Je n’ai trouvé aucun démenti officiel de la BICEC
Je m’étonne de votre démarche,et m’étonne que vous n’ayez pas fait ces contrôles avant de me contacter.
Si toutefois vous avez des éléments complémentaires officiels, je vous serais reconnaissant de m’en faire part.
Comme je vous l’ai indiqué, je vais pour ma part faire enquêter des amis journalistes auprès de leurs confrères camerounais."
Comme vous avez pu le lire depuis la présentation de la version de François Pérol, nous sommes très étonnés de la différence entre sa version et celle des médias !
L'intervention de la DRH, n'a fait que renforcer notre scepticisme.A t-elle été faite pour jeter un écran de fumée ou pour limiter notre liberté d'expression ?
Comme nous l'avons écrit, nous avons pris contacts avec des amis journalistes, mais si vous mêmes journalistes, avez des éléments complémentaires à nous apporter, merci de nous en tenir informés.
Comme vous avez pu le lire depuis la présentation de la version de François Pérol, nous sommes très étonnés de la différence entre sa version et celle des médias !
L'intervention de la DRH, n'a fait que renforcer notre scepticisme.A t-elle été faite pour jeter un écran de fumée ou pour limiter notre liberté d'expression ?
Comme nous l'avons écrit, nous avons pris contacts avec des amis journalistes, mais si vous mêmes journalistes, avez des éléments complémentaires à nous apporter, merci de nous en tenir informés.
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