Coronavirus : plus d'un cluster sur cinq
se trouve en entreprise
Dans un contexte de recrudescence de l'épidémie de Covid-19, les entreprises apparaissent comme d'importants foyers de propagation du virus. Des disparités régionales persistent cependant concernant leur nombre. Pas moins de 61 clusters sont identifiés en Ile-de-France.
En Ile-de-France, on
dénombre 61 clusters actifs en milieu professionnel, dont près de la moitié
déclarés par des entreprises privées et des collectivités. (iStock)
Par Colette Aubert
Publié le 12 août 2020
à 17h56Mis à jour le 12 août 2020 à 18h03
Les regroupements familiaux et amicaux ne sont pas les seuls responsables
de la reprise de l'épidémie de coronavirus. Les entreprises sont montrées du
doigt, alors que le nombre de clusters ne cesse de croître (91 nouveaux foyers
hebdomadaires déclarés début août contre 65 fin juillet).
Début août, les
entreprises hors établissements de santé représentaient, selon Santé Publique France , 134 (soit
22 %) des 609 clusters signalés en métropole et dans les DOM-TOM. « Dans
les open spaces, des personnes se côtoient 8 heures par jour, et beaucoup
de mesures barrières ne sont que peu facilement applicables. Les milieux clos
et humides, eux, avec des systèmes de renouvellement d'air, favorisent le
brassage et l'exposition d'un plus grand nombre de personnes au virus »,
indiquait début juillet au « Parisien » Michèle Legeas, enseignante à
l'EHESP et spécialiste de l'analyse et de la gestion des situations à risques
sanitaires. En mai, l'abattoir Tradival à Fleury-les-Aubrais avait signalé une
cinquantaine de cas positifs. Au début du mois dernier, la centrale nucléaire
de Belleville-sur-Loire avait également fait état de 23 cas positifs.
61 clusters en Ile-de-France
Alors que la France
connaît un rebond du nombre d'individus contaminés sur le territoire, le nombre
de clusters en entreprises dans certaines régions ne faiblit pas. Lundi,
Sébastien Debeaumont, directeur général adjoint de l'Agence régionale de santé
(ARS) de la région Sud annonçait « 80 cas confirmés en entreprise »,
correspondant à 11 foyers. Parmi eux : la Compagnie maritime d'affrètement
CGA-CGM, avec 10 cas confirmés. Cependant, l'ARS de la région indique que « le
contact tracing a été réalisé, les personnes malades sont isolées pendant
quatorze jours » et il n'y a « aucun cas
grave. »
En Ile-de-France, on
dénombre 61 clusters actifs en milieu professionnel (en comptant les
établissements de santé), dont près de la moitié déclarés par des entreprises
privées et des collectivités. Parmi ceux-ci, 17 d'entre eux se situent à Paris
même, 7 en Seine-et-Marne, 3 dans les Yvelines, 8 dans l'Essonne, 4 dans les
Hauts-de-Seine, 6 en Seine-St-Denis, 8 dans le Val-de-Marne et 8 dans le Val
d'Oise.
De manière
générale, « 500 nouveaux cas sont déclarés par jour alors que nous
étions à 200 à la mi-mai et une centaine à la fin du mois de juin. Le nombre de
clusters a augmenté par rapport à la semaine dernière, mais reste constant ces
derniers jours », indique l'ARS francilienne.
Certaines régions
restent toutefois beaucoup plus épargnées : en Auvergne-Rhône-Alpes, 3
clusters actifs en milieu professionnel seulement ont été identifiés :
deux en Haute-Savoie, et un dans la Drôme. En Bretagne, aucun cluster n'a été
signalé en milieu professionnel.
Notre avis:
- Nous le disons depuis la décision de BPCE Sa de stopper le travail à domicile, que cette décision était trop hâtive et en total décalage avec les principes de précaution sanitaire.
- Nous pensons donc que cette entreprise a contribué à la recrudescence de nombre de cas rencontrés en région parisienne.
- Nous parlions de responsabilité sociétale, nous continuons de penser que BPCE Sa a rater ce rôle.
- Nous espérons que cette leçon pourra servir, dans le cas hautement risqué des retours des salariés de toutes les régions de vacances et que BPCE Sa adoptera enfin la sagesse en revenant à une large politique de travail à distance.
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