20 février 2019

Télétravail: les managers à l'épreuve du feu, un an après les ordonnances Macron et à BPCE Sa, c'est demain le vrai accord ?


Par Marion Perroud le 20.02.2019 à 07h00  challenges.fr
Et si le dernier frein au télétravail n'était pas le dirigeant mais le manager dans les entreprises? Une étude publiée mercredi par Malakoff Médéric sur les pratiques du travail à distance interroge sur ce point.

C'est une nouvelle qui devrait réjouir nombre de salariés. Les patrons se montrent de moins en moins réfractaires au télétravail, à en croire la dernière enquête* publiée ce mercredi 20 février par Malakoff Médéric.
 Ainsi, 30% des dirigeants interrogés affirment offrir cette possibilité à leurs collaborateurs, soit 4 points de plus qu'en 2017.
 Du côté des salariés, 29% des sondés affirment en bénéficier (contre 25% en 2017). Un an et demi après l'adoption des ordonnances Macron de septembre 2017 qui simplifient la procédure, cette pratique séduit de plus en plus d'entreprises. "La loi a bénéficié à toutes les formes de télétravail, qu'il soit contractualisé [via un accord collectif ou un avenant au contrat de travail, NDLR] ou réalisé de manière informelle", souligne Anne-Sophie Godon, directrice de l'innovation chez Malakoff Médéric. Engagement accru des salariés, plus grande productivité, et gain d'image sont autant d'atouts avancés par les patrons. Alors que les salariés estiment, eux, que le télétravail conduit à une amélioration de la qualité de vie au bureau, à une meilleure responsabilisation ou encore à une plus grande autonomie.
Si la pratique essaime petit à petit, sur le terrain la réalité est néanmoins très variable d'une entreprise à une autre lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre le dispositif. 
Et c'est bien souvent la position du management intermédiaire qui semble jouer un rôle déterminant dans le succès du processus ou, au contraire, dans son blocage. 
En effet, seuls 55% des managers interrogés se montrent favorables au développement du télétravail dans leur entreprise. A noter de très grandes différences entre ceux qui ont déjà franchi le pas (et chapeautent déjà des télétravailleurs) et les autres. 
Les premiers sont 83% à se prononcer en faveur du dispositif quand les seconds sont seulement 45% à le plébisciter. "Pour expliquer leur position, les managers les plus réfractaires pointent surtout des difficultés de gestion et d'organisation de leurs services, ainsi que la complexification des échanges ou encore l'empiétement de la vie pro sur la vie personnelle", détaille Anne-Sophie Godon. Résultat, lorsqu'on interroge les dirigeants qui ne proposent pas le télétravail dans leur entreprise sur leurs motivations, la résistance des managers vis-à-vis de cette pratique arrive en seconde position des raisons, derrière les risques liés à la sécurité des outils informatiques.
"Problématiques très opérationnelles"
Pourtant, les managers qui ont franchi le pas saluent le télétravail comme un dispositif qui développe un mode de management davantage basé sur la confiance (à 89%), une plus grande autonomie et responsabilisation laissées à leur équipe ou encore une plus grande efficacité (67%). 
S’ils reconnaissent des inconvénients, seuls 18% d'entre eux affirment avoir rencontré des difficultés dans la mise en œuvre du télétravail. "En réalité, ce qui est compliqué pour les managers intermédiaires, ce sont des problématiques très opérationnelles sur comment déléguer les tâches, s'organiser pour passer des consignes à distance, planifier des réunions ou maintenir l'esprit d'équipe. Raison pour laquelle ils sont en grande demande d'accompagnement et de formation sur le management à distance et les spécificités de ce mode de travail", soulève Anne-Sophie Godon. 85% des chefs d'équipe interrogés plaident en effet pour la mise en place d'actions de formation et de sensibilisation sur le sujet. 
Avant de répondre aux -très fortes- attentes de leurs collaborateurs en matière de télétravail, peut-être que les dirigeants devraient d'abord veiller à ce que leurs managers soient bien outillés sur le sujet, car en la matière, l'enfer est pavé de bonnes intentions.
*Méthodologie: L'enquête a été réalisée auprès d'un panel de salariés et de dirigeants. Elle a ainsi été́ menée auprès d’un échantillon de 1.604 salariés (dont 581 managers), représentatif de la population active française salariée du secteur privé, travaillant dans des entreprises d’au moins 10 salariés. Les interviews ont été réalisées par questionnaire en ligne du 30 novembre au 11 décembre 2018. Du côté des dirigeants, l’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 401 dirigeants (DG, Membres Comex, chef d’entreprises, DRH...), représentatif des dirigeants d’entreprises du secteur privé d’au moins 10 salariés. Les interviews ont été réalisées par téléphone du 16 au 21 novembre 2018.

Notre avis:


  • comme nous vous l'indiquions dans l'article intitulé "Télétravail à BPCE Sa: fin de l'expérimentation, négociation d'un accord de généralisation" . du 9/11/18, colonne de droite actuellement, nous touchons à la fin de l'accord d'expérimentation signé par la CFTC, la CFDT et l'UNSA.
  • Cet accord a permis de tester une évolution de procédures et des mentalités.
  • la quasi totalité des points de divergence différentiant notre expérience de l'accord Natixis étant presque réglés
    • Nous espérons demain  à l'issue d'une dernière séance de négociation pouvoir vous annoncer la possibilité de la signature d'un accord de même qualité que celui de Natixis.
    • La Direction prendrait une grande responsabilité en ne contractualisant pas ses dernières avancées orales
Et même si le SNB qui avait refusé la mise en place d'une expérimentation et qui  a tracté hier en courant au devant du succès en revendiquant avec intransigeance des points déjà acquis, la CFTC continuera d'être moteur dans l'évolution de notre socle social par l’acquisition de nouveaux droits

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