La loi sur le dialogue social doit être
adoptée définitivement en troisième lecture à l’Assemblée nationale jeudi
23 juillet après-midi.
23/7/15 - 11 H 00 :
La Croix.fr
- Si son objectif principal est de simplifier le dialogue social dans les petites entreprises, elle contient aussi tout une série d’autres mesures, sur la pénibilité, le burn-out…
Voici les principaux points du
projet de loi réformant le dialogue social en entreprise, qui doit être adopté
définitivement, en troisième lecture, jeudi 23 juillet à l’Assemblée
nationale.
REGROUPEMENT DES INSTANCES DU DIALOGUE
SOCIAL
Pour éviter un dialogue
« trop souvent formel », le texte prévoit des dispositifs pour
regrouper les instances de représentation du personnel.
Les entreprises de moins de 300
salariés pourront regrouper délégués du personnel, Comité d’entreprise (CE) et
Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) au sein
d’une Délégation unique du personnel (DUP, réservée jusqu’ici aux entreprises
de moins de 200 salariés).
Au-delà de 300 salariés, les
entreprises devront passer par un accord majoritaire (avec des syndicats
totalisant 50 % des voix aux élections professionnelles) pour regrouper
partiellement ou totalement les instances.
- Le nombre minimal de représentants, de jours de formation et d’heures de délégation doit être fixé par décret.
SIMPLIFICATION DES NÉGOCIATIONS
Le texte simplifie les
consultations et négociations annuelles aujourd’hui « complexes » et
« mal appliquées ». Les 17 obligations d’information-consultation
sont ainsi regroupées en trois grands rendez-vous.
Les négociations obligatoires
sont elles aussi rassemblées en trois temps (rémunération et temps de travail,
qualité de vie au travail, emploi), dont la périodicité pourra être assouplie
par accord.
En l’absence de délégués
syndicaux, des représentants du personnel et des salariés mandatés par les
syndicats pourront conclure plus facilement des accords avec l’employeur.
CRÉATION D’UNE REPRÉSENTATION POUR LES
TPE
Pour les Très petites
entreprises (TPE, moins de 11 salariés), où rien n’existait, une représentation
externe a minima est créée via des « commissions régionales
paritaires » (10 membres syndicaux, 10 patronaux) avec une mission
générale de « conseil » et d'« information ». Le patronat a
obtenu que leurs membres n’aient « pas accès » aux entreprises.
Mais il reste furieux contre cette nouvelle obligation.
PARCOURS MILITANT VALORISÉ
Pour contrer « la crise
des vocations » chez les représentants des salariés, la loi prévoit des
mesures pour éviter qu’ils ne soient « pénalisés dans leur
carrière ».
Le projet assure notamment une
progression de salaire minimale. Il prévoit aussi une « représentation
équilibrée » entre délégués hommes et femmes.
FUSION RSA-PPE
Le texte prévoit la mise en
place, à compter du 1er janvier 2016, d’une prime d’activité en
remplacement de la prime pour l’emploi (PPE) et du volet « activité »
du revenu de solidarité active (RSA). Elle vise à inciter à reprendre une
activité en soutenant le pouvoir d’achat des travailleurs modestes et est
ouverte aux jeunes actifs à partir de 18 ans.
Selon le gouvernement, la
prime, qui se déclenchera dès le 1er euro de revenu d’activité, sera versée aux
salariés qui touchent jusqu’à 1 400 €. Plus de 5,6 millions
d’actifs seront éligibles.
PÉRENNISATION DU RÉGIME D’INDEMNISATION
CHÔMAGE DES INTERMITTENTS
Pour éviter qu’à chaque
renégociation de la convention Unédic, tous les trois ans, des tensions
réapparaissent autour de la pertinence de règles spécifiques aux intermittents
du spectacle, le texte grave dans la loi l’existence de ces règles. Il définit
les grands principes de cette indemnisation, ainsi que le cadre de la
négociation qui permettra d’en définir le contenu.
SIMPLIFICATION DE LA PÉNIBILITÉ
Le compte pénibilité, entré en vigueur début 2015, permet aux salariés exposés à dix conditions de travail éprouvantes de cumuler des points leur donnant
droit à un départ anticipé en retraite, une diminution du temps de travail, ou
une formation.
Après avoir allégé plusieurs
fois les obligations des employeurs, Manuel Valls a annoncé, fin mai, le report
de six mois, c’est-à-dire en juillet 2016, de l’entrée en vigueur des six
critères les plus délicats à mesurer. Selon le gouvernement, ce temps doit être
mis à profit pour que les branches professionnelles puissent construire des
référentiels collectifs pour définir les postes concernés. C’est cette
disparition de fait de la mesure individuelle de la pénibilité qui est inscrite
dans le projet de loi sur le dialogue social.
CRÉATION D’UN COMPTE PERSONNEL D’ACTIVITÉ
Le gouvernement a ajouté au
projet la création d’un compte personnel d’activité au 1er janvier 2017
regroupant les différents comptes existants (pénibilité, formation…).
Présenté par François Hollande
comme la « grande réforme sociale » du quinquennat, ce compte fera
l’objet d’une concertation avec les partenaires sociaux avant le
1er décembre 2015.
Les contours et modalités du
compte, que les salariés pourront conserver tout au long de leur carrière,
doivent être précisés par une loi en 2016.
DÉBUT DE RECONNAISSANCE DU BURN-OUT
Sans citer le burn-out, mais en
le visant expressément, le texte dit d’abord que « les pathologies psychiques
peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle » via des commissions qui existent
déjà mais ne prononcent des reconnaissances du burn-out que dans de très rares
cas qu’au compte-gouttes. Aujourd’hui, en effet, les risques psychosociaux ne
font pas partie des pathologies inscrites au tableau des maladies professionnelles.
Pour améliorer les choses, un
décret devrait faciliter le recours à des psychiatres dans ces commissions. Un
deuxième article prévoit surtout la remise « avant le 1 er juin 2016 » d’un rapport « sur l’intégration des
affections psychiques dans le tableau des maladies professionnelles ».Autrement
dit : le vrai débat aura lieu plus tard.
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