Aujourd'hui, déjà 325 327 signataires
— 21 février 2016 à 17:41 (mis à jour le 22 février 2016 à 13:11)
Lancée il y a trois jours par des militants associatifs et
syndicaux, le texte recueillait, dimanche en fin de journée, plus de
150 000 signatures.
«Ulcérés», «choqués», «trahis»,
ils sont nombreux à faire éclater leur colère sous la pétition en ligne «Loi Travail : non, merci !» Lancée
il y a trois jours par des militants associatifs et syndicalistes, elle
comptabilisait, dimanche après-midi, près de 156 000 signatures.
Celles de salariés, retraités et même indépendants, craignant que le projet de
loi de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, qui sera présenté le
9 mars en Conseil des ministres, n’entraîne un retour «cent ans en arrière», «au temps de l’Assommoir et de Germinal».
A l’instar de ce signataire qui «n’accepte pas qu’un gouvernement qui se dit de gauche mène une
politique que la droite n’aurait même pas osé tenter». Ou encore de
ce petit patron trouvant «inadmissible» ce
texte qui, dit-il,«servira uniquement les grosses
entreprises».
«Rassembler rapidement pour agir avec
l’ensemble des syndicats»
La pétition s’accompagne d’une plateforme proposant un
décryptage du projet de loi. En treize boîtes de couleurs, la page
dénonce les principaux points contestés du projet de loi : «En cas de licenciement illégal, l’indemnité prud’homale est
plafonnée à 15 mois de salaire», «il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures
supplémentaires soient 5 fois moins majorées», «les
apprentis mineurs pourront travailler 10 heures par jour et 40 heures par
semaine»…
«Nous avons voulu créer un site
citoyen d’information permettant de comprendre et d’agir contre ce texte
dangereux»,
explique Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de l’UGICT-CGT (cadres), à
l’initiative de la mobilisation avec une poignée d’autres militants, «dont
plusieurs anciens de la lutte contre le contrat première embauche (CPE) de
2006».
Loi travail : non merci !
Découvrez le projet de @MyriamElKhomri et participez à la mobilisation #loitravailnonmercihttps://t.co/mSzLl9Shgb
De quoi irriter le gouvernement
qui s’est empressé, dès samedi, de publier un vrai-faux sur l’ensemble des
attaques dirigées contre son projet de loi. Un exercice de «mauvaise
foi, pointe Sophie Binet.D’ailleurs,
c’est un grand classique, chaque fois qu’il y a de la contestation, on nous
répond par de la soi-disant pédagogie». Sauf que les questions-réponses du
gouvernement sont parfois assez étonnantes. Exemple avec la question de la
durée de travail des apprentis. Dans son vrai-faux, l’exécutif précise que les
apprentis ne vont pas «tous devoir travailler plus». «Mais
nous n’avons jamais dit cela !» s’agace Binet. Quant aux
autres précisions apportées par le gouvernement pour rassurer les troupes,
certaines sont un peu tirées par les cheveux, voire erronées.
Du côté des contestataires,
quelques raccourcis ou imprécisions sont aussi à relever (1). Ainsi, quand les
pétitionnaires déclarent que «les 11 heures de repos obligatoires par tranche de 24 heures
peuvent être fractionnées» avec
le projet de loi, ils oublient de préciser que cette mesure ne concernera que
les salariés au forfait. Même chose quand ils expliquent que «par
simple accord, [le projet de loi permet] de passer de 10h à 12h de travail
maximum par jour». Une disposition qui existe déjà aujourd’hui,
depuis un décret de 2008, mais qui ne figure pas dans la loi et reste peu
connue. Ou lorsqu'ils affirment que «le plancher de 24 heures hebdomadaires pour un contrat à temps
partiel n’est plus la règle dans la loi», alors que des dérogations
sont d'ores et déjà possibles.«De manière plus générale,
c’est le danger de l’inversion de la hiérarchie des normes que nous dénonçons»,
conclut Binet.
notre avis:
Et vous la pétition, c'est fait ?
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