13 février 2020

La Rochelle : un « Madoff » rochelais détourne 1.3 million d’euros des clients de la Caisse d’Epargne



  • Durant quatre ans, un conseiller bancaire de la Caisse d’Épargne de Puilboreau a floué 13 de ses clients pour un montant de 1,3 million d’euros.
ACTU.fr nouvelle aquitaine
Publié le 8 Fév 20 à 16:51

Le Madoff de la Caisse d’Épargne de Puilboreau a détourné 1.3 million d’euros des comptes de ses clients. 

  • Malgré la grève du barreau de La Rochelle, les avocats de Philippe et de son mari Didier avaient obtenu une dérogation du bâtonnier pour qu’ils soient jugés le mardi 4 février. Avec pour principal enjeu, la levée des saisies réalisées à leur domicile de Lagord le 24 mai 2019 en vue de rembourser la banque.
Ce jour-là, les policiers de la brigade financière découvriront dans la résidence cossue de Philippe et de Didier, vendue depuis, deux véhicules de luxe, de nombreux bijoux, un immense dressing composé uniquement de pièces de marques portées par le gratin de la jet-set. Bien loin du train de vie que permettaient le salaire de Philippe, conseiller en clientèle de la Caisse d’Épargne et la retraite de Didier.

20 000 euros dépensés en une journée

  • « Je voulais ressembler à mes clients », expliquera le conseiller en clientèle, remercié depuis par sa banque. Pour cela Philippe a joué au petit Madoff en utilisant le système de Ponzi. Un montage financier frauduleux qui consiste à rémunérer les investissements des clients par les fonds procurés par les nouveaux entrants.
Je savais bien que ça s’arrêterait un jour. Mais je ne pensais pas que le montant était si élevé »

  • Quant à son mari, poursuivi pour recel, il niera tout le temps du procès avoir eu connaissance de la provenance de cet argent. « C’est Philippe qui gère les papiers à la maison. Même la déclaration d’impôts, je ne fais juste que la signer ». Pourtant le tribunal rappellera aux deux prévenus leurs virées dans la capitale. « En une seule journée vous avez dépensé 20 000 euros dans des boutiques de maroquinerie et vêtements de luxe : Kenzo, Louboutin, Gucci… ».
Des comptes à terme jamais ouverts

  • La technique de détournement de l’argent des clients de Philippe était bien rodée. Elle consistait à leur proposer le placement de leur excédent de trésorerie sur des comptes à terme. Qui ne seront d’ailleurs jamais ouverts. Le conseiller se contentant de verser les fonds sur un compte pivot qu’il avait créé avec les documents administratifs d’une société rochelaise dont il assurait la gestion.
. Techniquement ça passait »

  • Ensuite il émettait librement des moyens de paiements à son profit, notamment des chèques de banque à l’occasion du changement chaque année des véhicules du couple. Le tribunal parlera de cavalerie au sujet des 24 comptes à terme factices et du montant du découvert allant jusqu’à 60 000 euros que s’était octroyé le conseiller sur le compte pivot. « Techniquement ça passait », précisera Philippe.
Aujourd’hui le couple vieux de 20 ans et qui a tout perdu dans cette rocambolesque affaire d’escroquerie vit chez les parents de Philippe dans l’Île de Ré. « Aujourd’hui je dois me reconstruire pour rebondir. Je me rends compte de l’importance de la faute que j’ai commise. Je voulais faire comme mes clients qui changeaient de voiture tous les 6 à 8 mois », insistera Philippe.
Obligation de rembourser

  • La partie civile expliquera que dans les jours qui ont suivi la découverte de l’escroquerie du prévenu, la banque a remboursé les clients abusés. Mais aujourd’hui elle demande le remboursement des sommes à Philippe. La culpabilité du couple dont les casiers étaient vierges ne fera pas l’ombre d’un doute pour le ministère public.
    • Un an de prison assorti d’un sursis comportant une mise à l’épreuve avec obligation de rembourser la banque, sera requis à l’encontre de Didier. Le double, avec la même obligation, le sera pour son mari. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 12 mars prochain.
Notre avis:
  • Ce n'est pas le fait divers qui nous interpelle le plus dans cet article, mais:
    • D'une part, le Directoire de BPCE SA, s'appuie sur des managers zélés pour faire faire des formations ( Lutte anti-blanchiment) à tous les salariés de l'organe central, dont beaucoup ( beaucoup, beaucoup !), n'ont aucune relation avec des clients, voire même aucunes activités  de productions bancaires.
      • si vous avez du retard, vous recevez des mails coercitifs.
    • D'autre part, des salariés des agences du réseau, qui eux sont en première ligne en terme de lutte contre les fraudes bancaires et qui déclarent:
      • QUE TECHNIQUEMENT, IL EST POSSIBLE DE DÉTOURNER DES FONDS PENDANT 4 ANS, SANS QUE LES PROCÉDURES DE CONTRÔLES PUISSENT LE DÉTECTER ! 
Plus de cohérence et de discernement seraient bien venus , dans le fonctionnement de nos activités.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire