DIALOGUE
SOCIAL
La loi Rebsamen
simplifie la vie des entreprises
La loi sur le dialogue social et l’emploi, quasi entièrement
validée par le Conseil constitutionnel le 13 août, est parue au Journal
officiel le 18 août. Elle comporte plusieurs volets, dont le principal,
consacré au dialogue social, réduit drastiquement le nombre
d’informations-consultations et de négociations obligatoires.
par Emmanuel Franck 24/08/2015 Entreprise
& Carrières
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fotolia.com
Après
l’échec des partenaires sociaux à négocier une réforme des institutions
représentatives du personnel (IRP), le gouvernement a repris la main et fait
voter le 23 juillet, à l’Assemblée nationale, une loi comportant une
multitude de petites mesures techniques. Mises bout à bout, elles modifient
substantiellement les pratiques de dialogue social en entreprise.
Trois consultations
À partir
du mois de janvier 2016, les 17 informations-consultations obligatoires du
comité d’entreprise et les diverses négociations obligatoires seront
regroupées. Il ne restera plus que trois consultations. La première portera sur
les orientations stratégiques de l’entreprise, incluant la GPEC et les “orientations” de la formation
professionnelle. La deuxième sur la situation économique et financière de
l’entreprise, qui englobera également la politique de recherche et
développement ainsi que l’utilisation du crédit d’impôt pour les dépenses de
recherche et celle du crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). La
troisième portera sur la politique sociale de l’entreprise, les conditions de
travail et l’emploi (formation, apprentissage, temps de travail, égalité
professionnelle, droit d’expression des salariés). À noter que les accords ne
seront plus soumis à l’avis du CE.
Trois négociations
Trois négociations
Les
négociations seront, elles aussi, regroupées en trois temps à partir de 2016.
Une négociation portera chaque année sur les rémunérations, le temps de travail
et le partage de la valeur ajoutée : salaires, durée et organisation du temps
de travail, intéressement… Une deuxième, également annuelle, concernera
l’égalité professionnelle et la qualité de vie au travail : articulation des
temps de vie, mesure de l’égalité professionnelle, lutte contre les
discriminations, handicap, prévoyance et complémentaire santé. Elle pourra
également inclure la pénibilité et vaudra alors conclusion d’un accord sur le
sujet. Enfin, une troisième négociation, triennale cette fois et seulement
pour les entreprises de plus de 300 salariés, portera sur la GPEC,
incluant désormais les carrières des salariés mandatés.
La périodicité de ces négociations pourra être allongée (jusqu’à trois ans pour les négociations annuelles et jusqu’à cinq ans pour la triennale) par accord, à condition, toutefois, que l’entreprise satisfasse déjà ses obligations en matière d’égalité professionnelle. S’agissant de la négociation salariale, il est à noter qu’il suffit qu’un signataire en émette le souhait pour que celle-ci retrouve un rythme annuel.
La périodicité de ces négociations pourra être allongée (jusqu’à trois ans pour les négociations annuelles et jusqu’à cinq ans pour la triennale) par accord, à condition, toutefois, que l’entreprise satisfasse déjà ses obligations en matière d’égalité professionnelle. S’agissant de la négociation salariale, il est à noter qu’il suffit qu’un signataire en émette le souhait pour que celle-ci retrouve un rythme annuel.
Délégation unique du personnel
Le
législateur a également souhaité réduire le nombre des IRP, clarifier leurs
compétences et réduire les effets de seuil, mais sans aller jusqu’au conseil
d’entreprise unique ni jusqu’au relèvement général des seuils réclamés par le
patronat pendant les négociations interprofessionnelles. Les chefs
d’entreprises employant moins de 300 salariés (200 salariés jusqu’à présent)
pourront décider de créer une délégation unique du personnel regroupant les DP,
le CE et – nouveauté – le CHSCT (lire notamment Entreprise & Carrières
n° 1241). Dans les entreprises d’au moins 300 salariés, ce regroupement
sera possible par accord d’entreprise. L’instance pourra agir en justice
(puisqu’elle aura la personnalité juridique) et gérer son patrimoine.
Double consultaion du CCE
Double consultaion du CCE
La loi met
par ailleurs fin à la double consultation du comité central d’entreprise (CCE)
et des comités d’établissement : le CCE sera seul consulté sur les projets
décidés au niveau de l’entreprise dès lors qu’ils ne comportent pas de mesures
spécifiques à un ou plusieurs établissement ou lorsque celles-ci ne sont pas
encore définies. Par ailleurs, les seuils sont relevés pour trois obligations.
Celle de réunir le CE au moins une fois par mois s’applique désormais aux
entreprises de plus de 300 salariés (150 salariés auparavant), de même que
celles de créer des commissions formation et égalité professionnelle
(obligatoires à partir de 200 salariés auparavant).
Enfin, la loi prévoit que les entreprises de plus de 49 salariés constituées uniquement d’établissements de moins de 50 salariés devront créer un CHSCT dans au moins l’un d’entre eux et que tous les salariés y seront rattachés. Tous les salariés travaillant dans une entreprises employant plus de 49 personnes sont donc désormais couverts par un CHSCT.
Enfin, la loi prévoit que les entreprises de plus de 49 salariés constituées uniquement d’établissements de moins de 50 salariés devront créer un CHSCT dans au moins l’un d’entre eux et que tous les salariés y seront rattachés. Tous les salariés travaillant dans une entreprises employant plus de 49 personnes sont donc désormais couverts par un CHSCT.
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