25 août 2020

Les camarades de promo de Macron promus dans les banques

 

Challenges.fr

Par Pierre-Henri de Menthon le 21.08.2020 à 12h53

Les banques ont renouvelé leurs états-majors. En puisant notamment dans la promotion de l'Ena Senghor, celle d'Emmanuel Macron. 


Nicolas Namias et Sébastien Proto. Deux quadras aux dents longues issus de la promotion Senghor de l'Ena, celle d'Emmanuel Macron. L'un a été désigné dans l'urgence à la tête de Natixis (BPCE), l'autre monte une marche à la Société générale et est désormais considéré comme le probable successeur de Frédéric Oudéa, à la tête de la banque depuis 2008. Directeur financier de BPCE, Nicolas Namias fils et frère de célèbres journalistes a fait carrière dans le groupe issu de la fusion des Banques populaires et des Caisses d'épargne avec un aller-retour à Matignon sous Jean-Marc Ayrault. Il a donc été bombardé au coeur de l'été à la tête de la banque d'investissement Natixis.

Natixis malmené 

"Son prédécesseur, apprécié et compétent, a clairement servi de fusible", explique le chasseur de tête Thierry Carlier Lacour (Traditions & Associés). Nommé DG il y a deux ans, Francois Riahi, lui aussi énarque, avait dû gérer plusieurs dossiers délicats, dont celui d'H2O, une structure intégrée à Natixis bien avant son arrivée qui a désagréablement surpris la place par ses contre-performances et ses méthodes de gestionLes révélations du Financial Times sur cette affaire n'ont pas été sans conséquences, notamment sur la confiance des investisseurs. Alors que l'action BNP Paribas a perdu 11% de sa valeur en un an, la facture est trois fois plus lourde pour Natixis.

Nouvelle génération

C’est encore pire pour le titre Société générale qui a fondu de 38% sur la période. Si Frédéric Oudéa sauve sa peau, il a dû faire un ménage estival dans son état-major. Les départs des directeurs généraux délégués Philippe Heim et Séverin Cabannes ouvrent la voie à Sébastien Proto, directeur de la stratégie promu directeur général adjoint. Pas de doute que l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy et David de Rothschild fait partie de "la nouvelle génération de dirigeants à fort potentiel" évoquée le 3 août par le conseil d’administration qui a entériné la promotion. Ils rejoignent au firmament de la finance tricolore Marguerite Bérard-Andrieu, major de leur promotion de l'Ena, qui pilote depuis l'an dernier l'activité banque de détail de BNP Paribas après avoir été numéro deux de BPCE. Fusion, cessions d’actifs, suppressions d’effectifs: les trois camarades de la promo d'Emmanuel Macron vont se retrouver assez rapidement au cœur de la recomposition du paysage financier français, qui devrait s’accélérer avec la crise.

Ribadeau-Dumas en lice?

Les récents départs du charismatique DG du Crédit Mutuel Arkéa Ronan Le Moal et de Rémy Weber, patron de la Banque Postale sont à l’inverse la conséquence de grandes manœuvres. Le scalp de Le Moal aurait été offert par l’ancien Crédit Mutuel de Bretagne en gage de bonne volonté au reste du groupe, contre qui il était en guerre de sécession. Quant à Weber, c’est Philippe Wahl, le patron de La Poste qui aurait obtenu son départ après le rapprochement avec CNP Assurances. Du coté de Brest, ou Arkéa reste présidée par Jean-Pierre Denis, on a opté juste avant le confinement pour une promotion interne avec Hélène Bernicot, dans la maison depuis 2004. A la Banque postale, l’idée est de trouver un candidat externe. Les énarques Marie Cheval (ex-Boursorama) et Marie-Anne Barbat-Layani (ex-Fédération bancaire française) auraient décliné. Le nom d'un autre énarque de choc, Benoît Ribadeau-Dumas, ex-bras droit d’Edouard Philippe à Matignon, circule également.

 

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