les echos
SOLVEIG
GODELUCK Le 03/12 à
10:00 Mis à jour à 10:59
Dans son rapport annuel sur les pensions, l'organisation des pays
développés plaide pour des réversions plus modestes et qui ne pèsent pas sur
les célibataires ou les couples bi-actifs.
- « A-t-on encore besoin de pensions de réversion ? » Dans son rapport annuel sur les retraites publié ce lundi, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne prend pas de gants.
- Elle pose la question qui fâche, soulignant la réduction des incitations à travailler que constitue les droits trop généreux pour le conjoint survivant.
- L'avenir de la réversion est le sujet qui a le plus échauffé les esprits depuis que l'on discute réforme des retraites en France - alors que, à ce stade, le gouvernement ne parle que d'une « harmonisation » des régimes de réversion.
Pension réduite pour
les couples
Les réversions assurent en moyenne un taux de
remplacement de 50 % de la pension de la personne décédée pour le
survivant. Selon l'organisation des pays développés, elles ne devraient pas
servir à autre chose qu'à assurer un niveau de vie honorable aux veufs et aux
veuves - des femmes dans 85 % des cas. « Vu la façon dont
elles sont conçues actuellement, cependant, les pensions de réversion
impliquent généralement une redistribution entre les foyers »,
critique-t-elle. Autrement dit, ce sont les célibataires qui
« subventionnent » la retraite des couples et les couples bi-actifs
qui paient pour les mères au foyer.
C'est pourquoi l'OCDE propose de « réinternaliser » à
l'intérieur de chaque couple ou au moins pour l'ensemble des couples, le coût
de ces réversions. Il y a plusieurs façons d'y parvenir.
Au Chili ou en Suède,
les époux peuvent décider de toucher une pension réduite tant qu'ils sont
vivants tous les deux et peuvent mutualiser leurs dépenses. Cela permet au survivant
de toucher une pension plus élevée. Mettre en oeuvre une telle réforme sans
alourdir le coût total des pensions impliquerait de baisser de 9 % les
pensions des retraités en couple.
Une réversion à deux
étages
L'autre façon de procéder consiste à couper en deux
les droits. Cette technique du « splitting » a été adoptée en Suisse,
de façon obligatoire, et en Allemagne, en option. De la même façon que les
époux ou les concubins décident de mettre en commun leurs revenus et leurs
biens pendant la vie active, ils mettent en commun leurs droits à retraite.
Cette somme est ensuite divisée à 50/50 ou bien selon leurs apports respectifs.
Toutefois, souligne l'OCDE, le « splitting » ne suffit
pas pour remplacer la réversion. En effet, avec le veuvage, les économies
d'échelle de la vie en couple disparaissent et le niveau de vie risque encore
de se dégrader en deçà du seuil acceptable par la société. « Après
la mort de leur conjoint, les survivants qui n'ont pas travaillé perdent en
moyenne 24 % de leur revenu disponible dans les 35 pays de l'OCDE. Sans
réversions, la perte serait de 61 % », rappelle-t-elle. Par
ailleurs, les réversions concourent à la réduction des écarts de pensions hommes-femmes ,
qui découlent de l'inégalité des salaires.
D'où la nécessité de prévoir une sorte de socle de
réversion en complément d'éventuelles pensions partagées. « Par
exemple, avec un splitting à 50-50, un taux de remplacement autour de 40 %
suffirait pour améliorer le niveau de vie d'une veuve n'ayant jamais travaillé,
alors qu'il faudrait un taux de 70 % en l'absence de splitting »,
avancent les auteurs du rapport.
Solveig Godeluck
Notre avis:
- tu l'as mis où ton gilet ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire