Recours abusifs, absence de régulation, précarité accrue:
les CDD d'usage connaissent une "dérive" depuis leur création en
1982, qui pèse sur l'assurance chômage, selon un rapport très critique de
l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) publié mardi.
Aucune transparence juridique, ni statistique
Ils représentent chaque année 3,7 millions d'embauches,
1,2 million de salariés, 126.000 équivalent temps plein, d'après des données de
2014, précise l'Igas.Leur champ et les éventuelles régulations relèvent des
conventions collectives. Hors, depuis sa création en 1982, le champ des CDDU
"n'a fait l'objet d'aucune transparence juridique, ni statistique",
relève le rapport de plus de 250 pages.
La liste des 30 secteurs éligibles, élaborée en 1982,
"n'a été que faiblement justifiée à l'origine et pas actualisée
depuis", alors que le contexte économique est très évolutif, poursuit
l'Igas. "Par ailleurs, les CDDU ont très largement dérivé au sein des
30 secteurs (...) autorisés et au-delà (...), sans qu'aucun dispositif ne
permette de maîtriser cette croissance", regrette l'Igas.
Un contournement des règles quasi-systématique
Ils sont utilisés "pour une flexibilité
maximale" et les règles de l'assurance chômage, qui indemnise les périodes
d'intermission (sans emploi ou emploi réduit), peuvent inciter "les
entreprises, et parfois les salariés, à abuser des CDDU", poursuit l'Igas,
qui juge "symbolique" la majoration des cotisations d'assurance
intervenue en 2013 sur ces contrats courts. Résultat: en 30 ans, leur
nombre a augmenté, leur durée s'est raccourcie et leur emploi par une même
entreprise pour un même salarié est devenu récurrent.
L'âge moyen des bénéficiaires est de 37 ans
Les salariés en CDDU sont en outre de plus en plus
précaires. Et il ne s'agit "pas d'un contrat temporaire pour jeunes non
qualifiés" puisque l'âge moyen des bénéficiaires est de 37 ans et concerne
moins de 40% de peu qualifiés. L'Igas propose de transformer le CDDU en
"contrats à durées déterminées successives (CDDS)". Ils
correspondraient à une "organisation productive spécifique", définie
par négociation de branche, et il faudrait prouver que le recours aux CDDS
"apporte une réponse adaptée aux nécessités économiques" du secteur.
L'institut suggère également de "supprimer toute
incitation de recours aux contrats courts par l'assurance chômage" et d'en
"revoir les règles de telle sorte que le bilan cotisations-prestations
soit équitablement mutualisé entre les branches".
(avec AFP)
Notre Avis:
Les journalistes parlent beaucoup plus des 400 emplois d'Alstom !!
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