9 juillet 2020

Par le cabinet qui a présenté le projet "OPAL" à BPCE Sa, La banque de détail se cherche un nouveau modèle



Franck Joselin  08/07/2020 L'AGEFI Quotidien / Edition de 7H
Le cabinet de conseil Alvarez & Marsal estime que les banques de détail françaises vont devoir drastiquement réduire leurs coûts pour pallier leur baisse de revenus et la hausse du coût du risque.


Le titre de l’étude d’Alvarez et Marsal, «Banque de détail, un modèle économique à bout de souffle ?», a beau être à la forme interrogative, ses conclusions laissent assez peu de place au doute. Le cabinet de conseil en transformation d’entreprises et en restructuration estime en effet que le modèle économique des banques de détail françaises est «dépassé» et «en déclin». Dans les prochaines années, elles devront donc mettre en place des mesures d’économies drastiques.
Les banques sont actuellement confrontées à un «effet ciseau», avec une baisse de leurs revenus accompagnée d’une hausse du coût du risque - particulièrement bas ces dernières années -, cela principalement à cause de la crise du Covid-19. «Les banques de détail subiraient une baisse du résultat d’exploitation de 10,6 milliards d’euros dans un scénario de crise modérée (chute du produit net bancaire de 8% et hausse du coût du risque de 200%)», peut-on lire dans l’étude. 
Pour faire face à cette situation, le consultant estime que des économies pourraient être faites via la fermeture d’agences, qui pourrait engendrer une baisse de charges de 5 milliards d’euros, ou la digitalisation de certains services, pour une économie de 3 milliards d’euros supplémentaires. Cependant, «dans un contexte social sensible, la priorité doit être portée sur la réduction de la dépense externe qui représente 40% des dépenses des banques de détail», estime Alvarez & Marsal.
La récente crise n’est cependant pas, selon le cabinet, le seul facteur de déclin des banques de détail en France. 
Sur les 5 dernières années, leur coefficient d’exploitation s’est structurellement dégradé, passant de 66% en 2014 à 70% en 2019.  
Les raisons en sont anciennes et bien identifiées. 
En premier lieu, les taux d’intérêts durablement bas obèrent les marges nettes d’intérêt. 
Ensuite, la concurrence s’est accrue sur ce secteur, notamment avec le développement des néobanques et des banques en ligne. 
Les acteurs traditionnels sont par ailleurs confrontés à une surcapacité de leurs réseaux physiques, avec des clients qui se rendent de moins en moins en agence. Ils doivent aussi faire face à la transformation digitale, le tout dans un environnement réglementaire de plus en plus pesant. 
Quelle que soit la forme qu’elle prendra, une adaptation des banques à ces tendances de fond demeure donc inéluctable.
Notre avis:

Ce cabinet a fait une étude à BPCE Sa et en a déjà tiré des conclusions "saignantes" de réductions des charges.
La mise en oeuvre dans le cadre de la GPEC a été, jusqu'à présent lente au démarrage, mais nous ne doutons pas qu'il y aura un coup d’accélérateur, destructeur d'emplois dans les prochains mois.

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