Les fermetures d'agences accélèrent au Royaume-Uni
- Les banques britanniques ont déjà fermé plus de 20 % de leurs agences. La tendance s'accroît avec le boom des smartphones et tablettes.
Les fermetures d'agences bancaires annoncées par Lloyds, hier, sont loin d'être un cas isolé en
Grande-Bretagne.
Les banques britanniques ont déjà commencé à réduire leur empreinte sur le territoire dans des proportions bien plus importantes que leurs homologues françaises. En douze ans, près de 3.000 agences ont fermé leurs portes, selon les chiffres compilés par la Deutsche Bank
Depuis 2000, plus d'un cinquième du réseau bancaire a disparu outre-Manche.Il s'agit en partie de rationalisations, résultat des fusions intervenues à la fin des années 2000.
Comme l'a rappelé hier le directeur financier de Lloyds, la même « high street » (rue commerçante
en centre-ville) compte parfois deux agences à la même enseigne. C'est surtout la conséquence
d'une révolution dans la façon dont les Britanniques gèrent leurs transactions bancaires.
- Recul des appels téléphoniques
Au Royaume-Uni davantage qu'ailleurs, les clients utilisent de plus en plus leur smartphone ou leur
tablette pour effectuer un virement, payer une facture ou gérer leur épargne. Les applications
proposées par les grandes banques sont utilisées plus de 18 millions de fois chaque semaine, relève
la British Bankers Association. Près de 170.000 clients de la Royal Bank of Scotland se connectent
chaque jour entre 7 heures et 8 heures du matin dans les transports en se rendant au travail. Chez
Lloyds, le nombre d'utilisateurs des « applis » a plus que triplé en deux ans. Le recours plus
classique à Internet depuis un ordinateur progresse moins vite, mais il représente une part croissante
des transactions en valeur : 6,4 milliards de livres par semaine. Avec ce boom numérique, les
Britanniques se déplacent de moins en moins dans les agences. Les visites chutent de 10 % par an
chez HSBC et RBS. Les appels téléphoniques reculent eux aussi, à un rythme plus modéré - HSBC
évoque un déclin de 5 % cette année.
- La révolution ne fait que commencer.
Même si Lloyds fermait la moitié de son réseau au cours des dix prochaines années, la banque « aurait encore deux fois plus d'agences que nécessaire », estime Jason Napier à la Deutsche Bank. Pour cet analyste
, les six plus grands établissements britanniques pourraient servir 80 % de leurs clients avec seulement 770 agences, alors qu'elles en comptent 8.800 aujourd'hui.
« Les fermetures vont s'accélérer », prédit ce spécialiste.
Les banques y auront tout intérêt pour préserver leurs bénéfices : les agences représentent entre 35 et 40 % des coûts de la banque de détail, estime la Deutsche Bank.
Les Echos
VINCENT COLLEN
29 octobre 2014
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