21 octobre 2020

Attention à vos masques !

 

Masques DIM toxiques ? L’exécutif demande aux fonctionnaires de ne plus les porter

La marque avait, comme d’autres, remporté un appel d’offres du gouvernement. Compte tenu des inquiétudes portant sur la toxicité des masques, les différents ministères doivent trouver des alternatives.


Par Iris Peron, le parisien .fr 

Le 20 octobre 2020 à 21h41, modifié le 20 octobre 2020 à 23h14

Gendarmes, enseignants, personnels de certains ministères et même certaines associations… Alors que l'épidémie de coronavirus reprend de la vitalité dans l'Hexagone, de nombreux fonctionnaires ont reçu ces dernières semaines des dotations de masques de la marque DIM- l'une des marques, avec Corèle notamment, ayant remporté un appel d'offres gouvernemental.

Mais le port de ces masques en tissus acquis par l'Etat au printemps et traités par DIM à la zéolite d'argent et de cuivre - un agent biocide certes autorisé par la réglementation européenne mais dont la toxicité est soulignée par plusieurs études récentes - interroge les personnels concernés. Plusieurs voix se sont élevées ces derniers jours, notamment après la publication d'un article de Reporterre, poussant l'exécutif à faire machine arrière.

Un avis de l'ANSES sollicité

Ainsi, depuis une semaine, les notes dans les ministères concernés par ces dotations DIM se succèdent, afin de demander aux concernés de ne plus porter ces masques, dans l'attente d'un avis de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), a appris le Parisien de sources gouvernementales, qui n'ont pas divulgué leur nombre. L'agence a été sollicitée au cours de la semaine par le ministère de la Transition écologique.

Comme le rapporte Reporterre, en 2018, le Comité des produits biocides de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a estimé que la zéolite d'argent est « susceptible de nuire à la reproduction » et s'avère aussi « très toxique pour les organismes aquatiques », avec des « effets néfastes à long terme ».

Emmanuel Macron avait arboré l'un de ces masques (lavables trente fois) début septembre lors d'un déplacement dans le Puy-de-Dôme, jusqu'à être pris d'une forte quinte de toux. Pensant même avoir « absorbé un truc du masque », le président avait demandé devant les caméras à en changer, pour pouvoir porter « un masque plus léger ».

En application du « principe de précaution »

« Ces masques respectent la réglementation européenne et le traitement à la zéolite d'argent et de cuivre pour prévenir le développement des bactéries est autorisé », insiste une source au sein du gouvernement, qui ajoute toutefois que « des travaux de recherche ont mené à la réévaluation de la toxicité de ce produit, qui est toujours en cours ». C'est donc en application du « principe de précaution », que les ministères ont diffusé auprès des personnels « la recommandation de ne plus porter ces masques ».

« Aucun signalement imputable aux masques traités à la zéolite n'a été effectué auprès du dispositif national de toxicovigilance », a révélé Bercy, dans un communiqué publié dans la soirée. Le ministère, qui confirme la décision de l'Etat « de substituer à ces masques par d'autres modèles à filtration garantie ne contenant pas de zéolites », tient à souligner que ces produits fabriqués par DIM « ont en outre fait l'objet d'une certification par un organisme indépendant qui a conclu à l'absence de risque pour la santé humaine » et « ont été approuvés dans plusieurs pays étrangers, notamment aux Etats-Unis et en Allemagne ».

Gendarmes et enseignants concernés

Cela fait plusieurs jours que des dispositions ont été prises auprès des fonctionnaires concernés. Une note de la direction générale de la gendarmerie nationale datée du 16 octobre, que le Parisien a pu consulter, demande par exemple à ses services la « suspension, à titre provisoire, de l'utilisation des masques de protection de marque DIM » et « d'en arrêter la diffusion ». Cette note précise que « le ministère de l'Intérieur a ainsi saisi les autorités de santé compétentes ainsi que l'ensemble des services concernés pour obtenir des éléments de clarification sur la dangerosité potentielle des masques DIM ».

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire