La direction exigeait
un allongement de la durée du travail en échange de la prolongation d’une
convention collective (CTT) permettant les départs anticipés en fin de
carrière. Une nécessité selon le Setca, alors que BNPP Fortis veut se séparer
de 2.000 personnes au cours des deux prochaines années.
Mis en ligne le 27/02/2019 à 12:02
par Dominique Berns
le soir.be
Comme nous l’expliquions le 18 février, les syndicats, chez BNP Paribas
Fortis, font face à un dilemme : accepter un allongement de la durée du
travail en échange du renouvellement d’une convention collective (CCT)
facilitant les départs anticipés – la dite CCT « Emplois » n’offre en
réalité aucune garantie du maintien de l’emploi mais permet de dégraisser à la manière douce ou « socialement. »
C’est que les
effectifs fondent d’année en année au sein de la première banque du pays,
filiale depuis la crise financière du groupe français BNP Paribas.
Et selon nos
informations, la direction table sur une réduction de 2.000 unités au cours des
deux prochaines années, accompagnée d’un gel des recrutements.
Problème : les
départs naturels ne suffiront pas pour atteindre cet objectif. Sans
renouvellement de la CCT Emploi, la porte était ouverte aux licenciements secs.
Et la direction conditionnait ce renouvellement à l’acceptation par les
travailleurs d’une augmentation de douze minutes de la durée quotidienne de
travail – soit, selon les syndicats, six jours de travail en plus par an.
« Prendre ses
responsabilités »
Ce mercredi matin, le
Setca, le syndicat socialiste des employés, techniciens et cadres, a annoncé,
par voie de communiqué, avoir accepté le deal de la direction.
« Lundi soir, un élément nouveau non négligeable est intervenu dans ce
dossier. En effet, la direction, par la voix de son CEO Max Jadot, a confirmé
d’importantes nouvelles diminutions d’emplois décidées par le groupe pour les
années 2019-2020-2021. »
« Concrètement, si le CEO de BNP a annoncé qu’une bonne partie de ces
départs pourrait se faire sur base naturelle, il n’en reste pas moins que pour
1.000 personnes environ, une solution doit être trouvée car à défaut, il
s’agira purement et simplement de licenciements. »
« Une formule de départ anticipé via la signature de la CCT “emploi”
pourrait régler le cas de 800 des 1.000 personnes concernées. Cela suppose
cependant que le SETCa-BBTK accepte de signer également la CCT relative à
l’allongement du travail », précise le syndicat socialiste,
expliquant qu’il allait « prendre ses responsabilités. »
Et les autres
syndicats ?
La CGSLB attend le
texte définitif de la proposition de la direction de la banque avant de se
prononcer. « Lundi, Max Jadot est venu avec une nouvelle
proposition, basée notamment sur une prolongation de la CCT Emploi pour trois
ans, au lieu de deux. Nous réunions nos délégués qui se prononceront »,
précise Thibault Montjardin, du syndicat libéral.
La CNE se prononcera
demain matin. « Ce sera une discussion très difficile, car les
intérêts des différentes catégories de personnel sont parfois contradictoires.
Il y aura des gagnants et des perdants », admet Philippe Samek,
permanent au syndicat chrétien pour le secteur financier. Philippe Samek
regrette l’absence de concertation en front commun syndical.
La direction de BNP
Paribas Fortis se refuse, pour sa part, à tout commentaire
Notre Avis:
étrange montage social en Belgique : un allongement de la durée du travail en échange de départs anticipés plus faciles !
êtes vous prêts à travailler plus pour que certains puissent quitter l'entreprise dans de meilleurs conditions ?
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