12 novembre 2019

A partir de 16h47, les Françaises travailleront « gratuitement »




Mardi 5 novembre, les femmes cessent d'être rémunérées et cela jusqu'à la fin de l'année 2019. En cause : les écarts de salaires avec leurs homologues masculins. En moyenne les Européennes ont cessé d'être rémunérées ce lundi, date de la Journée européenne de l'égalité salariale.

En moyenne les femmes Européennes gagnent 16 % de moins que les hommes, selon 
Publié le 5 nov. 2019 à 9h32

Le rendez-vous est fixé. Mardi 5 novembre, dès 16 h 47, les Françaises travailleront pour rien selon le groupe Les Glorieuses . Dans un rapport, l'organisme européen de la statistique souligne que les inégalités salariales sont encore vivaces dans l'Hexagone. En effet, les femmes en France gagnent en moyenne 15,2 % de moins que leurs homologues masculins.
Et les Européennes ne sont pas en reste. En moyenne les femmes du Vieux Continent travaillent gratuitement à partir du 4 novembre, date de la Journée européenne de l'égalité salariale. La Commission européenne souligne qu'elles gagnent en moyenne 16 % de moins que les hommes. Autrement dit, pour chaque euro gagné dans l'heure par un homme, une femme gagnait en moyenne 84 centimes. Ce chiffre est cependant en légère amélioration par rapport à l'écart de 16,2 % l'année dernière.

Depuis 15 h 35 ce mardi, les Françaises travaillent « gratuitement »
Des progrès encore « trop lents » pour Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, Marianne Thyssen, commissaire chargée de l'emploi et Vera Jourova, commissaire chargée de l'égalité des genres. Dans une déclaration commune, ils rappellent en outre que le principe de l'égalité de rémunération est inscrit depuis plus de 60 ans dans les traités européens. Pour autant, « les femmes en Europe ne voient toujours pas les lois correspondre à la réalité de leur vie quotidienne », détaillent-ils.
Des raisons multiples et complexes
Plafond de verre, travail à temps partiel et gestion familiale : dans son rapport la Commission européenne avance plusieurs raisons à ce déséquilibre. Les postes d'encadrement sont ainsi dans chaque secteur majoritairement occupés par des hommes et les femmes reçoivent moins régulièrement des promotions. « Parmi les directeurs généraux, 6,3 % sont des femmes », pointe ainsi le rapport. Sans compter que les femmes sont surreprésentées dans des secteurs moins rémunérateurs.

Les inégalités salariales entre femmes et hommes sont moins fortes en début de carrière
En outre, une femme sur trois réduit ainsi son temps de travail pour consacrer plus de temps aux tâches ménagères et à l'éducation des enfants. Seul un homme sur dix prend une décision similaire. Par ailleurs « les interruptions de carrière influencent non seulement le salaire horaire, mais également les futures rémunérations et retraites », explique la Commission.
Disparités au niveau européen
Si ces inégalités se vérifient dans chaque pays européen, les différences de salaire entre les hommes et les femmes ne sont pas homogènes en Europe. « L'écart de rémunération dans les Etats membres, en 2016, allait de juste plus de 5 % en Roumanie et en Italie à plus de 25 % en Estonie, suivie par la République tchèque et l'Allemagne (près de 22 % chacune) », souligne ainsi Eurostat.
Des leviers d'action existent toutefois. Pour lutter contre ces discriminations en France, le groupe Les Glorieuses appelle le gouvernement à adopter trois mesures concrètes : la mise en place d'un congé paternité équivalent au congé maternité, une transparence sur les salaires et un certificat d'égalité obligatoire. Des solutions qui ont déjà fait leurs preuves, à l'instar du congé parental de seize mois à répartir entre le père et la mère mis en place en Suède.
Tifenn Clinkemaillié

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