Avec la chute des taux de crédit immobilier, la
machine à renégocier son prêt s'est remise en marche en France, pesant sur la
rentabilité des banques. Pour l'heure, le phénomène reste contenu, mais s'il
atteignait les mêmes niveaux qu'en 2017, la situation serait inquiétante,
concèdent les autorités.
banques subissent le phénomène de renégociation de crédit, mais en sont
pour partie responsables, se livrant une rude concurrence pour conserver les
clients privilégiés
Par Édouard Lederer
les echos.fr
Publié le 26 déc. 2019 à 7h06
Mis à jour le 26 déc.
2019 à 7h52
Comme le remake d'un mauvais film pour les banques. Début 2017, les
« renégos » ont représenté jusqu'à 60 % de la production de
crédit immobilier, conduisant les prêteurs à consentir d'importants rabais sur
des prêts existant déjà. Il s'agissait alors pour les emprunteurs détenant déjà
un crédit depuis quelques années de profiter de la chute des taux d'emprunt.
Depuis, le coût du
crédit a encore atteint des plus faibles historiques, relançant la machine à
renégocier . Cette évolution pourrait « peser davantage encore sur la rentabilité du secteur bancaire », pointait récemment
la Banque de France, dans son évaluation des risques du système financier
français.
« Si le phénomène atteignait à
nouveau de telles proportions, cela nous inquiéterait beaucoup », a indiqué Ivan
Odonnat, directeur général adjoint de la stabilité financière de la Banque de
France, en présentant ce rapport. Il nuance toutefois : « Il y a encore du potentiel pour que les renégociations se
poursuivent, mais sans doute pas dans les mêmes proportions. »
Des effets franchement négatifs
Sur le court terme, le
jeu n'a pourtant pas l'air si déplaisant pour les banques. Avant d'obtenir son
nouveau prêt, le client doit rembourser par anticipation son crédit initial, et
verser, à cette occasion une indemnité à sa banque : en 2015 puis
en 2017, ces versements avaient
fortement soutenu les revenus annuels du secteur .
Mais ces indemnités ne
se touchent qu'une seule fois. Surtout, ces prochains mois, elles risquent de
ne pas être aussi juteuses que par le passé, en raison de leur formule de
calcul : l'emprunteur doit payer à sa banque 3 % du capital restant
dû, plafonné à six mois d'intérêt.
Or, les intérêts sont
devenus si faibles que même pour un prêt important, ces indemnités peuvent
désormais se limiter à quelques centaines d'euros. Selon nos estimations, elles
pourraient représenter, dans les conditions actuelles, entre 150 et
250 millions d'euros de revenus en année pleine pour l'ensemble des
banques ; pas de quoi renverser la table.
Restent les effets
franchement négatifs de cette course aux taux le plus faible : les banques
tendent à remplacer un crédit générant, par exemple, 3 % d'intérêts, par
un nouveau crédit à 1 %. Elles voient ainsi, de moins en moins lentement,
et de plus en plus sûrement, s'éroder le rendement moyen de leurs encours de
crédits. « La vérité c'est qu'aujourd'hui,
on est quasiment dans un système à taux variable à la baisse, qui pénalise
seulement les banques. Ce ne sera pas soutenable dans le temps », indique le
responsable d'un grand réseau bancaire.
Des crédits bon marché à supporter
Plus grave, ces
crédits à taux faibles resteront dans les bilans bancaires dix ans en
moyenne. Or, si dans la période l'environnement de taux venait à remonter, la
banque supporterait à la fois un coût de refinancement plus élevé, tout en
traînant son portefeuille de crédits bon marché.
Les banques subissent
cette situation, mais en sont aussi pour partie
responsables , se livrant une rude concurrence pour conserver
les clients privilégiés - et acceptant de laisser partir ceux qui ne sont
plus dans sa cible.
Notre avis:
Et vous ça fait longtemps que vous n'avez renégocié, ou mis en concurrence votre banque ?
Si vous êtes salariés d'une banque, c'est peut être que vous pratiquez l'adage, " se sont les cordonniers qui sont les plus mal chaussés"
La CFTC BPCE Sa, vous souhaite de bonnes renégociations 2020 !.
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