11 AVRIL 2016 | PAR LAURENT MAUDUIT
Un rapport secret de l'Autorité des marchés financiers
confirme les graves irrégularités commises par Natixis Asset Management. La
société de gestion pourrait être renvoyée devant la commission des sanctions
pour avoir lésé plusieurs millions de personnes. L'UFC-Que Choisir, qui a lancé
un appel à témoins, veut fédérer des épargnants pour éventuellement saisir la
justice.
·
Filiale du groupe
BPCE, présidé par François Pérol, la banque d’investissement Natixis, et sa
propre filiale Natixis Asset Management (NAM), entrent dans une zone de
violentes tempêtes. À cela, il y a deux raisons. D’abord, l’Autorité des
marchés financiers (AMF) pourrait décider cette semaine de renvoyer la société
de gestion devant sa commission des sanctions pour de graves irrégularités,
révélées par Mediapart, qui pourraient avoir lésé plusieurs millions
d’épargnants. S’appuyant également sur nos révélations, l’association de
consommateurs UFC-Que Choisir se prépare de son côté à fédérer des épargnants,
vraisemblablement pour introduire un recours en justice.
La banque d’investissement
Natixis a tout à craindre de la prochaine réunion du collège de l’AMF,
qui selon nos informations se tient dans le courant de la semaine. À
l’occasion de cette réunion, le gendarme des marchés financiers doit décider
s’il renvoie ou non la société de gestion vers sa commission des
sanctions. Or, compte tenu de la gravité des faits mis au jour
dans un rapport d’étape de l’AMF, que Mediapart est en mesure de révéler, il y
a sans doute peu d’incertitude sur l’issue de la procédure : Natixis Asset
Management court au-devant de très lourdes sanctions pour des manquements
graves et répétés aux règles légales qui encadrent les marchés financiers et
protègent les épargnants.
Ces irrégularités innombrables, c’est Mediapart qui les a
révélées au fil de très nombreuses enquêtes réalisées au cours de ces derniers
mois. On retrouvera quelques-unes de ces enquêtes ci-contre dans l'encadré « Lire aussi ».
Or, la direction des contrôles de l’AMF a eu vent, elle
aussi, de certaines de ces irrégularités et a engagé un contrôle de Natixis
Asset Management le 3 février 2015, non pas sur la totalité des faits
découverts par Mediapart mais au moins, dans un premier temps, sur certains
d’entre eux. Ce contrôle est maintenant achevé, et c’est au vu du rapport
définitif établi par cette instance de l’AMF que le collège de l’institution
doit décider dans les prochains jours si Natixis Asset Management est ou non
renvoyé devant la commission des sanctions.
Si un renvoi apparaît désormais très probable, c’est
qu’en vérité il a suffi de très peu de temps aux services d’enquête de l’AMF
pour mettre au jour ces irrégularités. C’est ce qui transparaît dans un
document confidentiel de la direction des contrôles de l’AMF, en date du 9
avril 2015, et intitulé : « Note
d’étape sur le contrôle de la société de gestion de portefeuille Natixis Asset
Management ».
Voici cette note d’étape confidentielle : .......................;
La suite de cette très longue enquête sur abonnement sur Médiapart .fr
Notre avis:
Le président du directoire de BPCE, François Pérol, s'est déclaré plus inquiet à certains égards, en ce qui concerne le secteur bancaire européen, que lorsqu'il a pris la tête de la banque en 2009 au plus fort de la crise financière mondiale.
Notre avis:
Vous pouvez constater le beau nuage de fumée, organisé ces jours ci, par la com externe de BPCE Sa, en dramatisant la crise autour des banques, afin de détourner l'attention.
Comparez le nombre d'articles ou de flash TV sur les deux thèmes, c'est édifiant.
Pérol (BPCE) "plus inquiet sur le secteur maintenant qu'en 2009"
Le président du directoire de BPCE, François Pérol, s'est déclaré plus inquiet à certains égards, en ce qui concerne le secteur bancaire européen, que lorsqu'il a pris la tête de la banque en 2009 au plus fort de la crise financière mondiale.
Il a ajouté, en marge d'un forum économique en Italie, que les taux d'intérêt négatifs dans la zone euro posaient un problème majeur car ils limitaient les marges bénéficiaires des banques à des niveaux qui ne sont pas viables à long terme.
"Je suis beaucoup plus inquiet que je ne l'étais en 2009 à certains égards", a-t-il dit samedi, en marge du forum économique Ambrosetti à Cernobbio, sur les rives du lac de Côme.........
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire