Une large partie des suppressions de poste touchera sa division de financement et d’investissement.
- Le 10/04/2019 à 07:30
- mis à jour à 07:39
Pourquoi c'est important ? Engagée de longue date
déjà dans une vaste restructuration, la Société Générale accentue ainsi le
mouvement. Une large partie des suppressions de poste touchera sa division de
financement et d’investissement, fragilisée par un environnement difficile.
Que représente la Société générale aujourd'hui ? La
Société générale est l'une des principales et plus anciennes banques
françaises. Le groupe emploie 148 000 personnes dans le monde, dont 20 000 dans
la banque de financement et d’investissement.
Est-ce une surprise ? Pas franchement... « Ce n’est
pas l’effet d’une bombe qui explose, ça fait des années qu’on s’y attendait.
Malheureusement », expliquait mardi un cadre de la banque, sous couvert
d’anonymat.
« Chaque année apporte son lot de suppressions de postes »,
s’était désolé dès lundi soir Khalid Bel Hadaoui, délégué CFDT Société
Générale.
La banque a, en effet, engagé depuis 2015 un vaste plan de
transformation de sa banque de détail (celle qui s'adresse aux particuliers) en
France, destiné à préserver sa rentabilité tout en répondant à l’évolution
numérique du secteur et des usages de sa clientèle.
Et depuis, le groupe a multiplié les annonces visant à réduire ses
coûts tant en personnel, en réseau qu’en capital. Au total, sur la période
2015-2020, la banque a annoncé la suppression de près de 3 500 postes, la
fermeture de 500 agences, un plan d’économies de 1,6 milliard d’euros.
En novembre
2017, le groupe avait annoncé 900 suppressions de postes.
Après la
banque de détail, des suppressions de postes étaient attendues dans la BFI
(activités de financement et d’investissement). La banque avait annoncé dès le
7 février, en présentant ses résultats annuels, vouloir réduire la voilure au
sein de ces activités, notamment en baissant le capital utilisé par ce pôle
bancaire à hauteur de 8 milliards d’euros, plus particulièrement sur les
activités obligataires, de changes et de matières premières.
Comment vont s'organiser ces
suppressions de poste ? La mise en oeuvre des
suppressions de poste débutera au troisième trimestre.
« En France, ces suppressions se feraient dans
le cadre du renouvellement de l’accord emploi signé avec l’ensemble des
partenaires sociaux, grâce à la mobilité interne et des départs naturels et,
pour certains périmètres, dans le cadre d’un plan de départs volontaires », a
précisé ce mardi la banque rouge et noire.
Selon Les Echos, les employés qui
choisiraient de partir pourront toucher un mois de salaire par semestre
d'ancienneté. Et ce jusqu'à 15 ans d'ancienneté.
Pour ceux qui ont plus de 20 ans d'ancienneté,
la rémunération variable sera aussi prise en compte, ajoutent Les Echos.
Quel est le but de ce plan ? Ce
plan, qui consiste à «certains ajustements stratégiques» selon la banque.
« Le groupe va concentrer son modèle de banque
de grande clientèle sur les zones de force où il dispose d'avantages
compétitifs durables et différenciants », afin de muscler sa rentabilité, a
déclaré le groupe ce mardi.
La « Générale » compte par exemple «fermer sa
filiale de trading pour compte propre», qui regroupe des activités consistant à
investir sur les marchés avec les fonds de la banque ou encore recentrer ses
activités de taux, crédit et changes.
L’organisation du siège des activités de banque
de détail et les services financiers internationaux doit également être
simplifiée, après la cession d’un certain nombre de filiales ces derniers mois,
notamment au Monténégro, en Macédoine ou encore en Moldavie.
Quel est le contexte ? A
l’instar de ses rivales européennes, Société Générale souffre d’un
environnement de taux très bas qui compliquent la tâche de faire fructifier
l’argent.
En outre, le durcissement des exigences
réglementaires, dans le sillage de la crise financière de 2007-2008, et le
développement rapide des nouvelles technologies ont contraint les banques à de
lourds efforts pour s’adapter à ce nouveau cadre.
Pour ne rien arranger, l’année 2018 et ses
turbulences boursières au dernier trimestre ont fait apparaître des difficultés
dans les activités de marché chez bon nombre d’établissements bancaires
européens, dans un contexte de concurrence grandissante des banques américaines
qui profitent d’un marché intérieur gigantesque et rentable pour venir tailler
des croupières à leurs rivaux européens plus limités par la réglementation et
le paysage européens.
Signe de ces difficultés, BNP Paribas, la
première banque européenne, a elle aussi annoncé un nouveau tour de vis
budgétaire lors de la présentation de ses résultats 2018. Elle compte
économiser 600 millions d’euros supplémentaires d’ici 2020, portant son
objectif global d’économies à 3,3 milliards d’euros à cet horizon.
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