12 octobre 2018

Devenir manager ne fait plus (autant) rêver

Quel est le moteur des salariés dans leur carrière? Plus tellement de devenir manager. C'est l'un des enseignements du dernier baromètre Cegos qui pointe aussi la baisse de moyens, de disponibilité -et de moral- de ceux qui exerce la fonction. Plus d’un manager sur deux estime qu’il est plus difficile de diriger aujourd’hui qu’hier.

Un homme énervé sur son bureau
La fonction de manager ne fait plus rêver.
SIPA
Fini le cliché si eighties du manager euphorique, galvanisant les troupes à coups de karting et de brainstorming collectif? Aujourd’hui, la fonction managériale perd quelque peu de sa superbe –notamment du côté de la hiérarchie intermédiaire. C’est ce que révèle le dernier baromètre Cegos, qui met en exergue, en ce début d’octobre 2018, un vrai coup de mou parmi cette population. Une étude qui tire aussi la sonnette d’alarme: si 84% des managers se voient encore à ce poste dans les cinq années à venir… les deux tiers des salariés n’aspirent plus du tout à accéder eux-mêmes à cette fonction. Une vraie crise de motivation.
Sur le papier, pourtant, le job de manager continue à séduire et à motiver. Selon le baromètre Cegos, plus d’un manager sur deux aujourd’hui l’est devenu par choix, porté par des mobiles et aspirations plutôt louables: accompagner le développement des hommes et des femmes et de leurs aptitudes (53%); être associé aux décisions stratégiques de l’entreprise (40%); accompagner humainement les projets de transformation de l’entreprise (39%)… Sans surprise, 44% aspirent aussi à plus de reconnaissance et de salaire en accédant à ce poste. Plus étonnant (et réjouissant): chez les plus jeunes, les 18-25 ans, l’envie d’accompagner l’épanouissement des collaborateurs (62%) et la transformation de l’entreprise (54%) est encore plus forte que la moyenne parmi les moteurs pour devenir manager. Idem chez les 60 ans et plus. Quand le facteur statutaire et pécunier perd nettement du terrain dans les deux classes d'âge.

Manque de soutien des directions

Sur le fond, la crise économique et ses rationalisations à tout crin, a laissé ses stigmates. Moins de temps, moins de moyens, toujours plus de performance demandée à très court terme… plus d’un manager sur deux (54%) estime qu’il est plus difficile de diriger aujourd’hui qu’hier. Cette déception s’exprime et s’explique d’abord par le sentiment de «ne pas se sentir soutenu par la direction, trop éloignée du terrain, soulignent les auteurs de l’étude. Ces managers ont aussi le sentiment de devoir appliquer des solutions peu adaptées aux besoins de leurs équipes.»
Viennent ensuite les doléances sur un manque de moyens, de formation, de temps pour réaliser les tâches… et un manque de reconnaissance globale du manager actuel. Un désenchantement -crise de légitimité?- qui pointait déjà dans le dernier baromètre Cegos de décembre 2017: si 75% des managers estimaient alors que leur travail était davantage une source d'épanouissement que de contraintes, la tendance était en recul par rapport à 2016 (-2 points). Quand le sentiment «d’apprendre en permanence dans son travail» chutait de 5 points sur un an!

Hiatus entre managers et salariés

A ces états d’âme s’ajoute enfin la demande croissante dans les entreprises comme chez les Millenials, de (toujours) plus de transversalité dans l’entreprise. Internet et la déferlante digitale sont passés par là. Plus de temps à perdre en process hiérarchique ou en réunionnite aiguë? Ce qui semble le plus important pour les chefs d’équipes, tous âges confondus, c’est le management individuel et la montée en compétences de leurs collaborateurs (54%), bien plus que le reporting (9%), les relations avec les partenaires sociaux (16%!), ou même la nécessite de jouer les relais sur la stratégie de l’entreprise (28%). «On retrouve le phénomène bien connu du ‘marteau et de l’enclume’, analyse Christophe Perilhou, directeur «learning and solutions» (solutions de formation) de Cegos. Avec des managers de proximité tiraillés entre l’envie de répondre aux besoins de leurs équipes et les attentes de leurs directions.»
Un peu de baume au cœur (tout de même) pour ces responsables en plein questionnement existentiel: globalement, les managers surestiment les reproches qui leurs sont faits par leurs troupes. Ainsi, 40% d’entre eux pensent qu’un manque de bienveillance et d’écoute leur est reproché par les salariés… alors que seul un salarié sur quatre leur fait effectivement cette critique. Même tendance pour le manque de proximité et de disponibilité (50% annoncés chez les managers versus 40% déclarés chez les salariés), ou encore le manque de confiance en l’équipe et l’excès de contrôle, évoqué par 41% des managers… et dénoncé par seulement 28% des salariés. Un sacré hiatus. Né d'un manque de communication entre les deux parties... ou du manque de temps pour communiquer?
Notre avis:
Nous ne pouvons qu'être d'accord avec les 
résultats de cette étude.
Les constatations sont celles que nous avons 
dans cette entreprise, avec le sentiment que les 
DRH ont des méthodes très datées et jouent 
souvent très loin du ballon.

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