2 juillet 2020

L'AMF et la FCA s'intéressent de près aux actifs non cotés de H2O AM (suite et pas fin)



Le destin des dettes privées et actions non cotées liées au financier allemand controversé Lars Windhorst interroge les gendarmes français et britannique des marchés financiers.
AMF Paris. Autorité des Marchés Financiers (Arnaud Poilleux/Les Echos)
Par Bastien Bouchaud
Publié le 2 juil. 2020 à 18h15

H2O Asset Management, filiale de Natixis IM, est dans le viseur des régulateurs. Les gendarmes français et britannique des marchés financiers s'intéressent de près au sort des actifs non cotés liés au financier allemand controversé Lars Windhorst . 
  • Des dettes privées et actions non cotées qui empoisonnent la vie de H2O depuis plus d'un an. A l'époque, le « Financial Times » avait révélé que différents fonds de la société de gestion possédaient plus de 1 milliard d'euros de ces actifs illiquides . Les investisseurs avaient par la suite retiré environ 8 milliards d'euros d'encours des fonds gérés par H2O.

Cession des titres
La Financial Conduct Authority (FCA) et l'Autorité des marchés financiers (AMF) se penchent sur l'ensemble du parcours de ces titres émis par des sociétés liées au groupe Tennor, la holding de Lars Windhorst. Les superviseurs s'intéressent notamment aux raisons qui ont poussé H2O à participer aux placements de dette privée et aux levées de capitaux de Tennor Holdings. Les fonds gérés par H2O investissent principalement sur les marchés cotés, en pariant sur l'évolution des obligations, des devises et des actions, en général via des dérivés.
Les conditions de cession de certains de ces titres font également partie des sujets couverts par la FCA, d'après le « Financial Times ». La société de gestion a en effet signé un accord fin avril avec une société liée à Lars Windhorst, soutenue par un groupe d'investisseurs allemands, pour céder une partie de ses titres non cotés. 
  • Les conditions de la cession n'ont pas été rendues publiques, ce qui a amené un Lord britannique à demander à la FCA de s'assurer que les clients de H2O n'avaient pas été lésés dans l'opération.


Recrutement en cours
L'intérêt des régulateurs pour H2O intervient alors que la société de gestion a été prise à revers par la violente chute des marchés en mars. Plusieurs de ses fonds ont enregistré des pertes supérieures à 50 %, jusqu'à près de 80 %. 
  • A quoi se sont ajoutées des sorties d'environ 1 milliard d'euros depuis le début de l'année. La société de gestion compte désormais 22 milliards d'euros sous gestion, contre plus de 30 milliards en fin d'année dernière.

Entre la fuite des investisseurs à l'été dernier et les pertes brutales enregistrées par de nombreux fonds de H2O cette année, certains de ses fonds ont dépassé à plusieurs reprises des limites réglementaires . 
  • Du fait de ces titres, les plafonds réglementaires sur la proportion d'actifs non cotés ainsi que les limites sur le risque de contrepartie ont été dépassées. 
  • Au point d'inciter son actionnaire principal, Natixis IM, à s'engager à l'automne dernier dans une refonte de la gestion des risques . H2O AM recrute d'ailleurs actuellement un spécialiste de la conformité, chargé en premier lieu « de comprendre toute préoccupation ou question de l'AMF » et de s'assurer de leur réponse, ainsi que de gérer les audits requis par le régulateur français.



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