9 décembre 2014

NAO: Grève à la SG, la semaine prochaine début des NAO à BPCE Sa, on fait quoi ?


Un vent de fronde se lève à la Société générale

Etienne Goetz

Du rarement vu dans cette banque habituée à l’adhésion de ses troupes. La direction en disant non aux 2% d’augmentation collective et à la prime de 750 euros pour tous a cassé l’esprit maison.


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Carton rouge! Lundi 8 décembre après-midi des salariés de la Société générale manifestaient au pied des tours de la banque, à la Défense. Dans le cadre des négociations annuelles ouvertes lundi, ils ont voulu "peser sur l’avenir du pacte social de l’entreprise"expliquent les syndicatsVendredi dernier déjà, un appel à la grève avait été lancé. Le mouvement a été peu suivi dans les services centraux, beaucoup plus dans le réseau. Dans certaines régions, le taux de grévistes a atteint 40%. Quelque 10% des agences ont dû fermer.
Contestation sociale rarissime dans la banque –et quasiment du jamais vu dans cette maison où la solidarité est plutôt de mise. En 1999, lors du raid de la BNP, le corps social s’était levé comme un seul homme pour défendre sa boutique. En 2008, lorsque d’autres rumeurs de rachat ont surgi, les salariés étaient aussi descendus au pied des tours. A l’époque, ils scandaient tels des supporters "SocGen!", "SocGen!"…
Que s’est-il passé au cœur de la banque qui fête ses 150 ans, au slogan publicitaire mobilisateur (L’esprit d’équipe)? La crise et le durcissement de la réglementation sont passés par là. Au lendemain des subprimes et de l’affaire Kerviel, la Société générale s’est fixé une nouvelle feuille de route, Ambition 2015, un modèle de banque universelle "à moindre risque", moins profitable… et à gestion très serrée.

"Un vrai ras le bol"

Pour atteindre ses objectifs de rentabilité, la direction a serré les boulons à tous les étages. Ainsi, cette année, elle a fait savoir qu’elle ne suivrait pas les revendications: 2% d’augmentation collective et une prime de 750 euros pour tous. La demande avait pourtant fait l’objet d’une pétition, signée par plus de 15.000 salariés… La direction rappelle aussi que les négociations ne remettent pas en cause les augmentations individuelles. Elle a atteint 2% l’an dernier. Beaucoup, estime-t-elle, dans un contexte de faible croissance et d’inflation.
"Il y a un vrai ras le bol, estime pourtant Daniel Petrucci, secrétaire générale SNB Société Générale, la direction manque de considération, alors que la pression augmente comme  les incivilités au guichet. Il y a un malaise au sein du personnel, surtout dans le réseau." Le refus de la direction est d’autant plus mal perçu que BNP Paribas a accordé une augmentation collective –malgré la lourde amende (6,6 milliards d’euros) qu’elle a acquittée auprès des autorités américaines.
Autre inquiétude des syndicats: l’actionnariat salarié. Cette année, la SocGen a choisi de ralentir le rythme des augmentations de capital réservées aux troupes, qui ont aujourd’hui 7,5 % du capital et plus de 12 % des droits de vote. "Comment motiver et impliquer les gens quand on les écarte ainsi?" s’interroge Petrucci. Et de rappeler que c’est aussi grâce à cet investissement humain que la banque a résisté en 1999 aux assauts de l’ "ennemi".
@etiennegoetz pour ChallengeSoir

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