La banque
Natixis jugée pour sa communication pendant la crise des subprimes
REUTERS•26/03/2021 à 15:33
par Matthieu Protard
PARIS (Reuters) - La banque Natixis, filiale du groupe
BPCE, a rendez-vous lundi devant le tribunal correctionnel pour l'ouverture de
son procès concernant sa communication en 2007 sur son exposition à la crise
des "subprimes".
La banque a été l'un des établissements bancaires
français les plus durement touchés par la crise des "subprimes" avant
d'être restructurée en profondeur après la crise financière de 2008 qui a suivi
la faillite du groupe américain Lehman Brothers.
Le procès, qui durera jusqu'au 8 avril, fait suite à
une plainte déposée en 2009 par l'association de défense des actionnaires
minoritaires Adam, pour le compte de centaines d'investisseurs individuels,
portant sur la communication financière de Natixis entre 2006, année de son
introduction en Bourse, et 2009.
La justice a par la suite ouvert une enquête sur deux
communiqués de Natixis publiés en juillet et novembre 2007 sur son exposition à
la crise des subprimes.
Ces deux communiqués ont valu à Natixis une mise en
examen en 2017. Puis en 2019, la banque est renvoyée devant le tribunal
correctionnel pour le seul communiqué de novembre 2007, celui de juillet 2007
ayant fait l'objet d'un non-lieu.
Natixis, qui estime n'avoir commis aucune infraction,
encourt une amende pouvant aller jusqu'à 7,5 millions d'euros.
La banque souligne que la crise des subprimes avait
constitué "une situation sans précédent dont il était impossible
d'anticiper les conséquences en chaîne".
"Natixis considère avoir fourni au public, en
toute sincérité, les informations dont elle disposait sur ses expositions, au
fur et à mesure de l'identification de leurs risques sous-jacents",
écrivait la banque dans un communiqué publié en juillet 2019 après le renvoi en
correctionnelle.
Le verdict dans cette affaire n'est pas attendu avant
plusieurs semaines voire plusieurs mois.
Dominique Ferrero était le directeur général de
Natixis à l'époque des faits.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) avait aussi de
son côté enquêté sur la communication financière de Natixis pendant la crise
des subprimes mais n'avait pas engagé de poursuites.
(version française Claude Chendjou, édité par
Jean-Stéphane Brosse)
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