Banques : les taux bas pèsent sur les
salaires
Les négociations annuelles dans le
secteur bancaire confirment une certaine modération salariale. Certaines
banques ont opté pour des hausses collectives de +0,5 à +0,7 %, d'autres
se sont limitées au versement d'une prime « Macron bis », par définition non
récurrente.
Imag
Par Édouard Lederer, Romain Gueugneau
Publié le 22 janv.
2020 à 12h29Mis à jour le 22 janv. 2020 à 17h48
Les taux faibles ne font pas seulement baisser les marges des banques, ils
pèsent aussi sur les salaires. Les banques françaises vont se montrer très
prudentes en la matière dans les mois à venir. «'Vous comprenez, c'est la
crise'. C'est le discours habituel qu'on nous ressert chaque année »,
grince un élu syndical. « Un économiste est venu nous expliquer combien
la situation était dégradée, dès le début des négociations », pointe
un représentant dans un autre établissement.
C'est ce qui ressort
de la vague 2019-2020 de négociations annuelles obligatoires (NAO). Un
rendez-vous clef pour les 362.000 employés du secteur en France. La plupart des
grands groupes ont désormais achevé leur dialogue avec les partenaires sociaux,
aboutissant, dans la plupart des cas, à la signature d'un accord.
Selon les cas, des
augmentations collectives ont été obtenues (entre +0,5 et +0,7 %) ou le
versement, comme l'an dernier d'une prime Macron, une mesure gouvernementale non récurrente destinée à
répondre à la crise des « gilets jaunes » . « Il y a
une dizaine d'années, les hausses collectives obtenues pouvaient être deux fois
plus élevées en moyenne », pointe Frédéric Guyonnet, président du
SNB/CFE-CGC.
« Primes Macron bis »
Les discussions sont
toujours en cours chez LCL, Natixis ainsi qu'à La Banque Postale. Dans quelques
semaines, enfin, s'ouvriront des discussions de branche professionnelle, afin
de couvrir les quelque 40.000 personnes qui ne travaillent pas dans les six grands
groupes bancaires du pays.
Dans le détail, les
43.000 salariés de BNP Paribas SA ont obtenu une augmentation de 0,5 %,
avec un plancher de 250 euros par an. Elle est réservée aux salariés
gagnant moins de 60.000 euros par an. Une prime Macron de 450 euros
est versée jusqu'à 54.000 euros de revenus annuels. La banque de la rue
d'Antin avait à coeur de se trouver parmi les mieux disant après un très inhabituel mouvement de grève provoqué,
l'an dernier, par des négociations tendues.
Sa rivale Société
Générale n'a en revanche pas accordé d'augmentation générale, une constante
depuis près de dix ans. Une prime « Macron bis » de 550 euros a
été obtenue et réservée aux salariés gagnant jusqu'à 36.510 euros pour les
bas salaires. En outre, les salariés ont obtenu une hausse de la
cotisation patronale sur la retraite complémentaire et une revalorisation des
tickets restaurant.
Une lecture différente dans les réseaux mutualistes
Au Crédit Mutuel
Alliance Fédérale (qui regroupe 13 fédérations de Crédit Mutuel sur 19 ainsi
que le CIC), la signature d'un accord n'est intervenue que pour le versement
d'une prime Macron de 750 euros en février. Le reste du
« paquet » sera en revanche appliqué de façon unilatérale. Il
comprend notamment une augmentation générale de 0,7 %, avec un plancher de
250 euros brut annuel, et une hausse de 1,5 % de la masse salariale
pour les augmentations individuelles.
Particularité:
d'autres groupes mutualistes sont des branches professionnelles à part entière,
et les accords signés peuvent donc, potentiellement, être complétés par les
banques régionales qui composent ces groupes.
La branche Banque Populaire
a ainsi obtenu une augmentation de 0,6 % pour les revenus inférieurs
à 50.000 euros, avec un plancher de 200 euros. La branche cousine
des Caisses d'Epargne est parvenue à une augmentation de 0,5 % pour
tous les salariés, sans plafond de revenus. Dans un cas comme dans l'autre, il
n'y aura pas de prime Macron.
La branche Crédit
Agricole s'est, elle, limitée à une prime Macron de 700 euros pour tous,
une mesure qui intervient après la proposition - retoquée plus tôt dans l'année - d'une hausse limitée à
0,3 % .
Au total, l'exercice
des NAO reste essentiel pour les établissements, qui mènent de front une
refonte des métiers, une transformation technologique et des plans d'économie.
Dans un contexte social aussi chargé, la paix sociale est un défi majeur.
- Une séance se négociation NAO s'est déroulé hier.
- La CFTC a bien sûr comme les autres OS demandé entre autres sujets.
- Une revalorisation des salaires ( CFTC base inflation de 2019, 1,4%)
- Une prime Macron ( CFTC prime pour tous)
- revalorisation des droits d'admission cantine...
- Elle a d'autre part demandé:
- la renégociation de l'accord télétravail pour l'harmoniser avec celui des ex salariés natixis
- la négociation d'un accord précisant les définitions des montants d'attribués en parts variables contractuels des J et K.
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