Procès BPCE : la défense de François Pérol
trébuche sur un «détail»
23 JUIN 2015 | PAR MARTINE ORANGE
Poursuivi pour prise
illégale d’intérêt, le président de la BPCE a tenté de convaincre le tribunal
qu’il n’avait joué qu’un rôle minime comme secrétaire général adjoint de
l’Élysée. Sa ligne de défense s’est brutalement écroulée au bout de dix heures
d’audience lundi.
La confrontation durait
depuis plus de dix heures. Debout, à la barre, François Pérol commençait à
donner des signes évidents de fatigue. Mais il ne voulait rien céder, refusant
toutes les propositions du président du tribunal de s’asseoir un instant ou de
suspendre l’audience quelques minutes. Un bras de fer subtil s’était installé
entre le président de la BPCE et celui de la 11e chambre du tribunal de grande instance, Peimane
Ghaleh-Marzban. Et François Pérol n’entendait pas concéder le moindre point.
Connaissant le dossier sur le bout du doigt, le président
du tribunal l’assaillait de questions sur chaque pièce, d’une manière courtoise
mais intransigeante. Il voulait comprendre, avait-il expliqué en début
d’audience, quelles étaient réellement les missions d’un secrétaire adjoint de
l’Élysée. Quelle influence réelle ou supposée, François Pérol avait pu avoir
sur le mariage entre les Caisses d’épargne et les Banques populaires avant d’en
prendre la présidence, ce qui lui valait aujourd’hui d’être poursuivi pour
prise illégale d’intérêts ?
Il était plus de 20 heures. Et les questions
continuaient. Le président du tribunal l’interrogeait sur une note qu’il avait
rédigée le 20 octobre 2008 à destination du président de la République. Le
secrétaire général adjoint de l’Élysée y détaillait longuement le plan de
recapitalisation des banques, mis au point en urgence avec le Trésor, la Banque
de France et les grandes banques françaises, dans la tourmente des semaines qui
suivaient la chute de Lehman Brothers. « Êtes-vous
d’accord avec ces propositions ? » avait écrit François Pérol, en
gras.
C’était bien la preuve, soutenaient le ministère public
et les parties civiles dans leur accusation, que François Pérol avait une
influence ou si ce n’est un pouvoir de décision sur les grandes orientations
économiques du pays, qu’il était au cœur du réacteur du pouvoir politique. En
face, François Pérol et ses conseillers soutenaient que sa question ne
concernait qu’.............
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