Pour redevenir attractives, les BFI françaises tentent d'assouplir leur cadre de travail.
C'est l'amorce d'un changement de culture au sein des banques d'investissement françaises. Habituées au strict respect hiérarchique et à une forme de « présentéisme » propre à l'Hexagone, elles se mettent au télétravail. Les contraintes de conformité n'ont jamais été aussi fortes pour éviter les risques de fraude et veiller à la confidentialité dans ces métiers, mais les banques n'ont pas d'autre choix si elles veulent conserver leurs équipes et recruter des jeunes plus attirés par les start-up et les acteurs de la tech.
Ainsi, chez Natixis, après un pilote lancé il y a deux ans avec une centaine de personnes, l'ensemble des salariés en France va se voir proposer de travailler 1 à 2 jours à distance d'ici à mi-2017. « Nos métiers font face à des enjeux importants avec la révolution numérique, la réglementation qui s'accroît, la pression concurrentielle. Pour soutenir l'engagement de nos collaborateurs, il nous faut faire évoluer nos modes de management : développer la culture de la responsabilité et de la confiance, plutôt que celle du contrôle et du présentéisme », explique Cécile Tricon Bossart, directrice adjointe des ressources humaines de Natixis. Celle-ci reconnaît que cela ne va pas de soi. « Nous avons opté pour une période de déploiement longue afin que les managers réticents soient convaincus par le retour d'expérience des autres métiers. »
Mais les critères d'éligibilité sont stricts. Les métiers où le télétravail présenterait des risques de fraude, qui nécessitent des équipements spécifiques ou qui sont soumis à l'enregistrement des communications, comme le trading, sont exclus. Le responsable d'équipe reste, en outre, souverain dans la décision.
Les bénéficiaires reconnaissent un avantage immédiat : la réduction des temps de transport. Cet impératif a d'ailleurs guidé l'accord qui vient d'être signé chez Crédit Agricole CIB alors que la filiale de la Banque verte va transférer en mai la majeure partie de ses équipes de la Défense sur le campus du groupe à Montrouge.
A l'issue d'un pilote de 80 personnes, Cacib estime que la demande pour 1 à 2 jours de télétravail va concerner 10 % de ses effectifs en France, soit 500 salariés. Là aussi, l'éligibilité est encadrée. Les métiers qui supposent des applications spécifiques sont exclus. Ne peuvent prétendre au maximum des 2 jours que les salariés contraints par 2 h 30 de trajet, les plus de 55 ans et les femmes enceintes. Reste, estime aussi Eric Bazin, responsable des relations sociales et de la politique de l'emploi chez Cacib, que le « télétravail est devenu une vraie demande des salariés, et un enjeu d'attractivité, en particulier auprès des ingénieurs informatiques ». A la Société Générale aussi, un accord a été signé et se déploie dans la BFI.
Prévention des risques psychosociaux
Au-delà du télétravail, les banques s'attaquent au sujet plus sensible de la prévention des risques psychosociaux. Si les syndicats voulaient qu'elles aillent bien plus loin, elles cantonnent à ce stade le sujet autour de la qualité de vie au travail, bousculée par des contrôles plus élevés, les outils numériques et la mobilité. Natixis, qui a ouvert la négociation mercredi, a travaillé sur les pratiques de gestion des courriels hors temps de travail ou les réunions trop longues. Ces dérives semblent anodines mais elles supposent de changer les moeurs. Car qui ne va pas répondre au mail de son supérieur ? « Il faut une gestion intelligente, en réservant les exceptions aux vraies urgences, notamment commerciales dit Cécile Tricon Bossart. Mais ce déploiement doit forcément passer par une exemplarité managériale. »
A. D., Les Echos
Notre Avis:
Dans le cadre des NAO, la Direction a décidé de considérer ce sujet comme un des quatre prioritaires pour BPCE Sa.
On peut déjà avoir un retour d'expérience intéressant, sur ce qui a été fait à Natixis.
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