21 décembre 2016

CFTC BPCE Sa: Benefits, l'approche des grandes entreprises reste peu innovante


Actions de prévention santé, socle minimum de protection pour tous… Les pratiques innovante demeurent rares dans les grandes entreprises. Sur les terrains plus balisés de la prévoyance, de la couverture santé et de la retraite, les dispositifs sont souvent bien optimisés.
par Séverine Charon  15/12/2016  Entreprise & Carrières

Benefits : l'approche des grandes entreprises reste peu innovante
© Coloures-pic
    Quelles sont les pratiques actuelles des plus grands groupes en matière d’avantages sociaux ? L’Observatoire benefits* du courtier d’assurance Siaci Saint-Honoré dresse une radioscopie des pratiques effectives de groupes qui emploient en moyenne 67 000 salariés et représentent au total plus de 3,5 millions de personnes, dont 2,4 millions à l’étranger.
    Pour les salariés en France, la tendance est à l’harmonisation de la couverture en santé : 63 % des entreprises ont des dispositifs identiques pour tous les sites français, 72 % précisent que la couverture est la même quelle que soit la catégorie du salarié, et 41 % proposent des couvertures surcomplémentaires facultatives. Parmi les deux tiers d’entreprises ayant mis en conformité leurs régimes de frais de santé avec les dispositions du contrat « responsable », 6 % seulement ont mis en place des options surcomplémentaires non responsables – qui remboursent au-delà des plafonds –, ce qui va à l’encontre des discours des experts qui annonçaient le recours massif à cette configuration.
    Toujours pour la santé, la participation patronale s’établit en moyenne à 56 % de la cotisation totale. Elle atteint 43 euros, contre 34 euros à la charge du salarié. Ce montant est exactement égal à la participation patronale pour la prévoyance mais, en moyenne, les entreprises participent davantage, à hauteur de 70 % de la cotisation, toutes tranches de salaires et collèges confondus.
    Peu de prévention. Ici aussi, les réponses collectées par Siaci Saint-Honoré battent en brèche certaines idées reçues sur les bonnes pratiques en cours. Les répondants, de très grandes entreprises, sont seulement 39 % à avoir mis en place des actions de prévention contre l’absentéisme. Encore plus rares parmi les répondantes (22 %), les entreprises proposant aux salariés en arrêt de travail long un accompagnement pour reprendre son activité.
    En matière d’épargne retraite, l’étude atteste que les grandes entreprises se sont emparées du sujet : 48 % proposent à la fois un Perco et un contrat d’assurance retraite à cotisations définies, dit article 83, 30 % proposent un Perco et 13 % un article 83. 9 % des entreprises ne proposent aucun de ces deux dispositifs.
    Parmi les entreprises avec un article 83, deux stratégies se dessinent, entre le contrat réservé à une catégorie de cadres et dirigeants, un taux de cotisation plus élevé, mais une participation patronale en pourcentage plus faible que dans les cas d’un article 83 pour tous les salariés, assorti d’une cotisation plus modeste en montant. La participation patronale s’établit à 73 % tous articles 83 confondus mais à 80 % pour les contrats bénéficiant à tous les salariés.
    Information à développer. « Les outils de préparation à la retraite sont mis en place, la gestion financière est facilitée grâce à la possibilité de gestion pilotée, mais les outils de communication restent modestes », regrette Solenn Queau, en charge de l’épargne retraite entreprise chez Siaci Saint-Honoré.
    En effet, en matière d’information, l’innovation n’est pas la règle : toutes les entreprises proposent un simple guide mais seulement une entreprise sur trois pense à animer des réunions pour informer les salariés sur le Perco (14 % sur l’article 83). À l’heure de l’entreprise numérique, les outils digitaux, pourtant aisés à mettre à disposition sur l’Intranet, sont largement ignorés. Seulement 17 % des entreprises utilisent la vidéo pour expliquer le Perco (rien sur l’article 83) et 7 % des entreprises ont recouru au webinar (9 % pour l’article 83). « Les outils vidéo constituent pourtant une très bonne manière d’inciter les plus jeunes salariés à s’intéresser à ces sujets », rappelle Solenn Queau.
    L’analyse des réponses sur la protection sociale proposée à tous les salariés, et pas seulement à ceux qui travaillent dans les sociétés françaises, montre là aussi que les pratiques citées en exemple restent à généraliser. Parmi ces groupes, qui emploient au total deux fois et demie plus de salariés à l’étranger qu’en France, seulement 16 % mettent en place une politique RH à l’international, et visent la mise en place d’un socle minimum de protection sociale dans le groupe suite à un audit de leurs pratiques en matières de benefits, Cette action, souvent inscrite dans le cadre de la politique RSE, est notoirement plus rare que les mesures d’optimisation financière des programmes d’assurance, mises en œuvre grâce au recours de pools d’assurance, citées par 36 % des entreprises.

    * L’étude compile les réponses collectées entre juillet et septembre 2016 auprès de 54 grandes entreprises du SBF 120, sur un total de 103 qui ont été au départ sollicitées.

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