3 juillet 2015

CFTC BPCE Sa: Procès BPCE : de lourdes sanctions requises contre François Pérol


 |  PAR MARTINE ORANGE ( médiapart)

Le ministère public a requis une peine de deux ans de prison avec sursis et une interdiction définitive de toute fonction publique contre l’ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée. Plaidant un « dossier vide », la défense demande la relaxe.
Un instant, la salle se fige. La procureure Ulrika Weiss, au terme d’un réquisitoire très sévère, vient de requérir une peine plus que symbolique contre François Pérol, accusé de prise illégale d’intérêt : deux ans d’emprisonnement avec sursis assortie d’une amende de 30 000 euros et une interdiction à vie d’exercer toute fonction publique. Le parquet n’a jamais demandé une sanction aussi lourde pour un haut fonctionnaire pris dans un conflit d’intérêts.
La défense fait comme s’il ne s’était rien passé. En dépit de tout ce qui avait pu être dit pendant les six journées d’audience, celle-ci continue jusqu’au bout dans sa ligne de défense. Elle s’évertue à vouloir donner la représentation d’un pouvoir élyséen formel et presque vide, de conseillers réduits au rôle de facteurs, se contentant de faire passer des informations. Pour elle, François Pérol n’a joué aucun rôle dans la formation de la BPCE, dont il avait pris la présidence à partir de mars 2009. « Il n’y a pas de preuve. Ce dossier est vide », martèle à plusieurs reprises Pierre Cornut-Gentille, l’avocat de François Pérol.


C’était l’obstacle qu’avait souligné le président du tribunal, Peimane Ghaleh-Marzban, dès l’ouverture du procès. Le dossier de l’instruction comporte des témoignages, quelques notes, mais pas beaucoup de ces éléments en provenance directe de François Pérol sur lesquels la justice puisse s’appuyer. D’où la nécessité de mener une reconstitution méticuleuse des faits en audience, de tenter de cerner ce pouvoir aux contours flous, où la parole vaut bien plus qu’une délégation de signature. 
C’est l’écueil auquel se trouve aussi confronté le ministère public. La procureure Ulrika Weiss le souligne très vite : « Aucune note, aucune lettre, ni mail n’ont été retrouvés établissant que François Pérol a donné des instructions écrites et directes aux différentes administrations chargées du travail technique relatif au futur rapprochement. Ce sont de très nombreux documents établissant l’implication de l’administration élyséenne dans ce dossier qui ont été retrouvés », rappelle-t-elle. En audience, François Pérol avait expliqué qu’il n’avait pas d’agenda personnel  et qu’il n’avait gardé aucun dossier. 
La procureure résume en quelques mots son sentiment sur le dossier. « J’y ai vu une vérité tronquée qui vise à nous égarer », dit-elle avant de reprendre méthodiquement le dossier. L’implication de François Pérol, pour elle, ne se discute pas. L’ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée porte de longue date un intérêt au dossier Caisse d’épargne et Banques populaires. De Bercy quand il était directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy à la banque Rothschild en tant qu’associé-gérant, il a eu à connaître toutes les étapes préalables à la fusion. Il connaissait tous les protagonistes, était très lié avec Philippe Dupont, le président des Banques populaires. Comment penser qu’il puisse se désintéresser du dossier ? ............  ( la suite sur abonnement sur médiapart)

Notre point de vue:
Nous avons assisté à cette dernière séance du procès de F Pérol. La très pugnace procureure a prononcé un réquisitoire très sévère des pratiques utilisées  dans cette affaire.
En l'absence des documents produits par la défense, elle a tenté de manière très méthodique de reconstituer les interventions des différents protagonistes et a requis:
  • Une peine de 2 ans d’emprisonnement avec sursis
  • Une amende de 30 000 Euros
  • Une interdiction définitive d'exercice de toute fonction publique.
  • Un refus de non inscription au bulletin (casier judiciaire)

L'avocat de la défense, dans une très longue plaidoirie a tenté d'expliquer que le dossier, faute de preuves écrites était vide, et que tous les documents fournis par la partie civile pouvaient être lus différemment !!
La défense a plaidé la relaxe, indiquant que toute condamnation aurait de très grandes conséquences, pour F Pérol.
Nous sommes indignés du fait que l'on puisse mettre une graduation de niveau de conséquences en fonction du niveau hiérarchique dans l'entreprise.
Nous n'avons jamais eu le sentiment que cette notion des conséquences était prise en compte, lorsque F Pérol faisait licencier les salariés de BPCE Sa, que nous avons défendus.
Peut-être pensait-il que compte tenu de leurs niveaux hiérarchiques, le chômage allait être sans conséquence ?

La décision a été mise en référé au 24/9, 13h30, même lieu,
En attendant, la 2 ème banque française peut-elle continuer de fonctionner sans risque avec cette épée au-dessus de la tête  ?

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