26 mars 2015

BPCE: Forte mobilisation pour les salaires

KEVIN BOUCAUD
MERCREDI, 25 MARS, 2015
L'HUMANITÉ
Photo : Rémy Gabalda/AFP
Les syndicats souhaitent « mettre la pression sur la direction » pour négocier.
Photo : Rémy Gabalda/AFP
Les salariés de la BPCE étaient en grève hier sur l’ensemble du territoire, afin de réclamer revalorisation des salaires ainsi qu’une amélioration des conditions de travail.
Les syndicats du groupe Banque populaire-Caisses d’épargne (BPCE) – CFDT, CFTC, CGT, FO, CFE-CGC/SNB, SUD Solidaires et Unsa – ont organisé une journée de grève nationale hier. L’intersyndicale a souhaité mobiliser les salariés à la suite de l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui se sont déroulées début mars dans les deux banques du groupe (Banque populaire et Caisse d’épargne). En effet, lors de celles-ci, aucune augmentation salariale n’a été proposée par la direction, hormis une prime de 200 euros pour ceux gagnant moins de 35 000 euros par an. Des rassemblements ont été organisés devant le siège de la BPCE à Paris ainsi qu’en province. Des centaines de salariés se sont retrouvés dans le 13e arrondissement devant les locaux du groupe bancaire à 11 heures et ont su donner de la voix. Deux revendications sont mises sur la table en priorité : l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail.

La faiblesse des salaires participe 
à ce malaise social.

« De plus en plus de salariés font des burn-out ou se suicident, à cause de la dégradation des conditions de travail », explique Jean-Christophe Duthoit, représentant CGT de la Caisse d’épargne. La faute reviendrait à une charge de travail toujours plus élevée, avec, dans le même temps, des effectifs qui tendent à se réduire. Selon Patrick Saurin, élu du syndicat SUD Solidaires, « sur la période 2008-2011, il y a eu 11 000 suppressions de postes, ce qui représente 8,9 % des effectifs, par le biais de restructurations, de licenciements et de non-renouvellement des départs à la retraite ». Une hémorragie qui commence, selon le syndicaliste, avec « les pertes de Natixis – banque d’investissement du groupe – durant la crise financière de 2008 ». Remonté contre la direction, le syndicaliste de SUD se félicite cependant de cette intersyndicale, « la première depuis la fusion des deux banques, en 2009 », qui prouve « l’ampleur du malaise social ».
La faiblesse des salaires participe évidemment à ce malaise social. Comme le rappellent Attac et Basta ! dans leur Livre noir des banques, récemment publié, hors des activités de marchés, les salaires dans les banques ne sont pas plus élevés que dans les autres secteurs de l’économie. La BPCE ne fait évidemment pas exception. « Un jeune démarre à 1 200 euros par mois. Avec ce salaire, impossible de fonder un projet de vie », déplore Denis Boutin, coordinateur national CFDT à la Banque populaire.

Le refus des dirigeants 
de toute augmentation est « intolérable »

Pour Jean-Christophe Duthoit, le refus des dirigeants de toute augmentation est « intolérable, alors que les salariés perdent en pouvoir d’achat depuis des années », il ajoute que « c’est la première fois que rien n’est proposé en NAO ». Les syndicalistes souhaitent « mettre la pression sur la direction », selon les mots de Robert Eon, délégué syndical de la CFDT Caisse d’épargne, afin de rouvrir un nouveau cycle de négociations. Une exigence qu’ils ont portée en début d’après-midi, à partir de 14 heures, face à la direction, mais sans le président du directoire, François Pérol, qui a refusé de les recevoir. Si les syndicats n’ont rien obtenu de leur entretien, après une journée d’action réussie qui, selon Jean-Christophe Duthoit, n’a pas laissé indifférente la direction, ces derniers estiment que le combat reste encore à être mené.

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