MARIE-SOPHIE RAMSPACHER |
Selon la 5ème enquête sur le télétravail de l’Obergo, le nombre réel de salariés convertis au « home office » serait bien inférieur aux chiffres avancés par ses promoteurs.
« En dépit de la demande de certains salariés, les entreprises françaises restent frileuses sur le télétravail qui se développe bien moins vite que ne le prétendent les rares chiffres officiels », estime Yves Lasfargue, directeur de l’Obergo (Observatoire du télétravail et de l’ergostressie). Cet expert remet notamment en cause les chiffres figurant dans le rapport Mettling, remis au ministre du Travail en septembre dernier,selon lequel « la proportion de salariés concernés est passée de 8% en 2006 à 16,7% en 2012 ». Pour justifier ses dires, le chercheur et consultant s’est appuyé sur les chiffres de plusieurs grandes entreprises (CAC 40 et ETI) évaluant les usages d’un panel de 500.000 salariés : il en ressort que le taux réel de télétravailleurs salariés en France se situerait plus près de 2% que de 16%.
Sans surprise, c’est le secteur des TIC (informatique et télécommunications, SSII, constructeurs ...) qui fonctionne avec le plus grand nombre de salariés en « home office » un, deux, voire trois jours par semaine. Dans ces structures qui ne représentent que 10% des salariés français, de nombreux accords sont été signés par les partenaires sociaux dès 2011-2012. Le taux de télétravailleurs reste toutefois loin des 16% : Sage déclare 6 % d’usagers, Orange et Capgemini un taux de 7%, alors même que la proportion d’emplois éligibles est importante. Bouygues Télécom en revanche se place en tête du classement de l’Obergo avec 12 % de télétravailleurs. Certaines filiales affichent toutefois des taux plus élevés : celle d’Orange, Equant France, affiche 47% de salariés utilisant ce mode d’organisation.
Dans les autres secteurs, la proportion de télétravailleurs est très faible, de nombreux postes étant non-éligibles (production, vente directe, services à la personne etc.), mais l’Obergo l’affirme, les entreprises industrielles y vont à reculons : « Renault avec 6% de télétravailleurs est l’arbre qui cache la forêt, EDF est seulement en cours de négociation, quant au Crédit Agricole et à TF1, ils reconnaissent seulement 2% de télétravailleurs », énumère Yves Lasfargue.
D’autres observateurs du marché de l’emploi restent pourtant circonspects sur l’attrait de ce mode de l’organisation. Selon un sondage mené par Vivastreet.com, 52 % des personnes interrogées ne souhaitent pas tenter l’essai. « Très répandu dans les pays scandinaves et anglo-saxons, le télétravail peine à s’affirmer en France car nous ne sommes pas forcément programmés pour travailler seuls et à distance », estime Julien André, directeur emploi du job-board.
Notre Avis:
Ils sont nombreux ces patrons français occupant de nombreuses tribunes, commandant de nombreuses études, réunissant de nombreux séminaires, vantant la révolution digitale à rester bien frileusement à l'écart de l'expérimentation du télétravail.
D'où vient cet écart que l'on rencontre aussi et bien sûr à BPCE Sa:
- Attrait, mais peur d'une révolution technologique bouleversant des organisations, qu'ils ont peur de ne pas pouvoir maîtriser
- Paresse à ouvrir un dossier, pouvant être lourd et long à négocier.
- Certains managers pensent qu'ils sont payés pour faire de la garderie, au lieu de concevoir leur métier comme pilotes, négociant des objectifs et contrôlant qu'ils sont réalisés.
Nous espérons toutefois que cette année, nous serons en mesure de négocier une une expérimentation de télétravail, que la CFTC appelle de ses vœux depuis longtemps.
Cette demande fait aussi maintenant partie d'une revendication des 4 OS, pour les NAO de cette année.
Allez, moins de discours et moins de paillettes par les Direction, mais plus d'actes et nous pourrons avancer, dans le sens demandé par de très nombreux salariés. (voir nos sondages)
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