05h25, le 05 octobre 2018, modifié à 06h32, le 05 octobre 2018
Europe1
Selon le gouvernement, le système profite
pour l'instant trop souvent aux salariés les mieux payés. Le projet de loi
instaure la suppression du forfait social au sein des plus petites
entreprises.
L'Assemblée nationale a adopté jeudi des
mesures pour encourager l'épargne salariale en la répartissant mieux
dans les entreprises et en faisant en sorte que davantage de salariés en bénéficient, dans
le cadre du projet de loi Pacte.
Un système pas assez répandu dans les
petites entreprises. Lancée par le général de Gaulle en
1967, l'épargne salariale est un système collectif permettant aux salariés - et
assimilés - de récolter les "dividendes du travail". Il s'agit
de verser à chacun une prime liée à la performance de l'entreprise (intéressement)
ou représentant une quote-part de ses bénéfices (participation), sommes qui
peuvent être versées directement ou déposées sur un plan d'épargne salariale
Mais ce système n'est pas assez répandu
dans les petites entreprises et profite trop souvent aux salariés les mieux
payés, selon le gouvernement qui prône plus de "justice". Près
de 70% des entreprises de plus de 250 salariés ont ainsi accès à au moins un
dispositif alors que moins de 10% des salariés des plus petites entreprises en
bénéficient, a affirmé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. "La
participation et l'intéressement, c'est pour les grands et pas pour les
petits", a-t-il résumé.
Suppression du forfait social dans
certains cas. Le forfait social, contribution
patronale payée sur les sommes versées, est l'un des responsables de cette
situation, selon le gouvernement, parce qu'il dissuaderait les dirigeants de
mettre en place des accords d'épargne salariale. Le projet de loi instaure sa
suppression pour les entreprises de moins de 250 salariés en ce qui concerne
l'intéressement, et pour les entreprises de moins de 50 salariés pour ce qui
est de la participation.
Droite et centre-droit ont estimé que le
gouvernement n'allait pas assez loin et ont proposé, sans succès, de l'étendre
à l'ensemble des entreprises. Bruno Le Maire s'y est opposé pour cause de coût
qui viendrait s'ajouter aux 440 millions euros de manque à gagner engendrés par
la mesure de Pacte. La suppression partielle du forfait social va
"aggraver les comptes de la Sécurité sociale", a déploré l'Insoumis
Adrien Quatennens qui a demandé, en vain, la suppression de l'article comme les
communistes. Pour la gauche de la gauche, favoriser l'épargne salariale
"est un moyen détourné d'éviter les augmentations de salaires".
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