Lu sur Les Echos.fr
Dialogue social : échec des négociations, le gouvernement reprend la main
L’ultime séance de négociations sur le dialogue social en entreprise s’est achevée ce jeudi sur un constat d’échec. Le ministre du Travail en a aussitôt pris acte et rencontrera patronat et syndicats en bilatéral dès la semaine prochaine.
Le pessimisme était de rigueur, ce jeudi, à la reprise des négociations sur le dialogue social. Après avoir échoué en fin de semaine dernière à se mettre d’accord, malgré une cinquième séance de discussion qui aura duré deux jours et une nuit, patronat et syndicats se sont retrouvés ce jeudi matin au siège du Medef pour un ultime rendez-vous qui s'annonçait difficile. Le projet de texte envoyé mercredi par l’organisation patronale, rédigé avec les artisans de l’UPA mais pas la CGPME, en désaccord sur la représentation des salariés dans les entreprises de moins de 11 salariés, n’a pas, loin s’en faut, levé les obstacles permettant d’espérer une conclusion rapide. D’autant que la CGC et la CGT ont fait leur l’agenda de la CFTC, dont le négociateur, Joseph Thouvenel , a prévenu qu’il partirait au plus tard à 18 heures.
Après avoir écouté les remarques de chacune des organisations syndicales sur son texte, le négociateur du Medef, Alexandre Saubot, le PDG du groupe Haulot, s’est engagé à concocter pour 14 h 30 un nouveau projet qui serait le « dernier », selon la CGC et la CGT. « Il faudrait un texte miraculeux, à rebrousse-poil du texte d’hier » pour que la séance soit conclusive, estimait à la pause déjeuner Marie-Françoise Leflon, du syndicat des cadres. Il faudrait un nouveau texte, aurait pu se contenter de dire cette syndicaliste. Car il n’y en a pas eu du tout.
« Un échec collectif dû aux ultras du patronat »
Lorsque la séance a repris, à 15 h 30, Alexandre Saubot n’avait rien à présenter, signant l’échec de la négociation sur la modernisation du dialogue social. « Il y a un moment où il ne faut pas s’acharner [...] On n’arrive pas à franchir la dernière marche », a commenté à la sortie de la réunion le négociateur du Medef, qui conteste l’idée selon laquelle le patronat n’a pas fait preuve d’assez de souplesse. Visiblement affecté, il a tenu « rendre hommage à la qualité de travail dans la négociation » de tous les syndicats, qui ont de leur côté souligné que « ce n’est pas le négociateur patronal qui était en cause ».
« C’est un échec collectif qui est dû aux ultras du patronat : ils voulaient tout, quand on veut tout, on n’a rien », a estimé Joseph Thouvenel , de la CFTC, qui a dénoncé un projet du Medef qui « faisait disparaître des milliers de délégués du personnel ». Un point de vue largement partagé par ses homologues. (...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire