77 % des cadres consultent leurs emails en dehors du bureau, d’après une étude de l'Ifop pour Securex. Une hyper connexion qui touche tous les secteurs et toutes les générations. Et que peu d'entreprises combattent.
par Chloé Joudrier 01/07/2016 Liaisons Sociales Magazine
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Week-ends et vacances sont toujours des moments très attendus pour évacuer le stress emmagasiné au travail. Mais entre deux brochettes retournées sur le barbecue, les cadres ne peuvent s’empêcher de regarder leurs emails. Ils seraient ainsi 77% à consulter leurs communications professionnelles hors temps de travail, selon un sondage de l'Ifop pour Securex, un spécialiste de la gestion du capital humain en entreprise.
Les raisons de cette hyper connexion ? Le «besoin de se rassurer», pour 80% des personnes interrogées. «Pour ne pas être débordés» lors du retour au travail, pour 63% d'entre eux. Deux motifs qui illustrent la pression que subissent les cadres. Selon l’étude, certains secteurs d'activité sont davantage touchés que d'autres par le phénomène. Les professions libérales arrivent en tête, avec un taux de 87% d'hyper connectés, suivies de près par la construction (83%) et, moins attendu, l'administration (80%).
Malgré ces taux très élevés, les cadres ont néanmoins conscience du caractère nuisible de cette connexion quasi-permanente. Ils la jugent ainsi à 82% anxiogène. Et sont 48% à la considérer comme un facteur de stress.
L'âge joue très peu dans la propension à consulter, ou non, sa messagerie pendant ses temps de repos. Les cadres de 50 à 64 ans sont ainsi 80% à lire leurs mails pendant le week-end, tandis que les moins de 35 ans le font à 77%. Preuve que la «nouvelle génération» n'est pas plus geek que l'ancienne ! D'ailleurs, les jeunes se disent plus stressés (50%) que leurs ainés (44%) par cette difficulté à se déconnecter. Peut-être parce qu'ils veulent montrer leur motivation ou ont peur d’être jugés…
Ces résulats montrent l'ampleur du phénomène. Et ils sont préoccupants : les médecins citent en effet l’hyper connexion comme un facteur majeur conduisant au burn-out. En la matière, la loi El Khomri prévoit bien d'encadrer les pratiques. Mais le «droit à la déconnexion» qu'elle contient, visant à assurer «le respect des temps de repos et de congés» des salariés, ne dépasse guère le stade des déclarations d'intention.
Sans attendre, certaines entreprises ont pris des mesures. À l'image d'Orange, d'Allianz France et de Volkswagen, qui ont mis en place un blocage des mails le soir et le week-end. Ou d'Atos, qui va plus loin en bannissant les mails pour favoriser la communication par son réseau social interne. Autre exemple, celui de PriceMinister Rakuten, qui a instauré des journées sans mail.
Notre avis:
Suite à la condamnation de BPCE Sa en tribunal de police ( projet AQR), la DRH avait annoncé une fermeture des possibilités de connexions les nuits et WE.
A ce jour, nous attendons toujours les mises en oeuvre.
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