Les banques lancent déjà de nouveaux plans d’économies
Le Monde
Véronique Chocron
23 May 2020
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BNP Paribas et Société générale
vont, à elles deux, réduire leurs coûts de plus de 2 milliard d’euros, dont 1
milliard en raison de la pandémie
Depuis la grande crise financière de
2008, partout sur le Vieux Continent, le développement des grands groupes
bancaires européens va de pair avec des programmes de réductions de coûts
chroniques. Cette année, la pandémie de Covid-19 va accentuer ces plans
d’austérité.
En France, les banques sont certes loin
de figurer parmi les secteurs économiques les plus touchés par le choc
économique dû au confinement, mais elles ont toutefois ressenti, dès le premier
trimestre, les effets de la crise : Société générale et Natixis, la
filiale cotée du groupe Banque populaire-Caisse d’épargne (BPCE), ont essuyé
des pertes nettes, respectivement de 326 millions et 204 millions
d’euros. BNP Paribas et le Crédit agricole ont bien résisté, mais ont
toutes deux enregistré des bénéfices en recul de 33 % sur un an (1,3 milliard
et 908 millions d’euros). Les institutions financières ont, en effet, dû
accumuler de lourdes provisions pour faire face à des pertes potentielles de
crédits, puisque de nombreux prêts souscrits par leurs clients entreprises ne
pourront pas être remboursés.
Lors de l’assemblée générale de BNP
Paribas, le 19 mai, le directeur général du groupe, Jean-Laurent Bonnafé, a
souligné devant les investisseurs que le programme actuel de réduction de
coûts, initialement chiffré à 1 milliard d’euros, allait être revu à la hausse,
à 1,4 milliard d’euros en 2020, « voire un peu plus », en raison de la
pandémie. La banque anticipe une baisse de ses activités de services,
rémunérées par des commissions, qui ne sera pas compensée par la bonne
dynamique des crédits. Comment l’établissement compte-t-il économiser de
nouveau 400 millions d’euros ? Moins de lancements de nouveaux projets, moins
de voyages, dit-on chez BNP Paribas. « Malheureusement, ces réductions de
coûts passeront en partie par des réductions d’effectifs », indique Richard
Pons, délégué syndical CFDT chez BNP Paribas. Aucun plan de départs
supplémentaire n’est prévu à ce jour, mais le groupe ne remplace pas tous les
départs.
« Nous gelons les embauches »
Société générale a, de son côté, chiffré
les nouveaux « efforts sur les coûts » à un montant entre 600 millions et 700
millions d’euros en 2020. « Nous gelons les embauches, nous arrêtons les frais
de consultants, nous revoyons les dépenses informatiques. Nous avons arrêté les
voyages à travers le monde, qui représentent des sommes non négligeables, a
détaillé Frédéric Oudéa, le directeur général du groupe, en présentant ses
comptes trimestriels. Nous allons tirer les leçons de cette crise pour
l’avenir, dans le cadre de notre futur plan stratégique 2021-2025, sur les
manières différentes de travailler. »« La clientèle va-t-elle revenir dans les
agences ? », s’inquiète Philippe Fournil, délégué national CGT chez Société
générale.
Natixis estime pour sa part que sa
« base de coût pourrait être réduite de 8 % à 10 % par rapport à 2019 ». « Des
recrutements prévus sont reportés, et un coup d’arrêt drastique a été porté au
recours aux prestataires externes », indique une source syndicale.
Ce coup de frein intervient après une
année noire pour l’emploi dans le secteur bancaire. Dans un contexte de taux
d’intérêt durablement bas, de baisse marquée de la fréquentation des agences et
d’automatisation des métiers, les grands établissements européens, en quête de
rentabilité, ont annoncé, au cours des quinze derniers mois, plus de 80 000
suppressions de postes. « Les salariés de la banque sont inquiets pour l’avenir
de leurs métiers depuis déjà plusieurs années, constate Frédéric Guyonnet, le
président national du syndicat SNB-CFE-CGC. La crise liée au Covid-19 risque
d’accélérer cette transformation. »
Société Editrice du Monde
NOTRE AVIS:
- BPCE SA sort déjà d'un plan de réduction des charges, nommé OPAL, avec tout le succès ( nombreux articles dans ce blog )que l'on a pu vous décrire.
- Nous sommes persuadés que la Direction, prenant prétexte du COVID 19, va, cette fois, avec la bénédiction du Gouvernement, se lancer dans des procédures beaucoup plus drastiques
Demain: un point "clash" investigation !
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