CFTC BPCE Sa: Médiapart, Les employés d’un hôtel géré par Natixis saisissent l’OCDE
14 SEPTEMBRE 2016 | PAR DAN ISRAEL
Les salariés américains du Westin Long Beach dénoncent
des pratiques contraires au droit du travail et des entraves à l’implantation
d’un syndicat. Ils espèrent des réponses de la banque française, dont une
filiale gère l’établissement, mais qui reste mutique.
Face au silence pesant que leur oppose la banque
française, ils ont décidé d’aller un cran plus loin. Les salariés américains
d’un hôtel de Los Angeles, le Westin Long Beach, viennent de déposer une
plainte devant l’OCDE contre Natixis, dont une des filiales est responsable de
la gestion de leur établissement.
Mediapart avait raconté ici la
situation de ces femmes de chambre et de ces serveurs, qui dénoncent leurs
conditions de travail difficiles et les obstacles dressés par leur direction
pour les empêcher de créer une section syndicale. Le 24 mai, deux de leurs
représentants avaient tenté de se faire entendre lors de l’assemblée générale
de Natixis, sans succès. La direction de Natixis a refusé de les recevoir, ne
se considérant pas comme concernée par cette affaire.
Le Westin Long Beach est un établissement de luxe (500
chambres à partir de 255 dollars la nuit, soit 230 euros), qui compte environ
200 salariés et appartient au fonds de pension des retraités du service public
de l’Utah. Ce fonds de pension a chargé une filiale américaine de Natixis, AEW
Capital Management, de diriger l’hôtel, et AEW a délégué la gestion quotidienne
de l’hôtel à Interstate Hotels & Resorts, qui gère 400 hôtels différents.
Dans cet embrouillamini exemplaire du capitalisme
moderne, les salariés qui souhaitent voir leurs droits reconnus errent de
rebuffades en refus de communiquer. Ni Interstate, ni AEW, ni les retraités de
l’Utah n’ont répondu à leurs demandes. Le fonds de pension a encore refusé de
discuter la semaine dernière avec une élue locale de Long Beach, qui avait fait
le déplacement pour soumettre le cas des salariés. Mais elle a été renvoyée
vers Natixis. Or, la banque, elle-même filiale du groupe BPCE (et récemment épinglée par
Mediapart), garde pour l’heure le silence.
Le syndicat qui épaule les employés de l’hôtel, l’antenne californienne de Unite Here, qui regroupe
20 000 salariés et est très engagé dans la
défense des bonnes pratiquesdans l’hôtellerie, a donc décidé de
changer de stratégie. Il vient de saisir le « point de contact
national » (PCN) français de l’OCDE pour qu’il s’empare du dossier. « Nous
avons essayé encore et encore d’obtenir une réponse de Natixis, vers qui nous
renvoient systématiquement les autres acteurs du dossier. En vain, explique
Jeremy Blasi, de Unite Here. Nous avons l’espoir que cette méthode
fonctionnera. » Ce sont les syndicats français, CFDT notamment,
qui ont soufflé l’idée de l’OCDE à leurs homologues américains.
Présents dans 41 pays, les PCN sont chargés de vérifier
le respect par les multinationales de règles de bonne conduite (les « principes
directeurs ») élaborées par l’OCDE, organisation rassemblant 34 pays
parmi les plus riches de la planète. En France, le PCN est
coordonné par la direction du Trésor à Bercy et rassemble des
représentants des ministères de l’économie, de la santé, du travail, des
affaires étrangères et de l’écologie. À leurs côtés, siègent le Medef et les
syndicats français.............
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