Les costumes
cravates disparaissent à grande vitesse dans les entreprises américaines. Les
« yoga pants » sont désormais fréquents dans les bureaux californiens
et le « casual everyday » profite au marché du jean. Une invasion des
vêtements de la vie courante dans les entreprises qui reflète aussi leurs
changements d'organisation.
».
Plusieurs fois par an, le comité exécutif d'une grande société française
débarque à Parisoma, un espace de co-working dans le centre de San Francisco,
pour une « learning expedition ». Les dirigeants en costume observent
alors avec étonnement les dizaines de jeunes techies en leggings et baskets au
milieu des tables de ping-pong et des chiens haletants. Aucune cravate n'est en
vue et certains ont même fait tomber les chaussettes.
En Californie, le
« yoga pant » ne se porte plus seulement pour prendre la posture du
lotus et faire des salutations au soleil. Désormais accepté comme tenue pour
faire ses courses ou aller au restaurant, ce caleçon moulant est de plus en
plus présent au travail, souvent accompagné d'autres pièces pensées pour une
pratique sportive, comme les pulls Patagonia et les sacs à dos Topo Designs.
Dans les entreprises
de la Valley, il est même devenu suspicieux de trop bien s'habiller : « Nous
avons rencontré beaucoup de femmes dans la tech qui nous disaient 'je ne veux
pas aller travailler en jeans et en hoodie, mais si je m'habille de manière
trop formelle, les gens pensent que j'ai un entretien dans une autre
entreprise' », racontait Sarah Miyazawa LaFleur, fondatrice
d'un service de livraison de tenues de travail, à « Business of
Fashion », en octobre.
« Dress code » moins stricts
Les tenues sportives
ne sont pas encore acceptées partout et certainement pas dans les métiers de la
finance et du droit, mais le dress code y est de moins en moins strict. « En
quelques années, le sens de casual friday a
évolué de 'venez sans cravate' à 'venez en jean' », raconte le salarié
d'une grande banque à Los Angeles.
Surtout, les vêtements
confortables se limitent de moins en moins au dernier jour de la semaine. Après
avoir autorisé ses ingénieurs à s'habiller de manière plus informelle il y a
deux ans, Goldman Sachs a
annoncé en mars que le costume cravate était désormais
optionnel pour tous ses salariés. Dès 2009, Mary Barra, la PDG de General
Motors, avait réduit les dix pages de dressing code du constructeur automobile
à une simple consigne : « habillez vous de façon appropriée ».
Target a adopté des règles plus flexibles en 2014, suivi de JP Morgan Chase et
PwC en 2016, EY en 2017 et Walmart l'an dernier.
L'invasion des
vêtements de la vie courante dans les entreprises reflète aussi de profonds
changements dans leur fonctionnement. Celles-ci adoptent de plus en plus des
modèles d'organisation horizontaux, moins hiérarchiques et formels. La
croissance des échanges virtuels et du travail à distance, avec une frontière
de plus en plus poreuse entre vie professionnelle et personnelle, alimentent
aussi cette tendance.
Levi's, grand gagnant
Celle-ci profite
surtout aux jeans, dont les ventes ont augmenté de 3 % en 2018, après
2 % en 2017, selon le cabinet NPD. « Il y a quelques années, un
homme avait un ou deux jeans pour le week-end et rachetait le même modèle une
fois qu'il était usé. Maintenant, il a tout une gamme avec différentes couleurs »,
explique Eric Fisch, directeur de la branche distribution d'HSBC aux
Etats-Unis.
Cette tendance profite
à Levi Strauss, qui s'est réintroduit en
Bourse avec succès en mars . De nouvelles marques haut de
gamme, comme Frame Denim, créé en 2012, remportent aussi un franc
succès. Pour concurrencer le succès des leggings, elles intègrent de plus
en plus de fibres synthétiques comme le spandex. Car les marques d'athleisure
multiplient les offensives sur ce terrain. « et Athleta ont lancé
des pièces plus adaptées aux bureaux comme des chemisiers dans les mêmes tissus
que leurs offres athlétiques. Ils les vendent comme la tenue parfaite pour le
travail, le voyage et les transports », raconte Ayako Homma, consultante
chez Euromonitor International.
Les fabricants de
costumes, de tailleurs, de cravates, de ceintures et d'attachés-cases sont,
eux, en difficulté. Le fabricant de costumes Tailored Brands a ainsi vu ses
ventes reculer de 10 % au dernier trimestre. Autre victime
collatérale : les fabricants de fers à repasser et les pressings. Les
revenus de ces derniers sont passés de 11 à 9 milliards de dollars
entre 2010 et 2018 aux Etats-Unis.
Anaïs Moutot (Correspondante à San
Francisco)
les échos
Notre avis:
Vous et vos managers, vous en êtes où, sur l'appréciation de votre tenue ?
Entreprise moderne ou ministère ?
Vous en rencontré de ces dinosaures bloqués dans les années ante- digital ?
les années où l'intelligence était plus centrée sur le choix de ces cravates, que sur sa créativité pour mener ses dossiers ( comme les politiques ?)
dites leurs qu' un jour les hommes marcherons sur la lune, mais que les voitures ne voleront pas en l'an 2000
Vous en rencontré de ces dinosaures bloqués dans les années ante- digital ?
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dites leurs qu' un jour les hommes marcherons sur la lune, mais que les voitures ne voleront pas en l'an 2000
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