Franck Joselin 08/07/2020 L'AGEFI
Quotidien / Edition de 7H
Le cabinet de conseil
Alvarez & Marsal estime que les banques de détail françaises vont devoir
drastiquement réduire leurs coûts pour pallier leur baisse de revenus et la
hausse du coût du risque.
Le titre de l’étude d’Alvarez et Marsal, «Banque de détail, un
modèle économique à bout de souffle ?», a beau être à la forme
interrogative, ses conclusions laissent assez peu de place au doute. Le cabinet
de conseil en transformation d’entreprises et en restructuration estime en
effet que le modèle économique des banques de détail françaises est «dépassé» et «en
déclin». Dans les prochaines années, elles devront donc mettre en place des
mesures d’économies drastiques.
Les banques sont actuellement
confrontées à un «effet ciseau», avec une baisse de leurs revenus accompagnée
d’une hausse du coût du risque - particulièrement bas ces dernières
années -, cela principalement à cause de la crise du Covid-19. «Les
banques de détail subiraient une baisse du résultat d’exploitation de
10,6 milliards d’euros dans un scénario de crise modérée (chute du produit
net bancaire de 8% et hausse du coût du risque de 200%)», peut-on lire dans
l’étude.
Pour faire face à cette situation, le consultant estime que des
économies pourraient être faites via la fermeture d’agences, qui pourrait engendrer une baisse de
charges de 5 milliards d’euros, ou la digitalisation de certains services, pour
une économie de 3 milliards d’euros supplémentaires. Cependant, «dans
un contexte social sensible, la priorité doit être portée sur la réduction de
la dépense externe qui représente 40% des dépenses des banques de détail»,
estime Alvarez & Marsal.
La récente crise
n’est cependant pas, selon le cabinet, le seul facteur de déclin des banques de
détail en France.
Sur les 5 dernières années, leur coefficient d’exploitation
s’est structurellement dégradé, passant de 66% en 2014 à 70% en 2019.
Les
raisons en sont anciennes et bien identifiées.
En premier lieu, les taux
d’intérêts durablement bas obèrent les marges nettes d’intérêt.
Ensuite, la
concurrence s’est accrue sur ce secteur, notamment avec le développement des néobanques et des banques en ligne.
Les acteurs traditionnels sont par ailleurs confrontés à une surcapacité de
leurs réseaux physiques, avec des clients qui se rendent de moins en moins en
agence. Ils doivent aussi faire face à la transformation digitale, le tout dans
un environnement réglementaire de plus en plus pesant.
Quelle que soit la forme
qu’elle prendra, une adaptation des banques à ces tendances de fond demeure
donc inéluctable.
Notre avis:
Ce cabinet a fait une étude à BPCE Sa et en a déjà tiré des conclusions "saignantes" de réductions des charges.
La mise en oeuvre dans le cadre de la GPEC a été, jusqu'à présent lente au démarrage, mais nous ne doutons pas qu'il y aura un coup d’accélérateur, destructeur d'emplois dans les prochains mois.
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