BOURSORAMA AVEC NEWSGENE•20/01/2020 à
14:26
Licenciement abusif : même si le salarié admet son
départ de l'entreprise, le préjudice demeure
La Cour de cassation a donné raison à un
salarié qui réclamait des indemnités à son ancien employeur pour un
licenciement abusif. Même si l'employé avait finalement décidé de partir à la
retraite en cours de préavis, cette démarche n'effaçait pas le préjudice
qu'il avait subi, ont estimé les juges.
Le licenciement abusif cause toujours un préjudice
dont le salarié peut demander réparation. Ce n'est pas parce que ce dernier
finit par consentir à son propre départ que le préjudice disparaît, a récemment
observé la Cour de cassation*.
- Aucune proposition de reclassement
Les juges se penchaient sur le cas d'un salarié qui
avait fait l'objet d'un licenciement économique et qui, en cours de préavis,
avait décidé de partir à la retraite. Ce salarié réclamait cependant des
indemnités en faisant valoir que son licenciement était irrégulier puisqu'on ne
lui avait pas proposé de reclassement, ce qui est obligatoire.
La loi impose en effet, avant de prononcer le
licenciement économique, la recherche d'offres de reclassement «
écrites et précises », dans l'entreprise ou dans le groupe auquel elle
appartient. Si le licenciement économique est prononcé sans offre de
reclassement, il ne respecte pas la loi, ce qui en fait nécessairement un
licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse, selon la Cour.
- L'entreprise devra indemniser son ancien salarié
Mais ce patron, approuvé par les prud'hommes, arguait
qu'à partir du moment où le salarié avait fait valoir ses droits à la retraite
avant même de quitter l'entreprise, il ne pouvait pas se plaindre de n'avoir
pas reçu d'offre de reclassement car ce manquement ne lui avait pas causé de
préjudice.
La Cour de cassation a jugé l'inverse : peu importe ce
qu'a décidé le salarié après la notification de son licenciement. Lorsque cette
décision lui a été imposée, elle était irrégulière et un licenciement
irrégulier cause nécessairement un préjudice. Le juge doit donc fixer le
montant de la réparation.
*Cass. Soc, 8.1.2020, J 18-21.930
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire