10 février 2015

BPCE Sa CFTC Infos: Le renvoi de François Pérol en correctionnelle émeut au sein de BPCE

Le patron du groupe mutualiste va être jugé pour prise illégale d'intérêts.

Ce renvoi suscite des inquiétudes et réveille des oppositions.

François Pérol sera fixé mercredi prochain sur l'ampleur du soutien que lui témoignent les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, après l'annonce de son renvoi en correctionnelle pour prise illégale d'intérêts, dans l'enquête sur sa nomination à la tête de BPCE. C'est en effet le 18 février que se réunira le conseil de surveillance du groupe mutualiste, à la veille de la publication des résultats annuels de l'établissement.
BPCE n'a pas tenu, cette fois-ci, à réunir en urgence son conseil de surveillance, comme ce fut le cas en février 2014 après la mise en examen de François Pérol. Les membres du conseil lui avaient alors renouvelé leur confiance à l'unanimité. « Cette fois-ci, il n'était ni indispensable, ni souhaitable de réunir le conseil, note un de ses membres. La prise illégale d'intérêts est peu connue du grand public, qui peut imaginer beaucoup de choses pas très sympathiques. Ce n'est donc pas excellent en termes de réputation pour le groupe. » « Tous les membres du conseil de surveillance n'ont pas forcément envie de donner quitus à François Pérol. Et l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête inquiète », avance une source au sein d'un établissement régional du groupe.

« Une ambiance malsaine »

Si officiellement aucune opposition ne s'exprime à ce stade, il en va autrement en coulisses. « Un activisme existe, c'est certain. Ceux qui veulent prendre la place de François Pérol en sont à l'origine », note un patron de banque régionale, regrettant « une ambiance malsaine, dont le groupe n'a pas besoin ». Selon nos informations, les oppositions seraient plus fortes du côté des présidents non exécutifs des caisses et des banques régionales. « Ils auraient plus de facilité à adopter une position cohérente, à savoir utiliser le prétexte de ce renvoi pour demander le départ de François Pérol. Mais tout cela est très prématuré et le débat n'existe pas à ce jour officiellement au niveau des fédérations », précise un observateur. « Ces opposants sont ultra-minoritaires », renchérit de son côté une autre source au sein de BPCE.
Quel que soit son poids, il semble que l'opposition à l'actuelle direction du groupe cherche à se mettre en ordre de bataille pour une échéance plus lointaine. « Il est possible qu'il y ait des secousses à l'occasion du renouvellement du conseil de surveillance de BPCE, en mai prochain », prévient un responsable au sein d'une des banques régionales.
Il est reproché à François Pérol d'avoir accepté en février 2009 de prendre la tête du groupe issu du mariage entre les Banques Populaires et les Caisses d'Epargne alors qu'il avait suivi le dossier à l'Elysée en tant que secrétaire général adjoint chargé de l'économie. L'enquête a été déclenchée par les plaintes de l'association de lutte contre la corruption Anticor et des syndicats Sud et CGT. Les autres organisations syndicales ne s'y sont pas jointes et plusieurs saluent d'ailleurs les résultats obtenus par François Pérol depuis son arrivée à la tête du groupe. Mais « il appartient aux dirigeants des sociétés mères de BPCE, à savoir les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires, de prendre leurs responsabilités dans ce contexte nouveau  », a réagi l'Unsa, deuxième organisation syndicale du groupe, après le renvoi en correctionnelle. Les prochains mois seront déterminants.

Véronique Chocron, Les Echos

Notre point de vue:

Nous continuons de penser que la situation actuelle est pénalisante pour l'image de l'entreprise et par conséquent pour celle de ses salariés.
Nous espérons qu'enfin les choses vont se clarifier rapidement, dans l’intérêt de tous.

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