1 août 2014

La Banque de France épingle les Caisses d'épargne

dimanche 27/7/2014


Deux injonctions ont été faites au groupe bancaire pour la mauvaise gestion de ses dépôts.

Il n'y a pas le feu mais l'alerte est sérieuse. Selon nos informations, la Banque de France a envoyé fin 2013 deux lettres de "mise en demeure" au groupe Banque populaire-Caisse d'épargne (BPCE). Dans les deux cas, il s'agissait du second avertissement pour que la banque rentre dans le rang. Le Crédit foncier, comme l'ensemble du groupe BPCE, était visé par ses injonctions. 
La Banque de France leur reproche de ne pas assez utiliser les dépôts disponibles dans les Caisses d'épargne et les Banques populaires pour couvrir leurs prêts. Un problème que la crise des dettes d'État, à l'été 2011, avait cristallisé dans plusieurs banques européennes. La Banque de France, silencieuse sur ces sujets sensibles, n'a pas souhaité faire de commentaires. "Il n'y a pas de problème de financement en soi, assure pourtant une source proche de l'institution. C'est un sujet qui concerne la gestion des dépôts de leurs clients." Ceux-ci étaient sous-utilisés en interne et ne remplissaient pas les règles européennes en la matière.

Réponse de BPCE en septembre

Comme d'autres, la deuxième banque française faisait trop appel à la Banque centrale européenne (BCE) et aux marchés financiers pour ses besoins. Les montants concernés s'élevaient à environ 30 milliards d'euros sur des ressources totales de 160 milliards d'euros.
Le "carton jaune" adressé au Crédit foncier n'est pas étonnant. Cette banque, spécialisée dans le crédit immobilier, prête davantage qu'elle ne collecte d'épargne. En revanche, ce déséquilibre est plus gênant pour les Caisses d'épargne et les Banques populaires, qui regorgent de dépôts. "BPCE a un problème de centralisation de l'argent de ses clients, explique une autre source proche de la Banque de France. Les Banques populaires ne le remontent pas assez au groupe." La banque présidée par François Pérol n'a pas souhaité réagir. Mais un bon connaisseur du sujet défend : "C'est un groupe jeune, créé en 2009, et très décentralisé. Ils ont fait des efforts et doivent continuer." Le cas du Crédit foncier a été réglé fin juin, comme l'autorisait le délai du régulateur. BPCE présentera un état des lieux des mesures mises en place à ses administrateurs jeudi, avant la publication de ses résultats semestriels. Et répondra officiellement en septembre à la Banque de France. Ses efforts semblent rassurants

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